mercredi 29 août 2018

Le poids de l'étouffement

  Pour la première fois de ma vie, j'ai acheté une balance. Et le verdict est moins pire que ce que je croyais, je suis à 7 kg du poids que j'ai eu toute ma vie ou presque. Mais le souci n'est pas là, au final. Le souci, c'est que depuis un peu plus de deux mois, je n'ai plus de vie, j'étouffe, je meurs. J'avais perdu du poids au fil des mois/ années au fur et à mesure que ça allait mieux. Et quelques semaines ont suffi pour que ça reparte à la hausse.

  Mais le stress, la fatigue, l'ennui mortel d'une journée de travail à m'ennuyer comme un rat mort (aujourd'hui, ma collègue n'a RIEN dit sauf "bonjour", "au revoir", "à tout à l'heure" (ce qui est différent de "bon appétit" avec le sourire tant qu'à faire, on est d'accord)), les tickets restaurant et les privations des derniers mois ont eu raison de tout ça. Oui, j'ai mal mangé, j'ai voulu économiser pour partir en vacances donc les tickets restaurant ont fait tampon (mais ce n'est pas la première fois et ça n'a jamais vraiment porté à conséquence sur des contrats d'un ou deux mois en utilisant un ou deux tickets par semaine), j'ai acheté pas mal de bonbons (mais pas plus qu'à une autre époque) et je me suis un peu lâchée sur la bière (j'admets). Je pense que deux kilos viennent de mon travail et que les cinq autres viennent des mois difficiles que j'ai traversé à attendre que les choses changent et à force de ne rien voir venir les émotions négatives ont certainement joué dedans. Même si je suis optimiste, parfois je craque et sur la nourriture (rien de grave, un plat préparé, des biscuits apéritifs, un paquet de bonbon mais les kilos émotionnels, je sais que ça se vérifie chez moi; je vais mal, mon corps stocke pour déstocker quand ça va mieux). D'un autre côté, entre la marche (une heure en tout par jour) et les escaliers, je n'aurais pas dû le voir autant.

  Mais tant pis, j'assume. Ma vie DOIT changer, je dois sortir pour trouver l'homme de ma vie et me refaire des amis et surtout partir en vacances, je dois aussi remplir mon CV pour rassurer ces cons...ternants de recruteurs. Pour ça, je dois travailler et gagner de l'argent, je me suis sacrifiée ces trois derniers mois et j'assume de ne pas avoir assez pris soin de moi et d'avoir renoncé à beaucoup de choses pour ce travail (l'écriture et la musique sont réduites au strict minimum et je me sens mal physiquement de ne pas pouvoir m'y consacrer correctement. Mais lorsqu'il est tard, mon lit m'appelle et je dois choisir entre ma vie et ne pas me lever le lendemain matin). Je choisis un juste milieu, vingt minutes de musique et au lit mais je sais que ce n'est pas ce qui est le mieux pour moi, ça me frustre mais je suis incapable de me coucher trop tard ou de me lever à cinq heures du matin pour ça. Et surtout le poids de mes échecs professionnels et sentimentaux qui me pèsent et m'ont beaucoup pesé tout l'été mais je devais attendre septembre pour avoir du temps pour moi, pour sortir, pour me reposer (je ne peux presque jamais m'accorder de grasse matinée, entre les courses à faire et les obligations), pour rêver, pour écrire, pour peindre, pour jouer de la musique.

  J'ai fait un sacrifice en connaissance de cause et c'est comme si mon corps m'envoyait un message: tu ne m'as pas écouté, tu as ignoré les signaux d'alarme (ne pas te lever le matin, les insomnies, trainer les pieds en allant au travail, une tendance à râler et se plaindre); alors je te montre.

  Je m'étais promis de ne plus sacrifier mon bien-être à un travail et c'est ce que j'ai fait. Même si je n'ai rien à faire de ce travail, j'ai ignoré l'ennui et je n'ai pas trouvé comment y remédier (je m'ennuie mais en même temps, je dois être attentive et je peux difficilement penser à autre chose). Je n'ai pris conscience que le dernier jour de juillet à quel point j'avais traîné la patte tout le mois sur mes écrits (dont je n'ai toujours RIEN corrigé!).

 Qu'aurais-je dû faire? Partir? Difficile en intérim et j'ai besoin de ce salaire pour partir en vacances et la taxe d'habitation, retrouver des droits au chômage. Gérer mon temps autrement? Peut-être que ça aurait pu être un bout de solution. Je n'ai pas regardé un seul film en entier sans faire autre chose (même des films que je n'ai jamais vus) sauf un Secrets d'histoire de tout l'été. Ecrire plus? Oui, j'ai mis du temps à accepter que je devais laisser le ménage et la vaisselle de côté pour ne pas craquer (et oui, moi, je n'ai pas d'amoureux pour m'aider!) parce que ça me prend un temps précieux dont j'ai besoin pour moi. Me forcer à sortir malgré la fatigue? Je le pense sincèrement mais c'est dur le samedi soir de se bouger à sortir seule alors qu'entre les courses à faire et un peu de ménage le matin, je n'ai eu que l'après-midi pour ne rien faire/lire/ écrire/jouer de la musique et d'autant plus quand on n'est pas si riche que ça et qu'on économise pour partir en vacances ou changer de vie. Bref, je dois trouver comment gérer mieux mon temps pour que la prochaine fois que je suis plus de 12 h hors de chez moi à cause du travail, j'arrive à me consacrer du temps, du vrai temps de qualité pour moi. Et ne surtout pas oublier de ressortir tous les petits trucs pour gérer mes émotions acquis au fil des années, je suis sûre que ça aurait changé les choses.

dimanche 12 août 2018

Kapibook s'effondre? Vers un nouveau modèle?

https://kapibook.com/2018/07/14/kapibook-creuse-sa-tombe/

Je suis tombée par hasard sur cet article qui m'a mise hors de moi. Des gens se plaignent de voir un site qui propose gratuitement des livres d'auteurs vivants fermer.

Extrait du communiqué
"Je comprends qu’écrire des livre n’est pas toujours le métier le plus payant. Toutefois, si j’étais un auteur, je n’écrirais pas pour l’argent. Lorsqu’on écris un livre, on espère que le plus de gens possible le lisent. Le simple fait qu’une autre personne consacre une partie de son temps a lire ton histoire devrait déjà être un accomplissement. Sans oublier que beaucoup de grands succès d’aujourd’hui doivent leurs succès grâce aux bouches à oreilles. De plus, ce n’est pas parce qu’une personne ne trouve pas un livre en ligne qu’il va nécessairement l’acheter. Nous n’avons pas toujours les moyens de se payer des livres. Les auteurs sont énervés, mais ils ne se doutent pas qu’ils ont gagnés plein de nouveaux fans grâce à notre bibliothèque virtuelle. Si tu es un auteur qui écris que pour l’argent, ne te demande pas pourquoi tu n’arrive pas à percer… S’il y a une chose dont je suis sûr, c’est que le succès viens seulement avec la passion."

Non, écrire des livres n'est pas payant du tout (je commence tout juste à me pencher dessus et oulala). J'ai publié un livre et j'ai gagné 10 € par an (je crois) que j'ai déclarés au titre des droits d'auteurs donc qui compte dans les impôts. C'était un cri du cœur, un premier essai. On peut dire que niveau correction, ce n'était pas trop ça. Je me penche sur de la vraie publication sérieuse et ce sont au moins trois passes de corrections approfondies (phrase à phrase, mot à mot) à prévoir. Sur un livre à 7 € acheté dans le commerce, l'auteur gagne moins de 10 % donc moins de 70 centimes dessus (avant impôt). http://www.editions-humanis.com/combien-gagne-auteur.php
Pour cent livres vendus, il gagnera 7 €. Même s'il en vend cent mille, ça ne pèse pas lourd (et il sera imposé dessus en plus).

Parce que l'auteur, il doit manger, il doit payer son loyer, il doit souvent travailler à temps plein (et honnêtement pour pouvoir écrire, il faudrait travailler au maximum à mi-temps sans avoir trop de temps de trajet), avoir une vie familiale et sociale, des loisirs, lire et en plus, écrire. Sauf que pour écrire (sauf à avoir une scène très précise en tête) si on travaille moins de deux heures d'affilée, ça ne sert à rien, on n'avance pas vraiment. En tous cas, en ce qui me concerne. Donc ça veut dire écrire le soir une fois les enfants couchés et écrire en regardant le film du coin de l'œil tout en discutant avec son conjoint et aller au lit à 23 h passées au mieux pour se lever à 6 h le lendemain. Et écrire le midi ou corriger un bout de texte ou noter des idées en mangeant et en discutant avec les collègues. Et se lever tôt le week-end pour écrire et profiter de sa famille.

Ecrire, je vous l'apprends c'est un travail permanent. Mon carnet sort dix fois par jours pour noter une idée, une amélioration à apporter, un mot de vocabulaire, un joli prénom ou une nouvelle idée de romans ou de nouvelles.

Ecrire? Oh non, il faut écrire, corriger, faire la mise en page si on s'autoédite, gérer la communication, parfois aller sur des salons (avec les frais qu'on imagine). Et comme les projets s'enchaînent si on est prolifique, ça veut dire un boulot à temps plein, une famille, un livre qui grossit à l'état de notes et de premier jet, un livre en cours d'écriture et un livre en cours de correction (il faut trois fois plus de temps pour corriger une page que pour l'écrire en ayant tout en tête, c'est au moins une heure de correction par page ou une demi-heure sur un récit avec une correction minimale).
C'est aussi un ordinateur portable, un logiciel de traque des répétitions et des heures de recherche en tout genre (une donnée précise, un prénom, une plante, des synonymes...). Non rémunéré! Le livre ne sera peut-être pas publiable ou jamais terminé, un souci de disque dur malgré les copies de sauvegarde peut mener à un abandon, le livre ne trouve pas preneur et l'auteur le laisse prendre la poussière au fond d'un tiroir ou d'un disque dur. Pour une histoire de quinze chapitres assez courts, je compte bien 300 à 400 heures de travail entre les relectures, les recherches et le reste.

300 heures de travail à 70 centimes, ça fait 0,25 centimes de l'heure. On ne peut pas dire qu'un auteur lambda travaille pour l'argent. Bien sûr, il connaîtra peut-être un succès fulgurant et deviendra riche mais ça reste pas cher payé.

Et vous, chers utilisateurs, travailleriez vous pour 70 centimes de l'heure?? Peut-être qu'un nouveau système émergera qui permettra de rémunérer enfin correctement les auteurs et de permettre au numérique de devenir abordable. Et Kapibook peut avoir son rôle à jouer dedans tout en devenant légal et assurant sa survie. Mais il faut en premier lieu que les utilisateurs comprennent qu'écrire, c'est un travail à temps plein réel.
Je laisse la parole à Stephen King sur ce point:
"Le but de l'écriture n'est pas de faire de l'argent, de devenir célèbre, de décrocher des rendez-vous, s'envoyer en l'air ou se faire des amis. Finalement, il s'agit d'enrichir les vies de ceux qui liront votre oeuvre, et d'enrichir aussi votre propre vie... J' ai écrit pour la simple joie de la chose. Et si vous le faites pour la joie, vous pouvez le faire pour toujours."
Stephen King qui écrit dix pages par jour même le dimanche, même les jours fériés (et croyez-moi, c'est long à écrire).

mercredi 8 août 2018

Chômage et entourage 8 Moi à ton âge...Moi à ton âge, moi je faisais...

 J'entends cette rengaine depuis une grosse semaine d'une personne en fin de carrière et ça me gonfle. Moi, je travaillais.
 Oui, mais en même temps, tu as été pistonnée si je creuse un peu et tu as juste eu de la chance, ce n'était pas une période difficile pour l'emploi. Tu as pu te faire ton expérience.

Moi je me démerdais pour aller chercher mes gosses, les faire manger et retourner au boulot pendant que mon mari travaillait. Et puis autrement ma mère.
C'est sûr que ça aide d'avoir un mari (soutien moral et financier, deux salaires, quand l'un vient à disparaître, c'est plus confortable que d'être seul et de "flipper" en voyant les mois défiler). Des enfants, c'est un soulagement de les avoir; moi, je passe beaucoup de temps à me demander si seulement j'en aurai un jour et c'est une angoisse (qui me pompe une partie de mon énergie). "Et moi ma mère", tu n'étais pas seule, tu avais du soutien, des encouragements (et même des aides matérielles et toi, aujourd'hui, tu aides tes enfants matériellement et tu les soutiens). Moi je suis seule, je n'ai pas de soutien familial qu'il soit moral (au contraire!) ou autre.

Du coup, j'ai répondu qu'on ne peut pas comparer ce qui n'est pas comparable. Tu as toujours trouvé du travail ou presque et aujourd'hui, tu découvres ce que moi, je vis depuis dix ans avec des recruteurs toujours plus cons/ignobles/inhumains/qui portent des jugements de valeur. Et tu es autant dans la m... que moi, tu te plains en permanence en disant que ta vie est finie. Moi, je dis qu'en ce moment, je ne peux plus et que je suis usée de galérer mais que ça va passer, qu'il faut juste que j'attende que ça passe pour rebondir. 

Alors, si déjà, tu arrêtais de m'envoyer des émotions et des pensées négatives en permanence, je pourrais déjà finir de traiter celles que je m'envoie moi-même. Une fois, cela fait, je pourrai enfin retrouver l'énergie pour repartir.

Donc, je te dis une chose:



lundi 6 août 2018

Juillet 2018

Bilan

Emploi personnel (musique et écriture)
- pas le temps, j'écris donc et la musique passe après.

Emploi
- Pas de vie à cause des transports, collègues connes comme des balais qui ne parlent pas, journées longues, ennui, aller vite. J'en ai marre, vivement la paie et les vacances.
- Commence à réfléchir à déménager si cdi ou très long cdd mais déménager coûte un bras et une jambe et se loger n'en parlons pas (oui, la case rsa reste possible, un nouvel emploi, c'est un coup de dé). Mais je vais essayer de mettre de côté quand même, ça me donnera de l'espoir et une raison d'accepter des emplois de m... (en espérant qu'on ne me sorte pas l'excuse que je suis trop diplômée et que je vais m'ennuyer alors que je m'ennuie déjà et je ne vois pas en quoi un bac+3 s'ennuierait plus qu'un BEP; c'est peut-être l'emploi le souci).

Relations
- personnes dans le coin pas dispo
- envie de déménager pour me rapprocher des copines mais ça coûte trop cher sans cdi derrière donc c'est mort même pour élargir ma recherche d'emploi
- visiblement un ami qui à une époque aurait voulu une autre relation recommence à faire sa crise. Je n'ai pas de nouvelles malgré plusieurs messages envoyés. Mais la dernière fois qu'on s'est vus je me suis dit que j'en avais ras le bol et que si ça ne changeait pas, notre amitié n'y survivrait pas
- solitude et célibat= ras le bol, je ne vois pas d'issue à ma vie et parfois, je voudrais cesser d'y croire et laisser les jours passer monotones jusqu'à la fin
- attend son salaire pour partir en vacances une journée (mi août!!)

Conclusion
- stagnant

Envie d'ailleurs

C'est décidé, je veux quitter cette ville de m, ces gens froids dignes de parisiens et la solitude qui me pèse. Je veux retrouver mes amies d'enfance et des endroits où je me sens en terrain connu. Et surtout élargir ma recherche d'emploi parce que je n'en peux plus.

Mais je ne peux pas. J'ai cherché vite fait le coût d'un déménagement, il faut compter 4 000 euros environ en comptant large pour éviter les mauvaises surprises. Entre le double loyer, les frais de déménagement, de visite, la caution. Plus les cartons à faire, le manque de soutien de l'entourage. Et les aides de pôle emploi, c'est zéro.

Sauf que je suis au rsa et que si je veux épargner, je ne peux pas parce que la caf va me voler mon épargne. Et pour avoir des aides au déménagement, il faut un travail donc multiplier les entretiens pour rien et chercher un logement en urgence.

Je suis coincée et j'en ai marre. Coincée dans cette ville qui n'est pas la mienne, où je suis étrangère et seule, désespérément seule depuis des années. Sans travail ou avec des bécassons qui ne parlent pas. Ces temps-ci je cherche une raison de vivre... L'amoureux? Je ne le vois pas. Les amis? Où sont-ils donc? Le travail épanouissant qui me permette de vivre? Une utopie. Les enfants dont je rêve? Crève! Le mariage dont je rêve? Justement dans tes rêves. Le soutien, l'amour, la chance, la gentillesse? Bernique!

Le manque de chance a gâché ma vie et j'ai passé mes limites depuis des lustres. Je me suis battu à l'instinct ou en planifiant, j'ai laissé faire. Rien n'a marché. Je dois faire quoi à la fin pour que ma vie change?

Des enfants, un homme qui m'aime et que j'aime et un travail épanouissant un minimum et à peu près bien payé, c'est trop demander?? Il faut croire...

Un jour, ma vie a déraillé. Changement d'école, harcèlement scolaire, solitude et ça a été le début de la fin. Ce jour-là, ma vie s'est brisée net en plein essor alors que je savais où j'allais. Mais une spirale s'est mise à tourner et a entraîné son lot de malheurs. J'ai fini par me reconstruire sur des bases solides mais rien n'a changé, la chance n'a pas tourné.

Que puis-je faire? Comment agir pour que ça change? Je ne sais plus, j'ai à peu près tout essayé, je crois.