lundi 31 août 2015

Un boulot, c'est un boulot... ou un boulet!

  J'y ai cru dur comme fer au début et puis, j'ai changé d'avis.

  J'ai travaillé deux mois dans un fast-food en début de carrière et non, un boulot, ce n'est pas un boulot. J'ai été traitée comme de la merde, on va être honnête. Planning qui change la veille pour le lendemain ou sans prévenir (on t'attend!), le salaire de misère en fin de mois, les horaires en décalé qui engendrent de la fatigue, les managers qui passent leur temps en pause cigarette qui te hurlent dessus à la moindre faiblesse et qui j'en suis sûre parlent mieux à leur chien (du moins, j'espère pour eux); sans oublier l'infantilisation. 
Bien sûr, j'apprécie de me lever le matin, de voir du monde, de discuter avec mes collègues, d'avoir un peu d'argent (quoi que si j'ôte les frais d'essence et ce que Paul Emploua et la Caf me retirent, si je travaille peu, ce n'est pas intéressant). 

  Mais il y a le reste, l'ennui passe encore sur un emploi de courte durée, je me mets en mode automatique et ça passe. Or lors de mon dernier emploi, j'ai subi l'ennui, la solitude (j'avais très peu de collègues et en cas de souci, pas grand monde pour me renseigner) et la pression. Une pression constante: ma supérieure venait faire le point toutes les 50 minutes, montre en main. Il fallait à chaque fois que je prenne 10 minutes pour lui dire où j'en étais puis que je me remette dedans (j'en étais où?) . A la limite, le travail aurait été répétitif, ça aurait pu passer temporairement. Mais ce travail demandait de la réflexion (en gros, il fallait trouver des solutions aux problèmes et planifier les interventions. Trouver les solutions, ça allait, il suffisait de relier un type de problème au type de solution le plus adapté (et donc aux personnes concernées). Mais la partie planification fut un casse-tête: planifier par zone pour éviter les aller-retour, par des copier-coller sur un fichier word (j'ignore le coût d'un logiciel de planification à partir d'une base de données importée de word ou d'excel mais ça doit valoir le coup!) en sachant qu'on partait sur 7 h par jour en comptant le temps de trajet pour ramener les véhicules, le tout par des intérimaires aux temps de travail hebdomadaire variable. Je n'avais jamais fait ça, ce type de travail demande de la concentration, j'étais constamment coupée par le téléphone ou ma supérieure.

  Lors de mon boulot précédent, je travaillais à domicile et les temps de trajet n'étaient pas franchement comptés. J'avais 15 minutes entre chaque endroit, sachant qu'aux heures de pointe, ça peut doubler ou qu'en pleine campagne, les distances sont parfois longues. 

  En résumé, je crois de moins en moins qu'un boulot, c'est un boulot. S'il doit me broyer, à quoi bon? Ou alors, si je suis prévenue dès le départ et que c'est du court terme, ça peut se discuter. Un salaire ne justifiera jamais de mauvais traitements.

mardi 11 août 2015

Chroniques de covoiturage ou mercantilisme à outrance

  Je rentre tout juste d'un trajet en covoiturage en tant que conductrice. En gros, je traversais la France et chaque covoiturage me payait entre un tiers et un quart du trajet (essence, péage, sans rémunération du service en tant que tel (c'est à dire, le "travail" consistant à conduire)).

  J'ai beaucoup utilisé le covoiturage sans le moindre souci en tant que passager et j'avoue que j'ai eu droit à un joli florilège en tant que conductrice à tel point que ça commence à me refroidir.

- les personnes qui se plaignent du retard
Pourtant, j'avais précisé dans mon annonce que je faisais un long trajet et que je ne pouvais garantir les horaires. Le site met d'office un horaire de passage que je ne peux modifier manuellement (oui, sur 8-10 h de trajet, il va y avoir des pauses (sécurité oblige, je préfère dormir 10 mn qu'avoir un accident pour cause de fatigue!), des ralentissements (bouchons, erreurs de navigation, pauses pipi, retards des passagers, difficultés à se repérer, gps qui me fait faire des détours, sorties loupées dans un endroit inconnu). S'il n'en tenait qu'à moi, je rajouterai systématiquement 10 mn de retard par heure environ. J'ai toujours pris soin de prévenir une demie-heure/ une heure avant que j'aurais environ tant de retard d'après gps (donc approximatif). Ca laisse le temps d'aller boire un café, passer dans un magasin à côté (libraire ou autre). Quand je suis passager, je prends toujours un livre ou un baladeur chargé à fond en cas de retard. En tous cas, je n'en ai jamais tenu rigueur au conducteur, même si nous partions de la même ville. Les bouchons, ça arrive, oublier de faire de l'essence/ sa carte routière/ sa carte bancaire/ imprimer ou prendre son itinéraire/ un bagage/ un pull/ se tromper de chaussure/ recevoir un appel important au moment de partir/ passer 10 minutes à chercher son portable ou ses lunettes qu'on a pris avec soi pour aller aux toilettes sans en prendre conscience, ça arrive.

- les personnes qui ne prévoient pas de marge entre deux covoiturages/ train 
même situation que plus haut. Avec la meilleure volonté du monde, en prévoyant une marge, il suffit d'un accident ou d'un gros bouchon au péage pour que ma marge soit réduite à néant ou dépassée! J'ai eu une covoitureuse qui a annulé pour 15 mn de retard, j'ignore comment elle est rentrée mais elle aurait regardé mon trajet, elle aurait vu que j'avais déjà 5 h de route dans les pattes et que je ne pouvais garantir l'horaire. Sachant que je l'avais prévenue 3/4 d'h, 1 h avant du retard approximatif. Elle pouvait aller boire un café, acheter un magasine, se balader ou prendre son temps pour venir. Le pire, c'est que je l'ai prévenue de mon arrivée et qu'elle ne m'a répondu qu'au bout de 20 mn qu'elle annulait. Forcément, je l'ai appellée assez irritée, résultat 5 minutes de retard supplémentaires. De 15 minutes, je suis passée à 40 minutes de retard. Sympa pour les gens que je prenais ensuite!

- les personnes qui annulent sans prévenir
" X. a annulé son covoiturage de A. à B.. signé: le site de covoiturage". Pas d'appel, de sms, de message d'excuse. Je suis parfaitement consciente que la vie fait que les plans changent parfois au dernier moment. (zut! Mon réveil n'a pas sonné, mon poisson rouge est mort, j'ai perdu mes clés, je me suis trompé de jour sur mon agenda...). Personnellement, si je suis rigide sur certaines choses, je suis compréhensive même si par devoir moral, je ne changerais mes plans qu'en cas de force majeure. 

- les gens qui ne viennent pas
il m'est arrivé deux fois que personne ne vienne "je n'ai jamais pris de réservation avec vous". Rendez-vous pris de vive voix par téléphone et non via le site donc je n'avais pas de preuve de la réservation. C'était un de mes premiers covoiturages, je n'ai vu qu'après que la personne n'avait pas réservé sur le site, j'ai retrouvé son compte via son numéro de téléphone. Elle a toujours maintenu sa version: elle n'a pas effectué de réservation avec moi! Je n'ai pas pensé à envoyer un sms pour avoir une preuve. Chose que je fais maintenant de manière systématique. La deuxième fois, j'avais 10 minutes de retard. J'avais 3 h de trajet dans les pattes, j'ai fait au mieux mais le site de covoiturage ne permet pas d'ajouter une marge, j'avais précisé dans l'annonce que je ne garantissais pas l'horaire de passage (de toutes manières, ce n'est pas possible sauf en début de parcours). J'ai prévenu de mon retard une heure avant, sans réponse, j'ai supposé que c'était bon. Arrivée au point de rdv et deux messages plus tard, la personne m'a dit 15 minutes après mon arrivée donc qu'elle annulait le covoiturage. De 10 minutes, je suis passée à une demie-heure de retard. Elle a dû vouloir se venger ou a oublié le covoiturage (option la plus probable à mon avis!! Elle a dû s'en souvenir en décrochant et a profité du retard pour trouver un prétexte). Si vraiment, l'heure était un critère précis, elle m'aurait appelé. C'est ce que j'aurais fait, en plus de demander si l'heure d'arrivée était garantie.

- les gens qui critiquent ma conduite
"Dépasse!" "déjà, c'est dangereux et si je dépasse, je serai en excès de vitesse" "non, mais tu t'en fous, vas-y dépasse". Ce n'est ni son permis, ni sa voiture, ni sa vie qu'il met en danger! Je conduis en sécurité, en respectant la réglementation (limitations de vitesse incluses) tant pour ma vie que pour mon permis. 

- les gens qui se plaignent de la longueur du trajet
J'ai eu une fois un commentaire mal noté qui disait en gros que le voyage était long. Je traversais la France sans prendre l'autoroute parce que c'est trop cher: je l'ai précisé dans l'annonce, reprécisé par message privé et sms donc je suis désolée mais ne m'étant pas trompée dans mon évaluation des temps de trajet (on avait même 10 minutes d'avance) si ça ne convient pas à la personne, elle prend autre chose! C'était mon premier trajet et j'étais écœurée d'avoir une mauvaise évaluation à cause de ça. Quand tu réserves un trajet de 10-12 h, tu ne te plains pas que c'est long! Ou tu prends le train.

- les gens qui exigent des détours
J'essaie de contenter tout le monde, je suis prête à faire détour d'un quart d'heure pour déposer quelqu'un. C'est un service que je rends donc je le fais jusqu'au bout (avec l'accord des autres passagers, surtout quand la personne rentre de nuit dans un coin de campagne perdu). J'ai eu quelqu'un que j'ai pris une semaine entière qui exigeait que je le prenne et le ramène en bas de chez lui. Je commençais un emploi, j'avais des frais d'essence et besoin d'argent pour payer l'essence donc j'ai dû accepter, mais j'avoue l'avoir encore en travers de la gorge! Si j'habite près du point de rdv et que je me rends compte qu'on va passer juste devant, là oui, je demande à m'arrêter avant, ça revient au même, au final. 

  En résumé, je commence à en avoir assez de l'attitude des covoitureurs. Ils paient donc ils estiment avoir tous les droits! Si on veut un service parfait, on prend un service professionnel (taxi, transport en commun). Pour moi un covoiturage, c'est un échange de service: tu m'évites de conduire/ je n'ai pas de voiture, en échange, je paie une partie de ton essence (environ un quart de ce que j'aurais payé si j'avais pris ma voiture seul, c'est quand même correct!).