lundi 2 juillet 2018

Perdre sa vie à la gagner, à quel prix?

J'ai retrouvé un petit contrat et je n'en peux plus. Je n'ai pas de vie, tout simplement.
Je pars tôt, aussi tôt que quand je travaillais dans le domaine de la santé à quelque chose près (j'ai toujours des horaires de bureau mais je commence le plus tôt possible dans ce secteur on va dire) avec une grosse coupure le midi où je n'ai le temps de rien faire ou à peine. Plus des bouchons matin et soir, la fatigue, l'énervement (les gens sont suicidaires au volant, mais je ne le suis toujours pas et ces motocycles qui circulent entre les files, on marche sur la tête! Et bien sûr si on manque d'en écraser une, on se fait engueuler. En même temps, quand on cherche l'accident, on le trouve. Sérieusement, ils ne peuvent pas faire comme tout le monde et se mettre derrière les voitures comme tout le monde? Au lieu de se mettre en sandwich?).

Tout ça pour un travail auquel je ne comprends rien car on ne m'explique rien ou de manière parcellaire ou par petit bout donc c'est dur de faire les liens. Et au bout de trois jours, on me demanderait presque de tout retenir alors qu'on n'arrête pas de me montrer des choses nouvelles (et que j'ai mauvaise mémoire). Le tout pour un salaire de misère ôtés les frais d'essence et ce que la caf va me retirer.

Les collègues sont sympas mais je mange seule car tout le monde rentre chez soi le midi, les pauses café sont inexistantes, chacun sur son bout de bureau à boire sa tasse (et pas boire la tasse). Le stress, les locaux pas super chaleureux, les gens pas souriants, le temps moyen moyen. Plus les temps de trajets donc.

Je n'ai donc pas de vie, je rentre trop tard pour aller à mes activités, je suis à peine rentrée sans avoir mangé que je devrais déjà repartir et je dois me coucher tôt pour me lever tôt le matin (avant 6 h, pour donner une idée sachant que je rentre bien après 19 h).

Bref, je fais le tour du cadran pour un salaire de misère (ôté les frais de trajet), dans une ambiance moyenne à faire un travail à la con qui pourrait être intéressant si on me laissait respirer et l'assimiler au lieu de me submerger de tâches différentes les unes après les autres sans me laisser le temps de les assimiler ni même m'expliquer à quoi ça sert. Il m'a fallu trois jours pour commencer à faire des liens entre les choses. Bref, je voulais retravailler (en espérant secrètement un miracle), je commence à comprendre ce qu'implique de renoncer à faire quelque chose que j'aime et de "travailler pour la paie sans que ce soit le bagne". C'est long, casse-pied et il est dur d'accepter certaines concessions (les temps de trajet, parce que oui, j'y vais en voiture donc je ne peux pas me détendre comme dans le bus (où je peux lire ou écouter de la musique) sans compter les frais d'essence à engager avant de toucher le moindre centime (au rsa, ça compte et ça fait mal surtout avec un banquier pas conciliant)).

Bref, le seul moyen d'avoir une vie, c'est de dormir peu et de bâcler les choses que j'aime (la musique, lire et écrire). Elle est pas belle la vie?