jeudi 30 juin 2016

Gnothi seauton

Gnothi seauton, connais toi toi-même de Socrate. J'ai des parents toxiques, je l'ai déjà dit et aussi beaucoup de casseroles: "amis" qui tentaient surtout de profiter de moi ou espéraient que j'allais les sauver, petits amis toxiques, qui espéraient être sauvés ou juste pas fichus de m'aimer. Bref, j'ai depuis toujours de gros soucis d'estime de moi avec les conséquences qui vont avec: timidité, la peur de faire une erreur (donc je ne faisais rien!), la peur du rejet, la peur de demander. Comment s'aimer quand on n'a jamais été vraiment aimé pour ce que l'on est? Par ses parents, sa famille qui ne s'intéresse guère à moi, les amis perdus au fil des déménagements des uns et des autres. 

  A l'adolescence, à l'époque où j'aurais dû me confronter à mes pairs, aux autres et au monde, je n'ai pas pu.  J'ai eu le malheur de revendiquer ce que j'étais: je me fous royalement des garçons car je trouve plus important de me consacrer à mes études, pourquoi porter des vêtements de marque horriblement cher (sérieux, un tee-shirt est un bout de tissu imprimé, le logo d'une marque ne justifie pas qu'il coûte une centaine d'euros!! et oui, j'aime lire, en quoi ça te dérange? Mais je ne pouvais pas faire autrement, je ne voyais pas le problème. S'en est suivi 13 ans de solitude, collège, lycée et études supérieures avec réorientation. Bien sûr, j'ai souvent eu une ou deux amies avec qui je suis restée plus ou moins en contact mais j'ai souvent déménagé, changé d'école pour le travail de mes deux parents. Avec une longue relation avec un pervers narcissique et des parents toxiques par-dessus. 

  Au final, j'ai entamé la trentaine sur des bases fragiles: une structure de base assez solide, une relative bonne connaissance de moi, une estime de soi basse et un fin de "triturage de neurones" au sujet de mes parents toxiques, ma dépendance affective, j'ai tout réappris depuis. Le tout sur fond de chômage et de solitude. J'ai dû faire le deuil de mes rêves: mes parents ne m'aimeront jamais "bien", je resterai marquée toute ma vie au fer rouge par cette longue période de solitude et par mon pervers narcissique d'ex, mes parents toxiques. Ita est! 

  Je crois qu'en fait, j'ai dix ans de retard sur les autres et il est normal que tout soit décalé. C'est comme si j'avais inversé la vingtaine et la trentaine. Je crois que ce n'est pas un mal, j'ai l'expérience et la "sagesse" de la trentaine, le gain énorme de toute cette introspection passée; et l'envie, l'enthousiasme, l'énergie de la vingtaine. Mais je suis en décalage avec les gens, tant sur le plan amical qu'amoureux. C'est ça qui me pose souci aujourd'hui, je ne veux pas attendre 10 ans pour me refaire un cercle amical ou trouver l'homme de ma vie. Mais je suis sûre que des gens sauront l'apprécier à sa juste valeur, reste à les trouver. Bref, je crois que j'arrive à la bonne tranche d'âge pour trouver les bonnes personnes. Mes amis sont là et ils ont l'ouverture d'esprit, le recul, l'expérience qui leur donne la maturité qui fait que ça a fonctionné entre nous. Les gens commencent à y arriver tout doucement avec l'entrée dans la vie active, les galères et l'âge. 

  J'ai eu une déception sur le plan sentimental, un homme qui m'a énormément plu n'a pas donné suite, il a fait trainer les choses au lieu de me dire les choses franchement. Ce n'est pas grave mais est revenue la litanie habituelle "pourquoi les gens ne sont-ils pas fichus de m'aimer? Je ne suis pas bête, pas méchante, j'ai plein de qualités". J'ai mis quelques jours à digérer ma déception, au fond, c'est mieux ainsi. Certes mais j'ai tant souffert que je me protège, c'est normal, c'est humain. Quand les gens ne cessent de te blesser ou de profiter de toi, tu ne te dévoiles pas d'emblée par peur de souffrir. Mais si je ne veux pas finir seule, je n'ai plus le choix. L'horloge biologique tourne, j'ai dix ans pour avoir un ou deux enfants, donc trouver l'homme de ma vie. Je ne m'affole pas, je vais peut-être même le trouver demain! Avec les amis à voir le we dont je rêve, on va discuter à l'arrêt de bus, se croiser lors d'une de mes (rares) sorties et ce sera aussi simple que ça. 

  Mais c'est dur d'être soi-même, les gens sont tellement formatés, les parents puis l'école puis l'entreprise nous enserrent dans un étau avec tout un tas de règles (absurdes) à respecter. C'est quand même inhumain de demander à un gamin de 6 ans (en C.P.) de rester assis 3 ou 4 h d'affilée sans bouger, sans parler, sans respirer à faire des exercices à la con dont on ne lui explique même pas le but, lui donner un repas dégueulasse (la cantine!!!) avant de recommencer! On lui fait bien intégrer qu'il y a des règles-de-vie-en-société-qu'il-faut-respecter. 

  Alors, au final, j'ai décidé d'être en accord avec moi-même, ras le bol des règles que je ne comprends pas! Des obligations, de la politesse. Ca a commencé, en allant à un entretien. Il y a toujours des gens qui distribuent des journaux gratuits, je ne les prends plus, vu les déchets que ça fait pour le peu de contenu intéressant (de la pub, et encore de la pub, bref!), il y a une conne qui se met tout le temps juste devant les portes arrière du bus, genre à un mètre, histoire de bien gêner tout le monde en distribuant ses journaux. Il ne faut pas être malin pour faire ça!! Elle peut juste se décaler d'un mètre sur le côté au lieu de mettre pile devant. Bref, j'ai un peu râlé "vous ne pouvez pas vous mettre ailleurs que dans le passage??" (parce que j'en ai marre), elle a râlé, je lui ai répondu qu'elle n'avait qu'à pas se mettre devant les portes en gênant tout le monde sans me retourner! Les gens râlent, la contournent comme ils peuvent, parfois prennent un journal, stop, à un moment, il faut arrêter d'être gentil et poli, agir selon son cœur sans règle ou autre. Non, je n'ai pas été méchante!! A sa place, je me serais mise un peu sur le côté pour ne pas faire chier gêner les gens qui vont au travail, à un entretien (comme moi), sont pressés, ont la tête ailleurs ou sont stressés, préoccupés et ont autre chose à faire que de se taper un bouchon à la sortie du bus pour des journaux gratuits pris par à peine 10 % des gens qui finissent à la poubelle dans les 10 minutes. Je suis méchante? Peut-être mais j'ai été en accord avec moi-même! Et ça fait du bien, vraiment du bien...En vrai, je ne suis pas méchante, je pense souvent aux autres, j'essaie de comprendre et donc, ça m'énerve parfois qu'on se montre égoïste.

lundi 20 juin 2016

Cher moi, je vais rompre ma promesse

  Depuis un an, cela me travaille. En 2014, j'ai souffert durant une année d'un travail (et d'un supérieur histrionique). Durant un an, j'ai serré les dents. En contrat aidé, payée par l'Etat mais employée d'une petite structure, j'ai été humiliée, rabaissée quotidiennement, passée à la moulinette heure par heure à coup de remarques blessantes et ironiques, de piques. Depuis, j'ai développé une espèce de phobie du monde du travail, j'ai beau me raisonner, comparer à ce que j'ai parfois pu vivre avant. Parce que oui, avant la crise (au début, car j'ai eu mon diplôme en même temps que la crise), j'ai eu des boulots idylliques: 35 h, collègues sympas, équipe soudée, chefs humains, bonne paie (un smic à temps complet quoi! Oui, pour moi, c'est un bon salaire!!!).

  Bref, depuis un an et demie, ça me travaille, je rechigne, je sélectionne drastiquement les annonces, je torpille les entretiens quand je ne le sens pas et que mes alarmes s'allument. J'y ai cru à ce long CDD qui me mettrait le pied à l'étrier, j'ai savouré le temps libre, la paix, de faire ce que j'ai envie. Et puis, au fil du temps, j'ai lâché peu à peu: pas d'aide de pôle emploi et la peur d'un contrôle, pression de l'entourage qui me demande "tu travailles?" "Tu ne t'ennuies pas?" mais jamais "Tu vas bien?" "Tu fais quoi de ton temps libre?" au lieu du culpabilisateur "Mais, du coup, tu fais quoi de tes journées???". Je pensais naïvement que j'allais retrouver un petit CDD tranquille pour me remettre dans le bain qui aboutirait sur un CDD plus long, etc. Je l'ai trouvé ce CDD tranquille, j'ai fait en un jour et demie ce que je devais faire en 3 jours (durée du CDD). Résultat, comme le contrat était signé, ils m'ont occupée pour la durée de travail restante ce qui les a menés à prolonger le CDD d'un jour. Eux, ils étaient super contents, j'avais bien "bossé" et fait plus que prévu. Moi? Je me suis ennuyée comme un rat mort à me chanter des chansons et me raconter des histoires dans ma tête, j'ai eu l'impression de ne pas avancer du tout, d'être mal organisée, lente au possible. Bref, j'ai pris mon chèque et j'ai dit "Plus jamais ça!". Si je meurs intérieurement au bout de 4 jours, comment tenir 40 ans à ce rythme? Je l'ai déjà dit mais une journée, c'est long, très très long! 

  J'ai entamé un long travail de deuil. Je ne me suis jamais imaginée passer 40 ans à 35 heures par semaine à m'emmerder. Ca ne se forme même pas dans ma tête, enfin, si, une sorte de créature de Frankenstein, désincarnée et déshumanisée. Très tôt, j'ai compris que si je ne travaillais pas à l'école, je finirais comme ça. Dès le C.P., c'était intégré. Ma mère me l'avait dit comme toutes les mères "si tu ne travailles pas à l'école, tu ne feras pas le métier que tu veux plus tard.". Mais moi, je l'ai crue! Elle a beau être toxique, elle n'a pas que des défauts, loin de là.


 J'ai travaillé à fond toute ma scolarité, passé mon bac, travaillé pour avoir de bonnes notes, passé des concours, travaillé à l'école d'études paramédicales, souffert en stage, pris une année sabbatique de stages pour faire autre chose, souffert le martyre durant mes deux années de B.T.S. avec des gamines de 18 ans (ce n'est pas de leur faute, elles avaient la mentalité de leur âge mais étant bien plus âgée, vivant en couple et ayant pas mal galéré déjà, je n'ai jamais vraiment réussi à m'intégrer). Je l'ai eu ce diplôme après deux ans à être traitée comme une lycéenne par les profs qui vérifiaient qu'on avait bien fait nos exercices et qui me mettaient souvent au tableau pour expliquer comment j'avais fait (je relisais et apprenais le cours mais face à mes exercices, je faisais "à ma sauce" sans suivre strictement le cours, donc j'avais fait différemment). Avec les "Mais Madame, c'est où dans le cours?/pas dans le cours!". Sauf que je n'ai jamais vraiment pu faire autrement à part avec les "trucs" qui ne m'intéressaient pas (maths/ physique) où j'appliquais bêtement parce que je n'y comprenais rien (je n'ai jamais vraiment cherché, en fait, vu que ça ne m'intéressait pas!). La chimie, je m'y suis mise le jour où le programme m'a intéressée soit à... 2 ou 3 ans du bac. Je crois me souvenir que j'ai dû plus ou moins reprendre le programme des années précédentes (ça allait, je travaillais même sans enthousiasme et sans bien comprendre donc je n'ai pas eu trop trop de mal à raccrocher les wagons). 

 Sauf que tout cela fut vain! J'ai travaillé pour mon bac et mon B.T.S. en passant pour une folle, je ris en me souvenant des yeux effarés de mes camarades lors des dernières semaines: "T'en es où en telle matière?" "je suis au chapitre tant" bien en avance sur elles. Chapitre révisé à chaque contrôle égal chapitre survolé lors des révisions finales avec quelques exercices d'application du cours. Donc il ne reste que les derniers chapitres à apprendre, oui, ceux qui sont faits en accélérés en fin d'année!

  Je m'étais promis de bien travailler à l'école et de ne JAMAIS faire de boulot "pourri" sauf en dépannage, de réaliser mes rêves. Une réorientation, un marché du travail tendu plus tard, je vais rompre cette promesse. J'ai essayé par le passé mais je n'ai jamais pu. J'ai trop souffert humainement de me sentir broyée de l'intérieur heure par heure. Sauf que je ne trouve pas, que je suis épuisée physiquement et surtout psychologiquement, que le manque d'argent me bloque dans la vie, je m'ennuie, je n'ai pas de projets (vacances ou autre) par manque d'argent. Alors oui, j'ai du temps, c'est un luxe que j'ai su apprécier à sa juste valeur mais si j'ai pu me cultiver, lire, regarder des films, des documentaires, sortir et m'enrichir sur le plan personnel et intellectuel ou juste passer un super moment devant un dessin animé, un film drôle ou un film d'horreur, ça commence à me lasser. Je veux bien être positive mais à un moment, ça devient dur. Je ne vois personne ou presque, je suis en vacances permanentes (j'ai su l'apprécier à sa juste valeur mais ça commence à faire de longues vacances, je suis un peu jeune pour la retraite...) et le manque d'argent me bloque dans mes projets et mes envies. 

  Alors, tant pis, j'ai décidé de me consacrer à une ou deux passions, un truc qui me motive à fond à faire d'énormes sacrifices. Retrouver du travail me permettra de financer ces passions. Même si je m'ennuie comme un rat mort, je pourrai penser à ces passions, imaginer ce que je vais faire, le matériel que je vais acheter, le déménagement avec un atelier... L'écriture sans doute; la création de bijoux/ accessoires divers; du dessin ou de la peinture peut-être; de la musique éventuellement; beaucoup de lecture et de visionnage de documentaires et de films. Je suis un grand enfant, j'aime les histoires vraies ou imaginées. Voyager, sortir, enfin partir en vacances, déménager sont autant de motivations pour rompre cette promesse. 

  Ce deuil m'a pris un an et demi, comme sont longs à mourir nos rêves et espoirs d'enfant.

jeudi 2 juin 2016

T'as Free, t'as rien compris! 2

J'ai rappelé Free suite à l'envoi de mon courrier qui est en cours de traitement (ils ne sont pas rapides!) et apparemment, les frais seraient liés au fait que je n'ai pas renvoyé ma box. Je leur ai rappelé que si, je l'ai renvoyée; mais non, en fait, c'est que je ne l'ai pas renvoyée dans les délais. Ils oublient que j'ai dû les harceler par téléphone pour avoir le bordereau de renvoi!!! A la limite, ils m'en auraient informée, je la leur aurait renvoyée en colissimo leur box quitte à me faire rembourser ensuite!! Bref, tout ce que la conseillère a pu me dire, c'est d'attendre la réponse à mon courrier...


  Je crois rêver qu'en 2016, en France (on n'est pas dans une dictature corrompue!!), on en arrive à de telles extrémités juste pour faire valoir nos droits! Parce qu'à ce prix là, j'aurais mieux fait de garder la box et de la revendre en pièces détachées...

  En fait, je ne comprends pas leur calcul: ils préfèrent perdre une cliente (et tous ceux à qui elle parlera de ses désagréments), la mécontenter plutôt que de reconnaître leur erreur! Et ces excuses qui changent tout le temps, ça ne fait ni professionnel, ni crédible...

  Donc j'attends encore et toujours mais je me laisserai pas arnaquer!