vendredi 27 juillet 2018

Mécénat et streaming

  En tant qu'artiste qui a au moins un court instant espéré être publié et pourquoi pas gagner un peu d'argent, je m'interroge beaucoup sur tous les moyens d'accès gratuits à l'art.

  Entre le streaming, YouTube et autre, je me pose des questions. Pourquoi les gens iraient acheter un cd (enfin, le télécharger légalement s'entend, à une dizaine d'euros) alors qu'il leur suffit de se faire une playlist sur YouTube (je pense que c'est possible; personnellement, je n'ai pas été vérifier) pour l'écouter depuis chez eux.

  Le travail de création artistique, c'est... du travail. Rares sont les auteurs qui publient un livre par an ou un album par an, c'est long et toute cette phase de préparation n'est pas rémunérée. Si le livre ou l'album ne sort pas parce qu'il ne leur plaît pas ou plus au final ou que personne ne veut le proposer à la vente, l'artiste aura travaillé pour rien sur le plan financier. Et il doit manger, se loger, se nourrir. Mais on va me dire qu'il gagne des millions. Mais oui mais non, pas tout le monde; tous n'ont pas de subvention et même si c'est le cas, ça reste du vol.

  Il m'est personnellement arrivé de vouloir aider un artiste peu connu ou même connu. J'ai l'habitude de donner en début d'année à des associations selon mes revenus du moment. Mais durant le reste de l'année, il m'arrive d'être assez riche pour donner pour des projets de rénovation de bâtiments (l'opéra de Paris, de petits châteaux en péril) ou des associations, pas beaucoup mais si beaucoup de personnes donnent un peu, à la fin, ça fait beaucoup. Pourquoi ne pas soutenir des artistes? L'idée ne me semble pas du tout saugrenue, loin de là, à l'heure où ils se plaignent à juste titre des téléchargements illégaux.

  Sauf que ce n'est pas possible et qu'ils ne le proposent jamais sur leurs sites internet (sauf peut-être les petits groupes). Personnellement, je ne vois pas où est le problème de donner quelques euros à Céline Dion ou André Rieux (qu'en vrai, je déteste) ou Stephen King parce que j'ai acheté un cd, un livre ou écouté une chanson ou une interview, lu une nouvelle sur leur site et que je veux les récompenser de m'avoir fait passer un bon moment. Ou plus simplement parce qu'on m'a prêté un de leurs livres/CD et que j'ai envie de les rémunérer pour le moment de lecture ou d'écoute (même petite, je ne trouvais pas ça normal, j'achète un livre et je le garde à vie, je peux le relire et le prêter à dix personnes, l'auteur gagnera la même chose sur l'achat).

  Bref, j'espère que ça se développera un jour et je ne vois pas de réel souci à ce système. Ca reste du mécénat et ça a toujours existé. Internet permettrait à chacun de donner pour les artistes qu'ils veulent soutenir. Malheureusement, ça donnera bonne conscience à ceux qui téléchargent illégalement. Je ne prétends pas ne l'avoir jamais fait mais je m'arrange toujours pour aller voir les films que je veux vraiment voir si mes finances me le permettent. Et avec les prêts de dvd entre amis et en famille, je m'en tire plutôt bien. Je dois être une des rares personnes en France à attendre sagement la sortie des dvd de GOT pour voir la suite (en vrai, je lis des articles internet) mais je ne les regarde JAMAIS en streaming, ça gâche tout le plaisir (même si je sais que j'achèterai le pack dvd avec bonus).

vendredi 13 juillet 2018

Je me sens comme une sous-merde

Depuis quelques temps, je me sens par moments assez mal, je me dis que personne ne m'aime et que je ne trouverai jamais. Que tout ce chemin fait pour me trouver n'a fait que m'isoler. Et je me sens coincée entre deux feux:
- être moi-même mais être incomprise, seule ou pas nourrie par les relations avec les autres
- remettre ma carapace, renfermer de nouveau ce que je suis au fond de moi pour me fondre de nouveau dans le moule et passer mon temps à me demander ce que je fais là

Je n'ai pas honte d'en parler,  c'est un bon point qui m'étonne. Mais quelque part, je trouve ça positif et mature: je sais que je suis différente et qu'il y a un fossé entre moi et les autres. Ce n'est pas de ma faute, pas de la leur, juste que la vie n'a pas amené les bonnes personnes jusqu'à moi. Me condamnant à la solitude.

Ce n'est pas que je suis indigne d'être aimée, loin de là mais comme on dit "les contraires s'attirent" mais "qui se ressemble s'assemble". Et je ne ressemble pas à grand monde. Je n'ai pas les goûts de grand monde et si on les assemble, comment dire? Je me sens un peu comme une extraterrestre. Non seulement j'ai plein de centres d'intérêt mais en plus, ils sont tous "pas de mon âge" et contrairement à ce que je pensais, ça ne se lisse pas avec l'âge. Je me disais que vers la trentaine, les jeunes se mettraient à lire, à la musique classique, à peindre ou à jouer d'un instrument. Je dois me rendre à l'évidence, ce n'est pas le cas. J'ai dû naître une génération trop tard. Ils lisent des livres qui ne m'intéressent pas (que ceux qui lisent des classiques presque en exclusivité lèvent la main! (et Stephen King aussi)), parlent de choses qui ne m'intéressent pas (que ceux qui ont une vie hors de leur travail et de leur amoureux lèvent la main!), ont des loisirs qui ne m'intéressent pas et même pour beaucoup de gens écrire des histoires suffit à me faire passer pour une extra-terrestre (que ceux qui n'aiment pas le sport, les stars et la téléréalité lèvent la main; que ceux qui aiment les films historiques, Secrets d'histoire, jouent ou s'intéressent à un instrument de musique "classique" (piano, violon, flûte, harpe) lèvent la main, que ceux qui ont de la musique classique entre autres dans leur mp3 lèvent la main, qui aiment dessiner lèvent la main). Que les trentenaires lèvent la main.

Que ceux qui ont répondu oui à toutes les questions gardent la main levée. Sans rire, on parie que sur une sortie OVS de cent personnes, il y a au mieux une voire deux personnes avec la main levée. Encore faut-il que nos caractères soient compatibles et nos valeurs également. Et pour l'homme de ma vie qu'on se plaise physiquement et que nous puissions vivre sous le même toit.

J'ai lutté pour m'accepter comme je suis, casser le moule et si je suis heureuse et bien dans ma peau, j'en paie le prix en étant seule. Je hais la loterie génétique!! Je ne pouvais pas être comme tout le monde, non? La fille parfaite qui fait du sport, aime le foot, les films à l'eau de rose, boire un peu trop à l'occasion, aller faire les boutiques pour s'habiller à la mode (avec le budget qui va avec), capable de faire un travail inintéressant juste pour le salaire, aller en boîte (parce que je hais les boîtes entre les odeurs des gens, la musique si forte qu'on ne s'entend pas parler et qu'il faut des boules quiès) et qui a plein de copines qu'elle connaît depuis l'enfance qui lui présentent leurs copines et surtout leurs amis célibataires (et comme je ne serais pas trop difficile niveau hommes, j'aurais trouvé depuis longtemps l'homme de ma vie). Parce qu'en plus, vous savez quoi? Il faut que l'homme de ma vie me plaise physiquement aussi et pas que mentalement.

Mais ma pauvre fille, si tu pouvais arrêter de rêver et de croire en tes rêves aussi. Voilà pourquoi en ce moment quand j'en ai marre, j'en veux à tout l'univers, aux gens, à Dieu, à la loterie génétique, à moi-même d'être ce que je suis. Une fille avec un cerveau tordu, des goûts différents des autres, des goûts et des valeurs d'une autre époque (non, mais la gentillesse, l'altruisme et l'honneur comme valeurs! Sérieusement, je ne pouvais pas aimer les derniers Iphones? Les Louboutins?).

Sauf que je ne peux pas faire machine arrière, j'ai tant lutté pour m'accepter comme je suis que je ne peux pas. Alors je ne peux que croire qu'avec de la chance, je vais trouver des gens un peu comme moi quand le désespoir ne me broie pas le cœur de sa main glacée.  

lundi 2 juillet 2018

Perdre sa vie à la gagner, à quel prix?

J'ai retrouvé un petit contrat et je n'en peux plus. Je n'ai pas de vie, tout simplement.
Je pars tôt, aussi tôt que quand je travaillais dans le domaine de la santé à quelque chose près (j'ai toujours des horaires de bureau mais je commence le plus tôt possible dans ce secteur on va dire) avec une grosse coupure le midi où je n'ai le temps de rien faire ou à peine. Plus des bouchons matin et soir, la fatigue, l'énervement (les gens sont suicidaires au volant, mais je ne le suis toujours pas et ces motocycles qui circulent entre les files, on marche sur la tête! Et bien sûr si on manque d'en écraser une, on se fait engueuler. En même temps, quand on cherche l'accident, on le trouve. Sérieusement, ils ne peuvent pas faire comme tout le monde et se mettre derrière les voitures comme tout le monde? Au lieu de se mettre en sandwich?).

Tout ça pour un travail auquel je ne comprends rien car on ne m'explique rien ou de manière parcellaire ou par petit bout donc c'est dur de faire les liens. Et au bout de trois jours, on me demanderait presque de tout retenir alors qu'on n'arrête pas de me montrer des choses nouvelles (et que j'ai mauvaise mémoire). Le tout pour un salaire de misère ôtés les frais d'essence et ce que la caf va me retirer.

Les collègues sont sympas mais je mange seule car tout le monde rentre chez soi le midi, les pauses café sont inexistantes, chacun sur son bout de bureau à boire sa tasse (et pas boire la tasse). Le stress, les locaux pas super chaleureux, les gens pas souriants, le temps moyen moyen. Plus les temps de trajets donc.

Je n'ai donc pas de vie, je rentre trop tard pour aller à mes activités, je suis à peine rentrée sans avoir mangé que je devrais déjà repartir et je dois me coucher tôt pour me lever tôt le matin (avant 6 h, pour donner une idée sachant que je rentre bien après 19 h).

Bref, je fais le tour du cadran pour un salaire de misère (ôté les frais de trajet), dans une ambiance moyenne à faire un travail à la con qui pourrait être intéressant si on me laissait respirer et l'assimiler au lieu de me submerger de tâches différentes les unes après les autres sans me laisser le temps de les assimiler ni même m'expliquer à quoi ça sert. Il m'a fallu trois jours pour commencer à faire des liens entre les choses. Bref, je voulais retravailler (en espérant secrètement un miracle), je commence à comprendre ce qu'implique de renoncer à faire quelque chose que j'aime et de "travailler pour la paie sans que ce soit le bagne". C'est long, casse-pied et il est dur d'accepter certaines concessions (les temps de trajet, parce que oui, j'y vais en voiture donc je ne peux pas me détendre comme dans le bus (où je peux lire ou écouter de la musique) sans compter les frais d'essence à engager avant de toucher le moindre centime (au rsa, ça compte et ça fait mal surtout avec un banquier pas conciliant)).

Bref, le seul moyen d'avoir une vie, c'est de dormir peu et de bâcler les choses que j'aime (la musique, lire et écrire). Elle est pas belle la vie?