lundi 10 octobre 2016

Ô temps suspends ton vol...


Je travaille à temps complet depuis quelques temps et j'avoue avoir hâte qu'il se termine. Je m'ennuie, mes collègues sont différents de moi (je les trouve immatures et irrespectueux des usagers) donc on n'a pas grand chose à se dire. A la limite, ça, je pourrais m'y faire, vu que le temps dans ce travail est limité. Mais voilà, je manque de temps pour moi, pour me ressourcer. 

  Je commence assez tôt (enfin, plus tôt que mes emplois habituels où je commence à 9 h 00), je galère le matin avec les bus, pour galérer de nouveau avec les bus le soir. Je pars à 7 h 30 pour rentrer à 18 h 30 en général. Ok, je l'ai déjà fait sur un autre emploi avec de la route. Déjà, il me semble anormal que je mette autant de temps en transport pour faire un trajet de 20 minutes en bus et 45 minutes de voiture. Je mets autant de temps à faire 60 kilomètres en voiture que 8 kilomètres en bus. Je pars à la même heure pour commencer à la même heure. Sauf qu'une fois dans le bus, je suis coincée et que je ne peux pas mettre la musique à fond et danser sur mon siège en chantant à tue-tête (quoique)! 

  Ce trajet en bus me rend folle: le bruit, les odeurs des gens, la lenteur du bus qui s'arrête aux ronds-points et attend qu'il n'y ai plus personne pour y aller. En heure de pointe, il peut toujours attendre! La promiscuité, les gens pas sympas. Et puis, j'avoue que voir que pour un trajet de 20 minutes en journée, je mets plus d'une heure à cause de la circulation (quand le bus n'est pas en retard et quand il s'arrête!), ça en fait du temps perdu. 

  Au début, j'ai râlé, j'avoue. Ca me fatigue, je manque cruellement de temps pour me ressourcer depuis que je retravaille. Rentrée à 18 h 30 voire plus, le temps de goûter, me doucher, manger, ranger un peu, il est vite 21 h 00, moment où j'entame ma soirée film/ lecture/ musique/ écriture. Le pire jour est celui des courses car évidemment, tout le monde fait ses courses à la même heure (en même temps, les gens n'ont pas le choix, non plus). J'étouffais littéralement car mon travail me prenait 12 h d'une journée de 24 h, ce qui veut dire 12 h sur 17 h 30. A l'écrire, je comprends mieux pourquoi c'est dur. Je compte deux bonnes heures et demie de ménage dedans (rangement, courses une fois par semaine, un peu de ménage, faire à manger, le courrier). Restent 5 h 00, dont facilement une heure de toilette quotidienne (douche, vêtement, lavage, maquillage). Cela me laisse donc 4 heures par jour pour moi, faire ce qui me fait envie, faire des choses qui me font du bien (écrire, écouter de la musique, dessiner ou autre). Je dois faire des choix surtout que j'ai deux soirées de prises par semaine pour des activités extra-professionnelles. Cela me fait un total de 12 h de loisirs (un peu plus car mes loisirs me laissent bien une heure de libre, mettons 14 h de libres par semaine) hors week-ends. 

  Je me demande si 14 h de liberté peut contre-balancer efficacement 15 h de bus, je parle bien de 15 h de transport dans des conditions moyennes plus 35 heures de travail par semaine. Clairement non, à poser les choses, je me rends compte que si j'étouffe par manque de temps, c'est bien réel: je manque de temps pour moi. 

  Il me reste donc à mieux rentabiliser mes trajets en bus: j'écoute de la musique ou j'écris des notes sur mon carnet; parfois je regarde par la fenêtre en imaginant la vie des gens que je vois. Mais, je dois sûrement pouvoir en faire un moment ressource et non, une perte d'énergie dès le matin ou avant de rentrer chez moi. Je lis quand je peux m'asseoir mais cela reste rare, même si ça me fait du bien.