lundi 7 décembre 2015

Régionales 2015: 1er tour! Chroniques d'un bureau en sous-effectif

  J'étais une fois de plus assesseur et je faisais partie d'un bureau en sous-effectif. Des assesseurs ne sont pas venus, tous les bureaux de vote étaient limite en assesseurs, on n'a pas pu nous en "prêter".

  Je ne sais pas si vous voyez ce que donne une journée comme assesseur mais en gros, c'est:
-rdv à 7 h 30 avec une demie-heure pour TOUT mettre en place pour 8 h 00 précise
- fin officielle à 20 h 00
- dépouillement jusqu'à 20 h 30 si tout va bien, 21 h 00 voire 21 h 30 s'il y a des soucis ou peu d'aide au dépouillement
- des vagues: grosse affluence où on tente d'aller vite et bien et des plages mornes sans voir personne (on discute, on remplit les papiers)
- une vigilance de tous les instants: la personne qui se trompe de bureau de vote et doit refaire le circuit en sens inverse, les homonymes, la personne qui veut mettre son bulletin avant qu'on l'ai trouvée sur la liste et cherche à introduire de force son enveloppe dans l'urne! La personne qui signe dans la mauvaise case!
- de la fatigue (7 h 30-21 h 30)
- du personnel généralement adorable qui nous amène le café, les petits gâteaux
- un repas froid préemballé (un repas chaud en plein hiver ne serait pas de refus)
- le froid, les gens ne ferment pas forcément la porte ou il n'y a pas de chauffage
- une organisation quand on est limite en assesseurs: on ne doit jamais rester seul, il faut anticiper les visites aux toilettes, on n'a pas le temps de faire des pauses
- des gens adorables
- des gens qui râlent parce que le règlement, c'est le règlement la loi, c'est la loi
- des gens désagréables qui croient qu'on est payés! (on a le repas et le café gratuit, c'est déjà ça)
- des gens qui connaissent la loi mieux que nous, même si on leur met le document sous le nez avec l'article de loi
- des chefs de centre qui font bien leur boulot et heureusement
- les joies du dépouillement: les gens qui ne viennent pas, les gens qui ne savent pas compter, les bulletins à recompter en intégralité parce que les gens ont perdu leur compte. Et on ne peut pas les aider, juste surveiller, conseiller, refaire les comptes
- des résultats à apporter en mairie à 22 h 00 plus la vérification. Et comme on est en sous-effectif, on arrive bon dernier, le contrôle est plus vigilant et heureusement (mais les gens qui contrôlent sont là encore adorables et comprennent qu'on a fait au mieux comme on pouvait), le buffet nous passe sous le nez.(oui, à la fin d'une telle journée, la pensée du buffet et de pouvoir regarder les résultats à la télé une assiette à la main est une grande consolation, l'oasis à atteindre!)
- des papiers à remplir encore et encore, à signer avec la responsabilité qui va avec
-ne pas oublier de voter (!)
- des rencontres parce qu'on recroise souvent les mêmes personnes d'une fois sur l'autre et ça fait toujours plaisir
- une bonne ambiance en général.

 On prend ça et on divise le nombre d'assesseurs par deux. C'est émotionnellement intense, on n'a qu'une envie le soir: rentrer vite, manger (ENFIN!) vite, se coucher  vite et quand même, jeter un coup d’œil aux résultats (pas de buffet, pas d'écrans avec les résultats qui tombent commune par commune). Mais on a la fierté du devoir accompli.