lundi 31 mars 2025

Pet sitter professionnel dans l'enfer des sites de pet sitting

 Quand je dis "je", on va être clair, il s'agit parfois de gens de mon entourage plus ou moins proches qui font face à des situations qui me révoltent ou qui me font découvrir des choses sympas ou qui m'ont évoqué des difficultés.
Dans le cas présent, je n'ai pas tous les tenants et les aboutissants de la situation, j'imagine; je vais dire ce que j'en sais (avec l'accord de la personne, jamais je ne me permettrais de parler de quelqu'un qui n'ose pas s'exprimer elle-même sans son accord mais des fois, ça les soulage grandement de savoir que peut-être quelqu'un lira leur histoire et ça informera toujours quelqu'un) à partir des questions que j'ai pensé à poser. L, je te souhaite bon courage.

Bref, je me suis formée comme professionnelle du pet sitting: ACACED avec toutes les options, 3 jours de formation harassantes, achat de plein de livres en amont et bachotage durant des semaines à travailler sur les thèmes, faire des QCM, encore et encore, sur des livres (pas simple), sur internet (il y en a qui sont gratuits), regarder plein de video sur Youtube, lire des blogs... Douter en me disant que ça fait trop de choses à ingurgiter. Que je ne vais pas y arriver. Que tant pis, au pire, je repasse la formation, j'ai les moyens vu qu'il me restera des sous sur mon compte formation. Bref, examen obtenu haut la main après 3 jours de formation intenses. Chaque soir en rentrant, un plat au micro ondes, une douche, préparer ses affaires, une caresse et à manger aux animaux qui font la tête d'ailleurs mais tant pis, c'est trois jours, je me ferai pardonner après et au lit.

Ensuite, création de l'entreprise (ça, ça va, c'est tout par internet), rendez-vous à la banque pour avoir un compte bancaire, une assurance et tout. Déjà, ça me coûte 40 € par mois que je gagne 0 ou 10 000 €.

Imprimer ses cartes de visite, faire un site internet, passer du temps à les distribuer, se déplacer dans toutes les cliniques vétérinaires/les vétérinaires de France et de Navarre, se présenter après avoir attendu pour parfois donner une unique carte de visite au cas où. Faire un joli site un site internet fonctionnel. Et se retrouver en concurrence avec des pet sitter non déclarés, non assurés sur des plateformes qui sont juste dans l'illégalité la plus totale. La seule chose autorisée, ce sont les promenades de chien (et encore, en cas de souci, le propriétaire du chien l'a dans l'os (oh, le joli jeu de mot)). Un chien qui en mord un autre ou pire, mord un enfant et c'est le drame. 

Parce qu'en cas de soucis, on va être clair, il va se passer quoi?? Le propriétaire de l'animal blessé va faire jouer son assurance qui va se retourner contre le propriétaire du chien "agresseur" qui va dire qu'il était avec son pet sitter (il y a transfert de garde et donc de... responsabilité). Il va se retourner contre le pet sitter qui va devoir payer de sa poche les frais n'étant pas assuré. Sans compter le préjudice moral et les frais de justice. 

J'ai des lapins, perso, si un chien les attaque alors qu'ils sont tranquillement en enclos dans mon bout de jardin ou qui malmène leur caisse de transport si je suis en déplacement, les stresse et cause une blessure minime ou un arrêt du transit, je n'aurais aucune pitié pour faire payer les soins de mes pinous adorés à la personne responsable. Et ça peut vite chiffrer en milliers d'euros pour les soigner correctement.  

Sauf que pas d'ACACED, pas d'entreprise, pas d'assurance, pas de déclarations aux impôts et organismes sociaux= travail dissimulé, fraude fiscale et j'en passe. Et ça va chercher loin. Pareil, le pet sitting n'est pas éligible au CESU, j'ai vérifié.

Bref, forcément, je suis en concurrence avec des pet sitter pas déclarés qui "aiment les animaux" (heureusement) mais surtout les billets de banque. Et qui n'ayant pas de charges à payer (c'est tout direct dans la popoche) peuvent pratiquer des prix très bas. 

Comme je débute, je n'ai pas le choix, je dois me faire ma clientèle donc je me suis inscrite sur des plateformes. Déjà, les tarifs sont RIDICULES. De mémoire, 1/3 est versé au pet sitter, 2/3 à la plateforme qui met juste les deux parties en relation. Le pet sitter fait tout le travail (et c'est sportif, j'ai un chien en promenade, ce n'est pas de tout repos si on fait les choses correctement). C'est sûr que trouver un coin d'herbe, attacher le chien et jouer sur son téléphone portable le temps de la promenade puis partir sans ramasser les déjections mais bien ramasser ses billets, ce n'est pas fatigant. 
Alors que le promener, surveiller rapidement qu'il va bien, choisir des endroits qu'il aimera et changer régulièrement d'itinéraires, être à l'heure chez le client, lui faire un compte-rendu après la promenade et signaler un potentiel souci, s'adapter personnellement au chien, jouer avec lui à ses jeux favoris et lui en proposer de nouveaux, se former régulièrement, c'est nettement plus compliqué. Et puis aussi passer du temps sur Google maps à chercher des coins sympas mais pas trop loin parce que le quartier n'a pas grand chose d'intéressant, juste des bouts de pelouse par ci par là; acheter des sacs à crotte, les ramasser et garder le sac le temps de trouver une poubelle, ce n'est pas super cool. Et en rentrant chez la personne âgée qui ne sort plus, parler avec elle et boire un café parce que pour le moment, je débute, j'ai le temps et je sais combien c'est important pour elle sans facturer ce temps. Et prendre le temps lors de la prévisite (oui, c'est environ 15 € mais c'est du boulot!) de questionner, prendre des notes et faire un petit tour pour faire connaissance.

Et en rentrant à la maison, il faut gérer les mails, établir les contrats, établir les factures, faire la comptabilité, gérer son planning au mieux (notamment les déplacements), ne pas oublier de faire ses déclarations (URSSAF, impôts...). J'ai au bas mot deux heures de travail administratif quotidiennes parce que je débute et que je passe beaucoup de temps à chercher de nouveaux clients. 
Sans compter les frais (cartouches d'encre, papier, cartes de visite, laisses, harnais, trousses de secours, livres pour continuer à se former...).  Et la formation initiale qui n'est pas donnée mais OBLIGATOIRE qu'il faut amortir.
 
J'ai lu attentivement les contrats et elles se dédouanent de tout en cas de problème. Pour le moment, je n'ai pas trop le choix mais "j'ai les boules" qu'il y ait un souci. La seule solution, serait d'établir un contrat a posteriori mais c'est illégal donc la seule solution est de faire en sorte qu'il n'y ait pas de souci. Et une fois la prestation terminée, passer directement avec le propriétaire. Le contrat est entre eux et le client donc en cas de soucis, le pet sitter n'est couvert par...rien parce qu'il n'est même pas mentionné au contrat. Oui, oui...
 
Je vais être tout à fait transparente sur ce point. Je me suis basée sur ce que proposent mes collègues (j'en ai appelés quelques uns pour avoir des renseignements et tous ont été adorables, ont répondu à mes questions. Aucun d'entre eux ne m'a vu comme une concurrente à "casser". Vraiment, "c'est bien, il en faut, il y a des besoins"). Il est hors de question de tirer les prix vers le bas parce qu'il faut en vivre, c'est un travail, pas du bénévolat, l'inflation nous touche tous et il y a des charges importantes. Donc j'ai fait mes calculs de rentabilité et je me suis alignée sur les autres. Certains le font mais c'est un travail d'appoint en plus d'un salaire fixe, ils ont le droit mais c'est dur d'être en concurrence; l'avantage, c'est que nous sommes disponibles contrairement à eux. 

Et au-delà des assurances, du travail au noir, on va parler des prix. Les tarifs sont similaires à ceux des pros en général (et on peut toujours s'arranger pour payer en plusieurs fois ou réévaluer les prestations pour rentrer dans le budget). Sauf que le pet sitter va toucher que dall alors qu'il fait tout le travail et la plateforme qui ne fait que les contrats et les factures se gave. La plateforme touche plus que le pet sitter!
Après, il faut être clair, si on fait correctement le travail, ce n'est pas un "petit boulot", c'est un vrai travail sur un être vivant donc on n'a pas trop le droit à l'erreur qui demande vraies connaissances et de vraies compétences selon les animaux. Nourrir un chat, ça va mais gérer un chien qui devient soudain agressif ou reconnaître un début d'arrêt du transit qui peut être fatal en quelques heures chez un lapin, ça s'apprend et ça ne s'improvise pas. En gros, si tout se passe bien, pas de problème. Si ça se passe mal, c'est la catastrophe absolue. 
Si le pet sitter se fait renverser par une voiture au cours de la garde, il va se passer quoi vu que les assurances vont s'en mêler?? 

Si le pet sitter décide de ne pas passer tout simplement ou passe une fois vite fait? S'il annule la veille de la garde? Le professionnel est tenu par un contrat signé qui le nomme clairement, il est responsable personnellement; évidemment promener un chien si on se casse la jambe, c'est impossible mais il ne peut pas l'annuler comme ça lui chante. Et la réputation de son entreprise est en jeu. Je ne fais que du domicile, je ne reçois pas chez moi, c'est trop contraignant. Je sais qu'il y a des pensions familiales mais la plupart ne sont pas dans la légalité si on regarde les textes. En appartement, c'est impossible en fait, j'ai étudié la question en profondeur et appelé la DDPP pour en discuter, ils sont super sympas d'ailleurs, il ne faut pas hésiter, ils ne mangent pas les gens. En location, pareil, c'est quasiment impossible si on fait les choses légalement, Sauf qu'en cas de contrôle, on met la clé sous la porte et les animaux en garde vont aller je ne sais où. 
 
Les propriétaires qui ne veulent pas que le pet sitter vienne à leur domicile ne pensent pas à ça. Un homme ou une femme de ménage, un homme ou une femme à tout faire, un auxiliaire de vie fait comment? Un ou une nounou qui vient chez le client ne pose pas question. C'est exactement pareil. Un pro n'ira pas risquer sa réputation et son entreprise pour fouiner partout sans parler de perdre un client. Dans 99 % des cas, il fera ce pour quoi il est payé, point barre. (et même un peu plus d'ailleurs; personnellement, j'ai peu de clients donc dépasser la promenade de 10 minutes gratuitement, je le fais volontiers (pour l'instant, hein)). On m'a payé le café plusieurs fois.
Et franchement quand on a 30 minutes pour laver les gamelles (oui, oui, ça prend du temps), donner à manger/boire, jouer, câliner, nettoyer vite fait et passer un coup de balai, vérifier que l'animal est en bonne santé physique et mentale, envoyer des nouvelles au propriétaire, (passer vite fait aux toilettes), il n'en reste pas beaucoup pour fouiner partout surtout qu'une visite nous attend généralement après et que le temps est compté. Personnellement, je suis surtout contente de rentrer chez moi sans dépasser une certaine heure. Perso, à 20 h, je dois être rentrée chez moi, il ne faut pas exagérer.  A 21 h, l'administratif doit être traité (mails, compta, facturation, devis, planning du jour suivant avec les trajets et les heures, la fiche récap du jour à venir qui change chaque jour avec toutes les infos). J'ai l'habitude, je suis rapide.
 
De toutes façons, en prenant au domicile, on peut prendre quoi? Deux animaux, trois maximum si on veut s'en occuper comme il faut. Ce n'est pas rentable si les tarifs sont trop bas, avec les charges, on est à moins que le smic. Qui travaille correctement pour moins que le smic? Les saints et encore. Il ne faut pas rêver si le tarif est trop beau pour être vrai, le travail s'en ressent même si ça ne se voit pas. Perso, je suis à 100 € par jour en garde à la journée au domicile du client et je ne peux pas être plus bas, j'ai fait mes calculs et si je déclare tout, c'est impossible d'être sous ce tarif. Et le pet sitter aura des gardes chez les clients en plus donc il ne sera pas là la majorité du temps, il ne faut pas rêver. Donc franchement, une ou deux visites à domicile bien faites, me semblent mieux.

Si le prix est trop beau pour être vrai, c'est qu'il y a un truc. 

Bref, je suis une professionnelle et c'est un gros argument qui me démarque mais je suis en concurrence avec des plateformes à la limite de la légalité donc je n'ai pas trop le choix que de passer par elles. Au lieu que se dire que c'est cool d'avoir des pros, que c'est bien pour leur image (même si une fois ma clientèle faite, je ne vais pas rester et capter une partie des clients, c'est vrai mais certains resteront sur ces plateformes), ça reste quand même un gros atout pour elles, un argument commercial indéniable qui ne leur coûte rien. 

De toutes manières, il semblerait que du ménage va être fait là-dedans, il est temps. 

Cherchez sur internet, "plateforme X souci" "arnaque" "souci avec pet sitter non déclaré" et vous verrez que ça fait parfois froid dans le dos mais comme les gens ne sont pas informés et ne s'informent pas...

samedi 15 mars 2025

Pet sitting professionnel vs amateur, par ici la censure

Comme je l'ai dit, j'ai changé d'orientation. J'ai obtenu l'ACACED, la grande, la totale, la Chien Chat NAC Petit poney à paillettes. Ca a été long mais long... Déjà, j'ai dû préparer mon examen. Je viens d'un secteur qui n'a rien à voir donc ça n'a pas été de la tarte, je vous le dis. J'ai pris 3 mois pour tout ingurgiter bien sagement comme une machine. Parce que la formation est de 3 jours, ça va quand on connaît le secteur mais autrement, c'est quand même dur. 

Ensuite, j'ai...attendu...longtemps. Le rendez-vous à la banque (ce ne sont pas des flèches!) pour avoir mon assurance et mon compte bancaire. Et surtout avoir mon diplôme. Il faut des mois pour imprimer et envoyer un diplôme, c'est fou. 

Mon diplôme et mon assurance OBLIGATOIRES en poche, je m'y suis mise. Entretemps, j'ai cherché en intérim mais on m'a répondu à chaque fois "ça fait des mois qu'il n'y a rien" et j'ai monté mon entreprise, bien sûr. Je me suis formée aussi (1ers secours animaliers). 

J'ai plongé tête baissée dedans. Déjà, on va être clair, si on fait du domicile, on ne peut pas être à moins de 15 € la visite. Entre la rémunération, le déplacement, les assurances et les charges sociales, c'est IMPOSSIBLE. Et si on garde à domicile, c'est pareil. Mais on en reparlera. Donc déjà, des gens qui proposent des tarifs de 10 €, c'est forcément non déclaré ou en coup de vent en mode, je change l'eau, je jette une poignée de croquettes et j'y vais. Sauf si vraiment, il y a 5 minutes de trajet à pied ou pas de frais de stationnement. 

Quand je vois des gens qui proposent leurs services à 10 €, c'est forcément pas déclaré et c'est là que les ennuis commencent. J'ai même vu des gens avec des sites qui faisaient professionnels, c'est hallucinant. Et des gosses de 13 ans, "très matures" et qui "adorent les animaux" voire leurs parents qui postent pour eux... (je pouffe de rire)

J'ai été un peu sur Face de bouc pour en discuter mais on m'a...supprimé mon compte, tout simplement, j'ai aussi mis un avis Google parce que la personne était juste soûlante et pareil, il a été censuré. Il y a une réelle omerta sur ce sujet, c'est fou. Donc maintenant, je ferme ma mouille. 

Ce n'est pas légal, c'est simple. Donc il n'y a pas d'assurance RC pro ce qui veut dire qu'il n'y a...pas d'assurance en cas de souci. Même en passant par des plateformes qui proposent des prix très très bas. Le contrat est entre le client et la société mais il n'y a aucun contrat entre la société et le pet sitter, je le sais, je m'y suis inscrite pour débuter. Donc en cas de souci, c'est pour la pomme du client et surtout du pet sitter qui peut avoir de gros ennuis (travail dissimulé, oui, oui, la totale). 

On m'a déjà dit que c'est cher. Non, désolée, je paie ma sécu, mon chômage, ma retraite, mon assurance, mes formations donc non, tout compte fait, ce n'est pas si cher que ça vu l'investissement et la responsabilité que ça demande. Et on ne parle pas de la TVA à 20 %.

Les gens sont juste casse bonbons, j'ai des lapins. Je refuse de prendre d'autres animaux à mon domicile. Déjà, il n'est pas adapté car pas insonorisé. Si je prends un chat, on va l'entendre miauler toute la nuit, ça va être sympa pour les voisins. Et en prime, chat comme lapin sont des animaux territoriaux et mieux chez eux, c'est moins stressant pour eux. Et il y a le VHD, le méchant VHD et son variant. Mes lapins sont vaccinés mais je n'ai pas envie de les voir un matin suintants de sang et surtout morts parce que j'ai fait entrer un lapin infecté chez moi. Et on parle du lapin? C'est un animal grégaire. Quid du lapin à part dans une pièce qui va entendre mes lapins, les sentir? Lui, il est tout seul dans son enclos (la cage est interdite chez moi, elle sert de litière). A stresser dans un endroit inconnu avec une inconnue à grosse voix, isolé de ses congénères qu'il entend. Il est clairement mieux chez lui dans son environnement. Mais les gens n'ont rien à faire de leurs lapins. Ou de leur chat. Un chien, c'est un peu différent, le laisser seul est plus compliqué. Je ne vais pas aller fouiller dans les petites culottes de mes clients, j'ai autre chose à faire.

Et pour être en règle, si je veux garder des animaux chez moi, je dois me déclarer à la DDPP comme pension, me mettre aux normes. Je suis locataire, on va rire vu les normes demandées et le propriétaire refusera. Et on ne parle pas des voisins.  

Beaucoup le font mais le jour où il y a un souci, ça va faire très très mal. Si un animal s'étouffe, ils font quoi? J'ai eu le cas d'un poisson rouge qui s'était coincé un gravier dans la bouche, il n'allait pas bien. J'ai dû l’attraper et retirer le caillou à la pince à épiler quitte à lui faire mal avec dextérité mais surtout sang froid. J'ai de la chance, je ne panique pas dans ce genre de cas, je gère l'urgence.

Un lapin, c'est gourmand, si on lui donne du céleri ou du fenouil sans savoir qu'il faut les couper en morceau d'un cm3 et qu'il s'étouffe, ça se passe comment? Sans assurance? 

Un chien qui en mord un autre en promenade? Et oui, il y a transfert de garde. C'est moi qui suis responsable même si ce n'est pas mon chien. Et sans assurance RC pro et sans contrat, ça se passe comment? Si le pet sitter non déclaré se fait mordre?  

Les gens ne réfléchissent pas, ils ne se renseignent pas. Je ne sais pas mais c'est mon premier réflexe. Ils ne voient que le prix et c'est affligeant. Et quand les professionnels les renseignent, ils sont censurés dans les avis Gogole et surtout sur Face de plouc. C'est fou et ensuite, on lit des témoignages de gens qui viennent pleurer. "Mon pet sitter a perdu mon chien et n'a rien fait pour le retrouver" mais tu n'as pas de contrat signé donc tu ne peux rien faire. "mon chat s'est enfui de chez mon pet sitter" normal, il cherche juste à rentrer chez lui, c'est pour ça, qu'il valait mieux prévoir des visites à domicile.

mardi 21 janvier 2025

Ma vie chez Pôle Emploi 17 Je veux te quitter mais tu refuses

 Il y a longtemps que je n'ai pas écrit ici. J'en avais moins besoin, il est vrai. Durant un an, j'ai basculé tête la première dans un emploi où j'ai fait de chouettes rencontres, des gens super cools que je vois toujours régulièrement et ça fait du bien, des gens super khons qui n'ont pas compris que tout le monde avait sa place dans ce travail qui ont fini par se faire virer sans comprendre pourquoi. Et des chefs super cools que j'ai eu grand plaisir à recroiser et qui ont bien pris soin de demander des nouvelles de mes lapins (qui vont bien, en liberté totale, qui mangent bien et s'aiment toujours d'amour et d'eau fraîche (et m'aiment un peu trop parfois, oui, les lapins font des bisous avec la langue, je reste stoïque mais quand ma lapinette d'amour vient de s'enfiler du céleri qui sent mauvais, si ce n'est pas de l'amour de la laisser faire, je ne sais pas ce que c'est. Et des heures supp à gogo (merci la pointeuse!) que j'ai pu récupérer pour de vrai pour la première fois de ma vie! Donc des semaines de vacances entières à prendre en urgence parce qu'on est en fin de période. 

  Je savais que ce serait dur vu mon poste (super intéressant, j'ai appris plein de choses, j'ai beaucoup évolué également (en bien) sur le plan relationnel, niveau confiance en moi, on ne peut pas dire que j'ai acquis des compétences professionnelles mais j'ai beaucoup changé. J'ai d'abord fait un boulot essentiel, super stressant avec des délais à tenir, pas trop le droit à l'erreur et des gens qui pointent toute erreur et la montent en épingle. Sauf que si c'est casse-pied, ce n'est pas la fin du monde vu que le dossier est traité ensuite par d'autres personnes qui connaissent leur boulot. Nous n'étions que les petites mains qui mâchent le travail aux autres. Et des chefs super à l'écoute des suggestions mais quand tu rentres de vacances (un we prolongé, hein!) et que tu apprends que beaucoup de choses ont changé sans qu'on te demande ton avis, c'est lourd. Surtout que tu crois que ça vient des chefs et que tu apprends des semaines plus tard que non, elles croyaient que ça avait été décidé collectivement... 

Et puis, les critiques par derrière. Les personnes au même boulot/niveau/ancienneté que toi qui jouent les chefs. Je levais les yeux au ciel et ça en restait là. J'en parlais aux chefs mais ils temporisaient, je faisais de même. Jusqu'à ce que je dise stop et demande à partir. Les fauteurs de troubles ne voyaient pas leur contrat renouvelé, je l'ai su avant eux mais il était trop tard. 

Par chance, mes chefs ont glissé un mot et mon cv dans un autre service où j'ai fini mon contrat. Tranquille, beaucoup de rigolade, il fallait bosser vite et bien, un boulot pas super intéressant mais essentiel donc ça passe vu que l'ambiance était cool. Un collègue qui ne faisait...rien mais assimilé fonctionnaire donc il ne faut rien dire et on faisait son boulot. Et on était en contact avec plein de gens d'autres services. Je me suis fait de super copines que je vois toujours même si on a perdu du monde en cours de route. 

J'ai profité un peu de mon chaumage pour souffler, faire le point sur les compétences acquises et les qualités que j'ai eu l'occasion de développer (la diplomatie entre autres... *tousse* et le lâcher prise (je fais mon boulot, mes heures (et j'accumule les heures supp à ne rien faire vu que tout est fait et que je dois faire mes heures de toutes manières et que d'autres abusent sur les heures supp et ne font pas leur boulot que je dois faire avec ma collègue donc je n'ai eu aucun scrupule à abuser un peu), je profite d'enfin vivre correctement de mon salaire (oui, j'étais très bien payée, enfin pas tant que ça mais plus que le smic sans frais d'essence! Et ça a changé beaucoup de choses. Aller au boulot à vélo (20 minutes et encore) sous la pluie ou dans le froid, c'est dur mais ça se fait (en même temps, je n'avais pas trop trop le choix). Partir tôt si j'en ai besoin (ben oui, malgré le fait d'être là pour accroissement temporaire d'activité pour un an, il fallait que le boulot soit fait et il y avait de la masse! Donc oui, je suis déjà arrivée à 7 h 30 car il y avait du boulot, je suis déjà partie à 19 h car il fallait bien que le boulot soit fait (et que les collègues qui abusent eux sont partis en sachant parfaitement que la moitié de l'équipe est en vacances et que bobonne est là pour faire le boulot. Mais mes chefs l'ont vu et leur ont remonté leurs bretelles et ils m'ont aidée.) On a pu se faire des restos de temps en temps avec les collègues le midi et c'était cool. On est d'ailleurs tous allés au resto pour notre dernier jour, les services de mes anciennes collègues compris. Et une partie du repas nous a été offert par les chefs (l'apéro et le dessert mais c'est sympa).

Et j'ai été assez bien payée pour partir en vacances. Pour de vrai. Pas toute seule en plus, avec des copines. A l'étranger. En Europe, il ne faut pas rêver trop fort non plus. Deux fois une petite semaine.

  Et puis, et puis, j'ai trouvé le saint Graal. 


Après quelques petits mois à profiter de mon chaumage pour aller au cinéma, rattraper les trucs en retard, chercher un peu du travail quand même. Honnêtement, après la fin de mon contrat, j'ai...dormi pendant une semaine. J'avais un gros retard de sommeil. En prime, j'ai fini en milieu de semaine donc je me suis réveillée en panique le 1er jour de mes vacances en me disant que j'étais en retard. Ah, mais non, c'est vrai, j'ai fini. Et puis, on restait en contact avec mes ex collègues vu que certaines y travaillaient encore, j'avais des nouvelles d'autres anciens collègues, on se voyait parfois pour manger le midi au restaurant.

  Bref, je suis restée quand même dans le bain, on va dire. Je cherchais un peu du travail, je profitais de mon chaumage durement gagné, je l'avoue. Honnêtement, j'avais apprécié de toucher ma paie tous les mois à date fixe durant un an, j'ai pu faire des projets, c'était cool. 

  J'ai trouvé un premier contrat long mais on est vite tombés d'accord que ça n'allait pas la faire. Un secteur super spécifique avec des tâches super spécifiques, j'étais tout le temps toute seule donc je devais me former moi-même sur des tâches que je ne connaissais pas et ne comprenais pas (normal, il n'y avait personne pour m'expliquer des choses totalement inconnues). J'ai beau être débrouillarde, avoir bien pris confiance en moi et avoir Google comme bon ami, j'ai fini par jeter l'éponge le dernier jour de la période d'essai. Je n'ai pas eu à partir car le patron (adorable et beau gosse soit dit en passant mais trop vieux pour moi) était du même avis. Donc tout était bien qui finissait bien. Et ce secteur qui me faisait de l’œil depuis des années, pour lequel il faut une expérience pour mettre le pied, finalement ne me convenait pas. C'était très bien, j'étais fixée. 

  J'ai repris ma recherche et puis, j'ai trouvé le saint Graal. Le sacro saint CDieuI (prononcez "sédyeu i", ça fait un joli jeu de mot). Le patron avait l'air cool et humain, j'ai eu un doute mais j'avais 4 mois de période d'essai donc j'ai cédé à l'appel du joli et gros salaire. Et de l'emploi du temps trop cool (oui, on bossait comme des malades la semaine en commençant très très tôt mais on finissait tôt le vendredi donc we de 2 jours et demi!!). Et moins d'une demi heure en bus. Je partais à 7 h 30 de chez moi, c'est vrai mais à cette heure là, pas de bouchons. Je n'avais pas le temps de dormir dans le bus mais tant pis. D'habitude, je mets plutôt 1 h 30. 
 
Et puis, ça partait mal en fait. L'assistante qui avait fait toute sa carrière là est partie après quelques années de bons et loyaux services pour voir si l'herbe était plus verte ailleurs. La personne qui partait était restée un mois et avait décidé de partir également. En soi, pourquoi pas, le poste a bien le droit de ne pas lui plaire et la période d'essai est faite pour ça. Et puis, comme on était souvent seules, elle m'a expliqué (et j'avais vu par moi-même). C'était la m... . Du vieux secrétariat comme j'ai pu le connaître en début de carrière (début années 2000!!), tout sur papier, le matériel pas du tout adapté. 
 
L'ordinateur? 15 minutes pour démarrer le matin, largement le temps de prendre un café et même un petit-déjeuner. Inutile de dire qu'il est super lent pour... la moindre tâche. 
 
L'imprimante? Pas en réseau. Comme chez moi, en fait. (oui, j'ai pris une imprimante d'occasion qui marche très bien dans une période de recherche d'emploi où la mienne m'a lâchement lâchée. Pas de sous, pas le choix. Sauf qu'entretemps le wifi s'était sacrément développé, ça aurait été plus simple que de trimballer mon ordinateur portable jusqu'à l'imprimante). Sauf que là, c'était un support quelconque (clé usb ou carte sd qui étaient parfois capricieuses). 

Les délais? Courts pour tout ou presque à cause d'une mauvaise coordination entre les différents intervenants. J'étais prête à temps mais je devais attendre que mes collègues fassent leur part pour boucler les dossiers. Donc je les envoyais toujours en urgence ou en retard parce que je ne pouvais pas faire leur travail à leur place malgré des relances. 

La boîte mail? Pas adaptée. Impossible de classer quoi que ce soit dans des dossiers correctement. Impossible de retrouver un mail classé avec un mot clé. Je faisais beaucoup de recherche manuelle. Heureusement que je n'ai pas si mauvaise mémoire que ça au final. Mais je perdais du temps. Et le système de classement des mails, n'en parlons pas. J'ai très peu travaillé sur des boîtes mail partagées mais si ce n'est pas carré, c'est juste la mer.. . J'ai aussi une boîte mail que j'utilise peu qui n'est pas géniale mais avec un bon classement, ça passe. Sauf que là, non vu qu'on ne retrouvait jamais rien.

J'ai fini par jeter l'éponge à contrecœur. J'aurais pu imposer des changements en menaçant de trouver autre chose (même si ensuite, j'ai compris que c'était peine perdue, tout changement était accepté mais brusquement, un retour en arrière s'opérait et comme c'est le patron qui décide, voilà). Mais l'ambiance n'y était pas. Le patron était cool, vraiment adorable mais jamais là. J'étais seule sur mon poste avec une micro formation de quelques jours. Sur un secteur que je ne connaissais pas du tout, super spécifique. Je vous ai dit que j'ai un super ami nommé Google?? Une petite équipe avec des collègues qui ne pouvaient jamais m'aider sur rien. Aucun esprit d'équipe. Une petite équipe doit se serrer les coudes surtout si elle partage quasiment le même bureau. Le seul qui était cool était sur le départ donc à mi temps. Un autre est parti brusquement, je l'ai su le jour même car il n'avait pas envie de rester. Et l'autre bossait dans son coin sans parler, j'entendais juste le clic de sa souris. "Tu as passé de bonnes vacances? Un bon we?" Ca n'écorche pas la bouche même si on n'écoute pas toujours la réponse. Il me proposait du café quand il en faisait couler mais c'est tout et il a mis du temps. Avait-il peur que je le morde?
 
Un patron qui me disait de me débrouiller vu qu'il ne savait visiblement rien de ce que faisait sa secrétaire depuis des années. De toutes façons quand l'assistante qui m'a formée est partie, il est parti en rendez-vous en me disant " A demain!". Je n'ai pas eu le temps de lever la tête qu'il s'était déjà "barré" (oui, c'est le mot qui me vient à l'esprit). A aucun moment, il ne m'a demandé si ça allait ou si je comptais...rester. 

Donc j'ai jeté l'éponge. Au bout de deux semaines mais lui n'avait pas compris ça. Donc au bout de deux semaines sans rien voir venir (je vous ai dit que j'étais souvent seule??), j'ai remis le sujet sur le tapis. CDI = 4 mois de période d'essai
Il ne trouvait personne donc il a fini par embaucher quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui le connaissait. Bref, elle a été ignoble. Des cris, des insultes, des documents jetés au sol. J'en ai parlé au patron qui l'a calmement remise à sa place. Elle s'est calmée. Alors, elle a vu combien c'était juste la panade quand on a dû faire du "tu te débrouilles" sur un truc qu'on ne comprenais pas. Donc on a fait un truc comme on a pu. On n'a jamais su si c'était bon. Elle s'était excusée entretemps, m'avait expliqué qu'elle se sentait stressée par la situation et dépassée. Mais elle comprenait combien c'était dur pour moi mais que le poste l'intéressait et qu'elle comptait rester. Je comptais les jours avant ma libération. Et puis, elle a disparu sans prévenir. 

Et je suis restée pour le salaire et parce qu'un long contrat ça fait mieux sur un cv qu'un petit. Et le patron a trouvé une autre fille. Gentille comme tout. Mais je ne lui ai  pas dit que c'était la panade; j'ai fait comme celle qui m'a formée, j'ai fait genre, "non, mais t'inquiète, ça va le faire" "ce n'est pas un poste difficile" (ce qui est vrai si on est organisé et si on suit les procédures) Entretemps, j'avais découvert que la compta n'avait pas été faite depuis des mois donc je l'ai faite en urgence sans qu'elle s'en rende trop compte. Là aussi, je n'ai rien dit. Elle a juste bien vu que j'ai demandé mille fois les relevés de compte pour faire le pointage. Le patron savait que rien n'était à jour mais il n'a rien dit.
Elle est restée, je suis partie. Elle voulait le poste, le salaire et moi, je voulais en finir donc tout était bien. J'étais tellement soulagée. Mon pot de départ, on oublie. Personne n'était motivé donc j'ai tout récupéré. On s'est fait un apéro avec le voisin. 

Et puis j'en ai eu marre. J'ai fait des pieds et des mains pour enfin accéder à mon compte formation. Je suis repartie des trucs que j'aime (les langues, les animaux, les arts) et j'ai regardé ce que je pouvais me payer. Honnêtement? J'ai pleuré, j'avais que dall (de "dall" aveugle en Breton) sur mon compte. En plus, la seule formation que Paul Chaumage m'avait payée avait en fait été...prise dessus. Je n'ai jamais rien signé de tel mais bon, c'était il y a des années donc tant pis, c'est trop tard. Mais les organismes de formation se font bien plaisir, les 2 jours de formation étaient bien bien chers.

Bref, je suis repartie de ce que j'aimais et j'ai regardé ce que je pouvais me payer. Trois jours de formation, pas plus, en gros. Donc j'ai quand même trouvé une formation dans le domaine animalier sur trois jours. Pas le choix, si je veux faire autre chose comme c'est un secteur où le salariat n'existe pas sur le métier choisi et que je ne compte pas faire du bénévolat, je dois monter mon entreprise (saint Paul Emploua si tu m'entends ouvre très grand tes oreilles, le rsa ça sert à ça désormais, faire de toi un esclave volontaire, pardon un bénévole forcé, j'en ferais un autre billet. Donc c'est sans moi. Je ne peux pas, j'ai aqua poney.). 

Sauf que par l'odeur alléché, mon conseiller Paul Chaume dur, s'est souvenu de mon existence. Et m'a imposé un suivi renforcé. Je suis en préparation d'examen, en création d'entreprise et Paul Chaumage me colle un atelier de...4 mois avec 2 demi-journées hebdomadaires d'ateliers à la khon que j'ai fait mille fois (le CV, la lettre de motivation. Passez moi l'arsenic...). Plus un suivi individuel une fois par semaine (1 h aller, 1 h retour, une demi-journée de disparue de mon emploi du temps. Avec Vanish formation, le temps s'évanouit). 
Je m'étais dit que si les gens étaient cools et que si on pouvait s'échanger des pistes, pourquoi pas mais non, chacun restait dans son coin. 

Et la formatrice était juste une... un mot qui commence comme cocotier et qui finit comme ananas. Elle n'a jamais voulu entendre que mon métier, c'est fini. Je ne veux plus du tout en entendre parler. Je le vomis, fin de l'histoire. A un moment, il faut savoir dire stop. Et il est venu. J'ai enfin atteint le stade de la maturité, je crois. Ce stade où on se connaît suffisamment bien et où on a assez confiance en soi pour foncer sans écouter les autres. Tous ces pleutres (ce mot ne concerne que les hommes, je sais, je sais), ces pessimistes qui voudraient que je reste dans une voie qui ne me mène à rien depuis des années entières. Je me suis renseignée à fond, j'ai fait mon planning, j'ai noté mes étapes sur une feuille ainsi que mes questionnements, j'ai cherché les réponses et j'ai foncé. 

Je ne suis pas revenue en arrière, je n'ai pas pensé à tout ce qui peut mal se passer car j'ai un plan B (tout et rien en intérim tant que l'ambiance est bonne et que ce n'est pas trop trop nul; plein de gens acceptent des emplois pire que ça). J'ai beaucoup cherché sur internet pour trouver des réponses à mes questions et j'ai commencé à travailler mon examen. 

Quand j'ai commencé à vraiment me renseigner sur la formation, mes yeux se sont écarquillés et j'ai eu du mal à avaler ma salive. J'avais une masse colossale d'information à ingurgiter en 2 mois montre en main. Je me suis inscrite à la formation dans un délai que je jugeais raisonnable, j'ai craqué 100 €  en livres et j'ai commencé à faire mes fiches dès réception du colis. Ma vie sociale a été réduite à néant, j'ai refusé quasiment toutes les invitations. Lors du début de la formation, j'étais aussi prête que possible vu que ce secteur est très loin du mien et que les questions sont parfois très techniques (ou très faciles, à l'examen, j'ai eu une question tellement simple que je l'ai lue 3 fois pour être sûre de ne pas me tromper). 

Et j'ai eu mon diplôme. Haut la main alors que j'étais sûre de ne pas l'avoir du premier coup. On avait deux essais donc franchement, j'y suis allée sans stress. J'aurais stressé à fond au 2e et dernier essai. J'étais dans un tel état de fatigue car l'évaluation avait lieu après le dernier jour de formation avec 30 minutes de révision que je n'ai pas eu la tête à stresser. Tout le monde était adorable et ça a sûrement aidé. 

Puis j'ai monté mon entreprise et j'ai attendu de recevoir mon diplôme. Oui, il a fallu 2 mois pour imprimer et envoyer un document mais je l'ai enfin obtenu. J'ai réussi à contacter une future "collègue" et ça me conforte dans l'idée que ça devrait bien se passer. 

Sauf que mon conseiller Paul Chaume dure m'a rappelé. J'explique. Il n'est pas possible humainement de travailler à temps plein, préparer un examen et en même temps monter une entreprise en partant de 0 (0 connaissance surtout tant sur le métier visé que sur la création d'entreprise et ce qui va arriver après). 
Ca prend du temps. Beaucoup de temps car une question en amène une autre. Et en même temps, il faut chercher du travail. Et avec le contrôle des chômeurs, il va falloir le prouver. J'ai très peu dormi ces derniers mois, je l'avoue. Aller au cinéma a été très difficile, j'ai dû me forcer (et annuler plein de fois par manque de temps). C'est dire à quel point, je suis dans un état larvaire. 
Mais il a fini par comprendre que mon projet est réel et sérieux. Et que c'est fini, je passe à autre chose. Et si ça ne marche pas, je doute revenir vers mon métier de base. Je verrai ce que je fais. Sans doute tout et rien en intérim plus mon nouveau métier en parallèle. 
Il m'a quand même donné un contact qui me conforte dans mon choix et dans la viabilité de mon projet et sur le fait qu'il y a de la place sur le marché visé pour me lancer et que c'est le bon moment quitte à me brader un peu au début. 

Je sais que je n'aurais plus de week end, plus de samedi soir (enfin si mais je vais sûrement finir à 20 h pour sortir à 21 h  après avoir mangé rapidement et rentrer tôt car boulot boulot à partir de 7 h le lendemain). Que si miracle, j'ai les moyens de partir en vacances, je devrais m'y prendre très à l'avance. Mais à côté de ça, je gère mon planning comme je veux. Si j'ai besoin de souffler, je ne prend plus d'heures et j'organise les heures déjà prises au mieux. Bien sûr, je vais faire beaucoup de trajets mais je n'ai même pas besoin de travailler à temps plein pour gagner un smic. Même en comptant les charges (assurances, retraite...). Pour une fois, si j'arrive à trouver les heures, le travail va payer. Pour de vrai. 

  Ca ira tant que je ne tombe pas malade. De toutes façons, je ne peux pas laisser mes clients tomber. Donc malade ou pas, je devrai aller bosser. Même avec la gastro ou une jambe dans le plâtre (non, dans ce cas, ce ne sera pas possible, je dois tenir sur mes deux jambes). S'il neige et qu'il fait froid et humide, je devrai aller patauger dans la neige. S'il pleut ou s'il fait 40 ° dehors, pareil, pas le choix. La responsabilité est énorme mais les soucis restent rares et je pourrai toujours trouver à me renseigner auprès de professions complémentaires.

  Mais même si Paul Emploua (qui a changé de nom, ça a coûté combien d'ailleurs? Pardon, France Chaumage) me met des bâtons dans les roues, je vais tenter le coup. Je me donne un an pour que ça marche complété par de l'intérim ponctuellement ou à temps très partiel ou de nuit s'il le faut si ça marche moyen. Et si ça marche, rien ne m'empêchera de faire autre chose quand mon corps ne pourra plus suivre, l'âge venant. Ou je prendrai des clients plus tranquilles. 
 
  Il faut juste que je puisse travailler. Ce qui ne sera pas possible s'ils obligent à faire 20 h d'esclavage par semaine pour toucher son rsa de misère (d'autant plus misérable que le prix de la nourriture est énorme. Mes lapins passent avant moi, ils ont leurs légumes mais heureusement que le voisin me dépanne souvent de restes de légumes type fanes et trognons de salade quand il en a). La salade est passée d'1 € à 1.30 € en un an et demi. Et ça mange des lapins! Donc je dois être en mesure de faire suffisamment d'heures pour gagner ma vie. Plus faire la compta. La facturation. Les déclarations de tva et d'impôts. Répondre aux mails et aux courriers. Au téléphone. Faire de la prospection client. Heureusement que je sais faire ça, c'était une partie de mon ancien métier. Mais quelqu'un qui en plus découvre et doit apprendre à faire tout ça? Il va faire comment? Il va abandonner s'il n'a pas un 2e salaire derrière?