samedi 31 mars 2018

Fatigue extrême et flemme Comment survivre sans procrastiner?

 Je le note pour garder ça dans un coin. J'ai eu une grosse période de fatigue et de déprime en janvier qui fait suite à un mois de décembre où j'étais fatiguée. A un moment, je me suis dit: ça va mieux, la pleine lune a dû remettre les choses en place, comme si ça avait été le signal d'un nouveau cycle pour mon inconscient. Quelle qu'en soit la raison, qu'importe, j'ai retrouvé de l'énergie et la déprime s'éloigne comme par magie, je ne cherche pas trop à comprendre, je l'avoue.


  J'avais beaucoup (trop) de projets pour le mois dernier: janvier, on remet tout à plat, on planifie l'année, on change ses habitudes ou pas. Bref, même sans travailler, je suis "overbookée" parce que je veux profiter de cette denrée rare qu'est le temps libre et pouvoir me retourner quand j'aurai un CDI et me dire que je n'ai pas perdu mon temps durant ces années douloureuses. J'ai appris/réappris quelques petites choses durant ces journées difficiles.


- Le premier pas est le plus dur et l'action amène l'action.
 Dur de se mettre à la vaisselle par exemple mais une fois que je me lève et que je me dirige d'un bon pas vers la cuisine, ça va mieux.


- Se mettre en apnée pour faire les choses difficiles, ça marche.
 Je n'avais jamais testé mais ça a très bien marché notamment pour les tâches ménagères et la recherche de travail. Oui, à force de laisser le ménage un peu de côté, j'ai dû enchaîner les machines (ce que je fais déjà en temps normal car ma machine n'est pas si grande que ça et je n'ai pas énormément de vêtements) à remplir, mettre à sécher, plier et ranger. Pareil pour la vaisselle. Bref, je me suis mise instinctivement en apnée, pourquoi? Bonne question mais ça a marché. Je me disais "Vas-y!" et je m'y mettais même si ça ne m'intéressais pas.


- Fractionner.
Essuyer, ranger l'égouttoir chaque fois que je rentre dans la cuisine puis laver la vaisselle jusqu'à remplir un nouvel égouttoir. Le linge est sec? Plier le linge et remplir la machine en différé. Quand elle est terminée, ranger le linge déjà sec et mettre le linge à sécher.


- Chronométrer
Tous les jours, j'estime le temps que je vais passer sur chaque tâche de la journée pour avoir une idée et me rendre compte qu'il va me rester du temps pour moi si je ne traîne pas. Et aussi pour être efficace (si je me dis que je vais faire telle chose en 20 minutes, je vais mettre à peu près 20 minutes pour le faire, si c'est raisonnable. Au lieu de mettre 45 minutes ou une heure parce que je vais prendre mon temps). Le plus? Dans ma tête, quelque part, je sais que plus je serai efficace, plus j'aurais du temps pour ne rien faire donc ça en vaut la peine. Je ne sors pas systématiquement le chronomètre mais avoir cette estimation en tête, ça aide bien.


- Penser à l'avenir
J'ai gardé en tête qu'une fois la période de fatigue terminée, je serai contente d'avoir avancé et de ne pas avoir de retard à rattraper. C'est d'autant plus visible quand la fin de semaine/mois approche et que je vois qu'il me reste tel truc et tel autre sur mon objectif mensuel ou hebdomadaire. Si dans ma tête, ça DOIT être fait pour telle date, c'est fait (et c'est d'autant plus vrai si le mois suivant est déjà planifié).


- Planifier les courses et se faire plaisir
Oui, addiction au sucre oblige, la tentation a été grande de me laisser glisser. Déjà, j'avais la flemme de faire les courses (j'ai 15 minutes de marche pour aller au magasin le plus proche, il est certain que ça limite les craquages par rapport aux moments où j'avais une supérette à 5 minutes de chez moi) et envie de rien. Plus un budget limité. J'étais vraiment épuisée physiquement et donc psychologiquement, j'ai bêtement suivi mes listes de course sans réfléchir. Si je marque 14 crudités, je prenais au plus simple et moins cher (donc le sac de carottes entières atterrissait par magie dans mon sac, c'est moins cher et ça se garde mieux que des salades toutes faites et c'est moins cher que les fruits; ça m'évite donc de devoir me livrer à des calculs comptables pour tout faire rentrer dans le budget). Je me suis juste accordé une tablette de chocolat noir pour la semaine. Au final, je ne me suis pas ruée sur les sucreries et j'ai mangé sainement, même si prendre des soupes en sachet en plus pour dépanner car il me restait un peu de budget (pleines de sel) n'était pas une bonne idée.


- Modifier les objectifs si besoin
Je bute sur un morceau de piano électronique depuis des mois (je suis fatiguée, ça n'aide pas!!); du coup, j'ai laissé tomber et je travaille au piano électronique, les morceaux que je tente d'apprendre/ de travailler au violon. Ca me change, je ne connais pas les morceaux au piano donc ça m'oblige à les retravailler et compter sur mes automatismes vu que la partition ne m'est pas inconnue donc je la décortique au violon et pas au piano, j'y suis allée directement. Bien sûr, je ne travaille pas la main gauche mais ça m'a permis de faire d'une pierre deux coups: intégrer les morceaux, faire une fois le travail sur la partition pour deux instruments différents (moins de travail au final), aller plus vite dans le travail au piano électronique (donc vaincre la flemme et les jours où c'était plus dur, enchaîner les deux instruments pour m'en libérer plus vite tout en travaillant quand même sérieusement).


- Glander n'est pas interdit, au contraire
Forcément, en étant efficace avec des objectifs minimes (car répartis sur la semaine de manière harmonieuse), j'avais du temps pour glander, rêvasser un crayon à la main et je n'ai pas culpabilisé, ça m'a fait du bien.


- Planifier pour ne pas sombrer
Notamment les heures de sommeil ce qui veut dire être scolaire: réveil matin et soir même si je ne travaille pas. Si j'avais fait ça, je ne me serais pas couchée à 1 h du matin la veille de retravailler quelques jours... M'accrocher à mon bullet journal m'a permis d'avancer durant ce mois difficile et même plutôt bien soit dit en passant parce que j'ai fait un peu tous les jours et mis bout à bout, ça fait pas mal de travail abattu mine de rien. Même si je me suis embêtée lors de mes sorties et que je n'ai pas rencontré de gens intéressant, je suis contente d'avoir essayé de faire bouger les choses.


- Sourire et ne pas oublier que l'art est mon meilleur ami
Je crois que c'est la leçon la plus importante qui s'est faite jour en ce mois difficile. Sourire aux gens qui font la tête même en me forçant m'a fait énormément de bien. Je me sentais moins malheureuse que les gens alentour et quelque part, ça m'a aidée à me souvenir que ça ne durerait pas. Les arts m'ont sauvée, même si j'ai dû me forcer à peindre/dessiner, danser, jouer de la musique, écouter de la musique, lire, écrire, ça m'a fait du  bien car ça m'aide à sortir des émotions et quelque part à vivre ma vie par procuration (par la lecture et l'écriture) pour retrouver l'espoir que ça s'arrangera, que c'est un mauvais moment et que je ne serais pas une larve fatiguée toute ma vie, que c'est l'affaire de quelques jours/semaines avant de partir sur un nouveau cycle plus vertueux.

Mars 2018

Bilan
- déprime passagère réactivée par la fatigue (le changement d'heure ne m'a pas réussi) et la maladie, le froid, la pluie, un chauffage pas adapté aux températures. Franchement, le temps aurait été un peu plus au soleil, je suis sûre que je n'aurais pas déprimé, ça aurait duré trois jours et c'est tout.
- lâcher-prise professionnel: mon "métier" ce sont mes projets personnels, le reste n'est qu'un moyen de les vivre pleinement
- l'art est mon pilier et au fond, ma raison de vivre, je l'ai toujours su mais dans notre monde, ce n'est pas un projet professionnel viable et ce n'est pas très valorisé dans mon entourage familial. Je l'ai remis au cœur de ma vie et c'est ma voie, la bonne voie, ce pour quoi je suis faite. Sauf que ça prend du temps (écrire, jouer de la musique donc lire, imaginer, réfléchir, retravailler mes textes, trouver de nouvelles partitions et les déchiffrer, apprendre d'un instrument nouveau et j'ai dû me persuader que c'est compatible avec un travail à temps plein.

Emploi
- un suivi emploi à la con (merci Paul Chaumage!) où on a eu quelques ateliers pas mal mais surtout les ateliers habituels blabla (cv, entretien et blablabla). Loin de chez moi, donc bien du temps perdu.
- De l'ennui. Profond, terriblement. Les ateliers étaient pas mal niveau contenu (même si c'est du réchauffé, ils ont réussi à trouver "du neuf", ce qui n'est pas facile! Franchement pour le coup, chapeau bas, je m'incline humblement. Oui, il faut le dire quand c'est bien) mais je me suis ennuyée. Trop lent, trop de répétitions (on a compris, ce n'est pas parce qu'on nous apprend à l'école qu'il faut prendre le correcteur pour un abruti et reformuler qu'il faut le faire. Argument, explication (et encore! C'est souvent inutile) et exemple (un seul, ça suffit, pas trois ou quatre); ça suffit à comprendre. J'enrage quand je vois que je manque mes rares loisirs pour un truc qui pourrait être fait en trois fois moins de temps et me permettrait d'arriver en retard à mes cours de danse au lieu de les louper
- une personne qui me suit niveau recherche d'emploi a du mal à me comprendre et à comprendre que j'en ai marre de mon métier. A force de galérer, il en vient presque à m'indifférer. Donc je cherche en réfléchissant de mon côté (mais on est mal parti, vu que ce qui m'intéresse ne paie pas (le milieu artistique voilà...)).
- J'ai repris sérieusement ma recherche d'emploi, ça faisait bien longtemps que j'avais abandonné les candidatures spontanées et la joie de ne pas avoir de réponse ou me faire envoyer paître plus ou moins gentiment (mais les gens sont à peu près aimables, ça me change). L'objectif est d'avoir les sous soit pour me former sur un truc qui me plaît (même si ça n'a rien à voir et même si éventuellement c'est juste pour ma culture personnelle), soit trouver un cdi qui me plaise à peu près, affiner une réorientation éventuelle ou trouver un emploi "pas trop casse-pied" qui finance mes loisirs (c'est une motivation comme une autre à travailler).
- lâcher-prise réel, je crois. Je fais ce que je dois faire pour trouver (x candidatures par semaine, les annonces) et basta. Si je ne trouve pas, tant pis, de toutes façons, malgré ce qu'en dit notre cher président, c'est la m..., pardon, Louise et ce n'est pas prêt de changer (il n'y a qu'à voir le nombre d'offres chez Pôle emploi (quand il n'est pas en maintenance ou avec des problèmes), ce qui est un bon indicateur, qui sont parfois en double ou triple exemplaires (c'est nouveau et ça fait perdre un temps fou même s'ils semblent avoir réglé le souci))


Relations
- Un groupe sympa pour les ateliers recherche d'emploi de tous les horizons et ça c'est super. Je n'ai malheureusement pas trouvé de gens avec qui ça accroche (mais les gens, hors de votre travail et de vos enfants, n'avez-vous donc pas de vie? D'envies? De loisirs? D'intérêts? Des trucs qui vous font vibrer?). Juste une personne qui se plaint tout le temps et qui se permet de juger les autres sous prétexte qu'elle est "vieille" mais je pense qu'elle est en dépression, je l'excuse, je comprends mais je l'évite, elle est gentille mais elle me renvoie trop d'ondes négatives.
- Quelques personnes hyper souriantes et gentilles dans le groupe de recherche d'emploi. Mon Dieu que ça fait du bien! Une jeune fille qui sourit tout le temps et une intervenante sur deux ateliers super gentille, juste adorable, on sent qu'elle aime le partage et donner des clés pour vivre mieux. Une bouffée d'oxygène! Vous me redonnez foi en l'être humain.
- Une bonne connaissance qui  ne donnait pas trop de nouvelles qui m'a invitée à manger, ça fait du bien
- Une autre bonne connaissance qui est venu boire un thé chez moi en papotant et dessinant, je n'avais pas eu une telle vie sociale depuis longtemps
- j'étais fragile émotionnellement et j'ai évité de sortir durant quelques temps, les gens dégagent de mauvaises ondes et sont brusques, pas souriants, pas gentils. Plus le temps "pas terrible" qui n'a rien arrangé, le manque d'argent, je suis à peine sortie alors que j'en avais envie (mais pas les sous). Le mois prochain, j'espère.


Conclusion
- un mois très difficile émotionnellement, matériellement (le manque de sous commence à se faire sentir) et physiquement (fatigue, froid, maladie, déprime passagère qui a traîné) mais j'ai admis la situation et j'ai décidé d'en profiter pour faire le point sur mes envies profondes, ce qui me fait vibrer
- un renouveau et un recentrage de ma vie, je suis sur la bonne voie

mercredi 21 mars 2018

J'aurais voulu être une artiste

La liste suivante, établie à la fin du XXe siècle :
  • 1er: l'architecture
  • 2e : sculpture ;
  • 3e : arts visuels (peinture , dessin, etc) ;
  • 4e : musique ;
  • 5e : littérature (poésie ou dramaturgie) ;
  • 6e : arts de la scène (théâtre, danse, mime, cirque) ;
  • 7e : cinéma ;
  • 8e : les « arts médiatiques », qui regroupent la radio, la télévision et parfois la photographie ;
  • 9e : la bande dessinée , le manga et le comics.
  • 10e : le jeu vidéo ou plus généralement les arts numériques
Wikipédia Sept arts

  Je voulais un peu faire le bilan sur ma pratique artistique actuelle.

Architecture: ne m'attire pas, même si j'aime les beaux bâtiments anciens
Sculpture: idem, même si j'aime globalement les statues anciennes
Arts visuels: peinture ok, dessin ok, aquarelle ok, fusain en réflexion vu que ça ne tient pas forcément bien sur le papier
Musique: piano électronique ok violon ok
Littérature: romans ok nouvelles ok poésie ok
Scène: danses ok
Cinéma non (sauf en spectatrice, je suis une grosse consommatrice de films et dessins animés)
Arts médiatiques non
BD et dérivés non
Arts numériques non

Je pratique donc plus ou moins régulièrement quatre arts sur dix, ce qui est quand même pas mal (et soyons honnêtes, un peu trop).

Le temps que j'y consacre:
Dessin: je bidouille un dessin par semaine ou une aquarelle à la va-vite 15 minutes par semaine> 15 minutes
Musique: piano électronique/violon deux fois 30 minutes soit une heure par jour écoute en moyenne 3 ou 4 heures par semaine mais globalement, c'est dès que je sors > 7 heures
Littérature Ecriture environ 45 minutes par jour, lecture au moins une heure (mais c'est variable, si je travaille et que je prends le bus, je lis facilement deux heures) > 7 heures (la lecture compte à peine, on va dire)
Danse 2 heures de cours, 1 heure chez moi environ > 3 heures par semaine

Au total, j'y consacre plus de 20 heures par semaine soit pas loin d'une journée sous une forme ou une autre. On ne peut pas dire que l'art ne compte pas dans ma vie. Honnêtement, si cela avait été un projet professionnel raisonnable, c'est ce que j'aurais fait de ma vie: artiste ou plutôt multiartiste (comment ça, ça n'existe pas?).

J'aurais voulu être un écrivainpeintrepoètepianisteviolonistedanseuseclassiqueindienneorientale. Je crois que c'est ce que j'aurais fait de ma vie si l'art permettait de vivre et que quelqu'un se chargeait de la vente pour moi. En vrai, je pense que j'aurais surtout écrit et peint mais le reste aurait eu une place importante dans ma vie. Et quand j'entends parler de revenu universel, c'est cette vie que j'imagine: un emploi rémunéré pas trop casse-pied et dans les périodes de chômage, artiste à temps presque plein sans en rougir. Ou un CDI à mi temps ou deux tiers temps (en admettant que les CDI existent toujours...). En l'écrivant, je me dis qu'en fait, quelque part, je ne crois plus au CDI à temps complet. C'est triste parce qu'au fond, je suis quelqu'un pour qui le travail en tant que salariée est important. Je m'interroge beaucoup en ce moment sur ce que les portes que la vie me ferme sans cesse au nez signifie. Dois-je y voir un signe du destin? Le signe que je ne trouverais pas de CDI tant que je n'ai pas accompli quelque chose? Par contre, pour le célibat et la solitude, je ne suis pas d'accord, par moments, j'ai des envies de mettre des claques/mon poing dans la figure à la vie/au destin/à Dieu/ à mon ange gardien et tous ces fils de fille publique qui bloquent ma vie malgré tous mes efforts à tel point que je ne sais plus quoi tenter ou changer.

Je sais que j'ai mis l'art un peu trop de côté ces dernières années, sauf la danse que j'ai repris (je parle des cours, pas chez moi) dès que mon budget me l'a permis, c'était en haut de ma liste. Le reste est revenu petit à petit au fil des désillusions et des finances. C'est un peu dommage, du coup parce que pas mal de choses demande peu de matériel et d'investissement financier (le dessin notamment). Même si, au fond, je crois que pour pouvoir créer, il faut soit avoir des choses à dire et extérioriser, soit être assez en paix avoir soi-même pour aller chercher ce qu'il y a au fond de soi ou avoir un message à faire passer.

vendredi 9 mars 2018

Arbres à livres


J'ai découvert il n'y a pas si longtemps les arbres à livres. En gros, c'est un endroit où on peut déposer des livres et en récupérer gratuitement. Pendant un an, j'ai gardé dans un carton des livres qu'on m'a donnés pour la plupart et qui ne me plaisaient pas (on m'a donné une caisse de livres à prendre ou à laisser, j'ai pris car autrement, ils partaient à la poubelle *sacrilège* ), je ne pouvais pas me résoudre à les jeter. Dans mon local poubelle, les gens laissaient souvent dans un coin des choses à donner, j'ai tenté le coup de laisser un carton avec des livres durant une semaine, je l'ai retrouvé enduit d'une sorte de peinture marron. Les gens sont parfois des abr*utis finis, j'avais l'intention de les donner si ça ne marchait pas. J'ai récupéré du tissu pour ma couture comme ça, à partir de vieux vêtements, des livres aussi que j'ai lus ou pas. Mais visiblement, les classiques ne plaisent pas à tout le monde.

  Bref, j'ai cherché une manière plus policée de donner mes livres et j'ai fini par trouver les boîtes à livres. J'aime bien l'idée de pouvoir déposer des livres et en récupérer gratuitement. Personnellement, j'ai juste donné des livres vu que rien ne m'intéressait: j'ai lu pas mal de classiques et les livres récents m'intéressent moyennement sauf exception. Et très honnêtement, j'ai assez de livres en attente (je hais les liseuses électroniques pour ça, je télécharge plus que je ne lis!!) pour ne pas m'encombrer avec de nouveaux livres que je ne saurais où ranger. Il reste la solution de les emprunter donc les prendre puis les remettre là où je les ai pris (ou ailleurs).

  En tous cas, l'idée me plaît: ça permet d'avoir accès à la culture même si on est pauvre. Oui, avant d'avoir une liseuse électronique, la dévoreuse de livres que je suis s'en sortait surtout parce que ma famille et mes amis me prêtaient des bouquins. J'étais rendue au point d'avoir accepté de lire des livres de Mr MUSSO, faute de mieux (désolée, cher auteur mais vos livres ne sont pas ma tasse de thé, chacun ses goûts et heureusement, sinon on s'ennuierait). Le seul bémol que j'y trouve, c'est l'accessibilité; près de chez moi, il y a un arbre à livre situé dans un jardin public. Bon, je me suis dit que j'irai à 19 h 00 vu que j'ai un truc à faire à côté mais le parc est fermé à cette heure-là. Deux semaines plus tard, j'y retourne, le parc est toujours fermé (et il est TOUJOURS FERME sans que la raisons soit donnée, donc c'est dur d'anticiper une réouverture). J'en ai trouvé une autre en libre accès mais c'est loin de chez moi, je dois y aller en voiture et encore une autre au centre-ville mais je dois faire attention aux heures d'ouverture (c'est dans le hall d'un musée donc ça reste large si j'anticipe correctement).  

Quand je vais donner des livres, je prends toujours deux minutes pour regarder ce qu'il y a (au pire, j'emprunte un livre): essentiellement de grands classiques (je ne sais pas pourquoi mais ça sent la purge post-bac de français; ça me fait doucement sourire et au fond, j'en suis contente car je lis pas mal de classiques même si la liseuse fait que j'en ai lus/téléchargés un paquet) et des auteurs populaires (Musso, Levy, Werber, 50 nuances de Grey et compagnie) qui ne sont pas ma tasse de thé. J'en donne plus que je n'en emprunte mais j'aime regarder ce qu'il y a et je me dis que ça fait des heureux.


https://boite-a-lire.com/
http://www.bookcrossing.com/

samedi 3 mars 2018

Chroniques d'une misanthropophile 1 Présentation de cette nouvelle rubrique

Ma vie est bloquée en ce moment et de tous les côtés: travail, amour, amitié. J'ai fait le point depuis le début de l'année et j'en viens une fois de plus à cette conclusion, le point commun, ce sont... les gens. La chose la plus difficile sur Terre: l'humain, le plus imprévisible, impossible à maîtriser qui soit. Mais le truc le plus merveilleux et intéressant qui soit.


J'aime les gens, vraiment, je les aime, je vous aime les gens. Je vous jure que je ne demande qu'une chose: vous tendre la main et illuminer votre vie pour un instant ou plus et réciproquement. Mais je suis fatiguée de plusieurs choses:
- le manque de retour (je souris dans le bus, j'attends la même chose au fond de moi; au bout de la millième fois, je me dis que décidemment, si vous n'êtes pas capables de répondre à un sourire spontané, votre vie est triste; surtout quand il fait froid/gris/pluvieux (cette liste n'est pas exhaustive et peut se cumuler))
- le manque d'aide; je repensais hier à des galères qui me sont arrivées: personne ne m'a aidée, PERSONNE. Hier, j'ai eu un souci de voiture mineur. J'en avais pour deux minutes, je gênais un peu le passage mais j'étais stressée, je n'ai pas réfléchi et les gens voyaient bien qu'il y avait un souci, ils pouvaient aller ailleurs. Bref, les deux minutes, c'est la théorie, en pratique, ça a été dix. Une personne râle, je lui dis (presque) gentiment que j'ai un problème (mais ça se voyait!) et que si elle m'aide ça ira plus vite. Elle est remontée dans sa voiture et est passée par ailleurs. Ok, merci!  Une deuxième, rebelote. Une troisième est enfin venue me demander si j'avais un souci (non, tu crois??), j'explique le problème, il prend l'outil que j'avais en main alors que je lui disais de ne surtout pas le faire parce qu'il allait empirer la chose et que j'arrivais au bout. Bien sûr, ce gentil monsieur a empiré la chose, je devais reprendre du début en pire. Merci, vraiment merci! Bien sûr, gentil monsieur m'a laissée en plan au lieu de m'aider à tout reprendre depuis le début (à deux, ça aurait été tellllemmment plus rapide! Et sans s'excuser, hein). Au final, je me suis débrouillée seule pour changer, avec le stress (j'étais en retard) et l'impression que les gens sont des cons finis. Qu'on ne vienne pas me dire qu'à quinze heures de l'après-midi, les gens ont tous des choses urgentissimes à faire (genre travail); à neuf heures, je comprends qu'ils n'aient pas le temps mais là, j'ai des doutes.
- les critiques de ma personne (quoi, c'est ce que je suis en train de faire?? Oui, je sais mais c'est vraiment de guerre lasse). Je suis ce que je suis, je ne suis pas comme la majorité des gens, j'ai des goûts différents, des valeurs différentes, des référentiels différents, je n'y peux rien si la dernière téléréalité ne m'intéresse pas. J'ai essayé, je vous jure que j'ai essayé sans succès. Je n'y peux rien si je préfère Zola à Musso, Mozart à Ed Sheeran ou aller au musée plutôt qu'en boîte de nuit. J'ai essayé, vraiment, je n'y peux rien, ce n'est pas fait pour moi. Alors oui, de prime abord, on a peu de points communs, mais le souci, c'est que vous me critiquez (comment ça t'es venu? Tu es bizarre! blablabla); j'avoue ressentir pas mal de mépris à votre égard (on est honnête, on est entre nous, non?) en ce qui concerne vos goûts. Oui, pendant une seconde, je vous regarde un peu de haut, je n'ai rien contre la culture "populaire" mais je n'y trouve tellement pas d'intérêt que je me sens à des années-lumière de vous et je ne sais surtout pas comment réagir. Mais il y a des trucs bien (j'aime bien certains titres de Johnny Halliday par exemple). Ce qui me blesse, c'est que toi lecteur, tu aimes David Guetta (je dis ça au hasard, il a quelques bons titres mais ce n'est pas ma tasse de thé, sorry, David, je n'ai rien contre toi, promis) alors que je ne lui trouve pas d'intérêt, je vais te dire que ce n'est pas ma tasse de thé et ça va en rester là. Sauf que 90 % des gens de mon âge ou proche, vont me dire que le fait que je suis en ce moment à fond sur telle musique traditionnelle/tel morceau de Mozart que j'écoute en boucle/ telle chanteuse de RNB que j'aime bien est "bizarre". Ils ont le droit de ne pas aimer, ça je m'en fiche, heureusement que tous les goûts sont dans la nature, on s'ennuierait sinon, vous ne pensez pas? J'ai le droit d'aimer V.A. Mozart et de m'écouter son merveilleux Requiem en boucle par moment, non? Ou Le lac des cygnes de P.I. Tchaïkovski?  Ou de "me farcir" du Zola (et de l'appeler par son prénom)? Un de mes livres préféré, c'est une pièce de théâtre de Jean Racine et un recueil de Pierre de Ronsard (et de les appeler par leur prénom) ou de lire du Baudelaire (et de lui donner un surnom, on est intimes). Je suis désolée, je n'y peux rien. J'ai lu/entendu, ça m'a plu. J'avais 10 ans, 16 ans ou c'est plus récent. On a le droit d'avoir un coup de cœur sur le Requiem de Mozart à 10 ans, non? Et de s'acheter le CD à 26 ans parce qu'on tombe dessus, non? Pour un anniversaire, j'ai demandé le CD du Lac des cygnes, je devais avoir 14-15 ans. On s'est bien fichu de moi au collège (ça ne changeait pas grand chose, j'étais mise à l'écart et parfois harcelée). Au collège, à la rentrée, on demande le dernier livre lu, j'ai mis Les fleurs du mal de Charles (Baubau ou Charles Baudelaire, selon le degré d'intimité), la prof a été super surprise alors que je ne voyais pas du tout le souci et tout le monde parmi les élèves s'est fichu de moi. C'est sûr que Twilight, c'est mieux! (que j'ai lus soit dit en passant et qui sont dans ma bibliothèque à côté des Harry Potter, il m'arrive de les lire de temps en temps, je ne suis pas sectaire même si je préfère Les contemplations de Victor (Hugo) à Twilight, largement). C'est drôle mais je trouve des gens ouverts essentiellement sur les fora (ça brasse du monde de tous les horizons, les âges, les pays) mais pas dans la vraie vie. Où êtes-vous les gens?


Bref, dans cette rubrique, je vais vous parler des gens: les recruteurs qui me prennent pour une c... parce que j'ai un CV chaotique parce que oui, je préfère travailler partout que de me cantonner à quelques secteurs en espérant peut-être trouver quelque chose; les gars avec qui je vais boire un verre et qui se permettent de me critiquer sans me connaître parce que Oh, mon Dieu, j'ai eu le malheur de dire que j'aime écrire/faire mes cosmétiques/Mozart. En se "foutant ouvertement de ma gueule". En vrai, ça m'est arrivé vraiment une fois, je me levée, je suis partie en disant à ce monsieur qu'il était étroit d'esprit et impoli; après coup, il s'est excusé, "tu as dû me trouver prétentieux mais blabla" mais évidemment, je ne l'ai pas revu et il m'a fait perdre du temps que j'aurais préféré passer à lire (oui, il pleuvait et on était en hiver, ce soir-là; un thé et un bon livre au chaud chez moi m'attiraient bien plus). Les gens détestables sur les sites de rencontres qui m'accostent avec un "salu sa va?" auquel je ne réponds pas (non, mais sérieux, les gars, vous accostez les filles comme ça dans la vraie vie??); ceux qui m'envoient des photos "intimes" comme ça sans prévenir façon film d'horreur alors qu'on n'a pas échangé un seul mot.


Pourquoi? Parce que j'ai envie de rire en ce moment ("c'est pas beau de se moquer!"), que j'ai envie de nouveau d'aller vers les gens et que la perspective d'une anecdote croustillante est, ma foi, une bonne motivation à essayer d'entrer en contact, encore une fois avec les gens. Quoi? Ce n'est pas bien de se moquer?


Et les autres. Le gentil monsieur que je vois de temps en temps qui est juste gentil et à qui je dis souvent de rester comme il est, même si on se voit très très très peu et qu'on ne vivra rien. Les amis qui entreront un jour dans ma vie. L'amoureux qui viendra un jour dans ma vie et qui restera jusqu'à la fin. Un peu de bonté, ça fait du bien aussi. Je suis sûre qu'il y a plein de gens biens mais à force d'être blessés/de voir les autres profiter de nous, on n'ose plus donner et c'est dommage.


Bref, un peu de journalisme social pour retrouver l'envie d'aller vers les autres. Et surmonter les claques que je ne vais pas manquer de me prendre mais à force, je vais dénicher quelques perles, quelques porteurs de lumière, ces gens qui en valent la peine.