dimanche 31 mai 2020

Journal d'une confinée 24 J+75 Déconfinement J+21 A quand la normalité?

  Je ronge mon frein. J'étais partie pour sortir ce we mais TOUT est fermé, rien sur les sites de sortie donc tant pis. Ca fait deux mois et demie sans sorties et sans voir de nouvelles têtes, je craque... J'ai une sortie le week-end prochain prévue de longue date mais on est en phase de réflexion. Tout est fermé donc pour boire un verre et se faire un restaurant, c'est mort d'autant plus qu'on est partis pour être un groupe conséquent et que la sortie va se prolonger, on ne s'est pas vus depuis près de trois mois; forcément, on aura des choses à se dire et besoin de communiquer. Pour draguer, ce sera compliqué au vu de la composition habituelle du groupe mais sait-on jamais?

  Comme beaucoup de célibataires, ma vie amoureuse est entre parenthèse depuis trois mois. Il est temps que ça s'arrête, ce n'est pas vivable de "perdre" un quart d'année comme ça. Les personnes en couple ne peuvent pas comprendre à quel point ça peut être dur à vivre. Même en draguant sur internet, c'est compliqué. Aller boire un verre? Mince tout est fermé! Un cinéma? Pareil. Se promener? Les parcs sont fermés! Marcher dans la rue sans nulle part où s'installer? Génial... Non, en vrai, c'est délicat.

  Et les employés? Les faillites se multiplient autour de moi, des cafés, des restaurants rapides. Je connais quelqu'un dans mon entourage qui n'a pas été payé depuis deux mois et le patron est injoignable donc il attend car l'entreprise est fermée.

  Même pour moi, trouver du travail relève du voeu pieux car les patrons attendent de savoir ce que ça va donner pour l'été.

  Après, ça va être compliqué. Le masque? Pour boire un verre, même avec une paille, ce n'est pas génial. Je me suis offert un "restaurant" quand j'ai été chercher mon livre soit un sandwich dans une chaîne de boulangerie industrielle pour rester sur un coût raisonnable (et c'est là que j'ai compté et que j'ai découvert que les sandwiches complets sont plutôt caloriques même en retirant le maximum de mayonnaise (je n'aime pas ça, enfin l'industrielle et je n'y vois de l'intérêt qu'avec les oeufs durs et les fruits de mer (mais je n'en mange qu'à noël) assaisonnée de beaucoup de poivre)). J'ai mangé en marchant dans de petites rues donc je n'ai pas croisé grand monde et j'ai pris mes distances à chaque fois. Mais ce n'est pas évident du tout.

  Pour les restaurants quand je vois les conditions prévues, je n'ai pas envie. Je ne vois qu'une chose: la vente à emporter même si les emballages à usage unique, niveau écologie, c'est moyen. Pour les bars, ça risque d'être pareil. Franchement, les bars que je fréquente sont petits, on est déjà serrés de base alors avec les distances de sécurité, ils peuvent diviser par quatre le nombre de clients. Empiéter encore plus sur la rue comme je lis ça et là...? Franchement, c'est une blague Carambar??? Ce n'est pas possible. Déjà l'été en tant que piéton, c'est invivable entre les gens qui empiétent largement sur le trottoir sans laisser de passage (le premier, je demande gentillement à pouvoir passer; le deuxième, le ton est déjà moins poli mais au troisième, je ne deviens pas gentille du tout); je fais toujours super attention à laisser la place pour laisser passer un fauteuil roulant ou une poussette mais les gens "normaux"?? Non, donc ça va être le slalom entre les tables avec le bruit des conversations et la fumée de cigarette. Invivable, je vais carrément éviter des rues. Déjà qu'en temps normal, ça peut être compliqué dans les rues étroites même si globalement, il y a largement de quoi prendre ses distances, je donne l'air de chipoter mais ça reste marginal. Mais là, je ne le sens pas du tout.

  Question de santé mentale mais aussi physique. Je vis en appartement en ville. Marcher dans les rues ne me dérange pas que ce soit sans but ou pour aller m'acheter un sandwich (marche à pied jusqu'au centre-ville, acheter un sandwich et rentrer en bus ou partiellement à pied) mais pas tout le temps. Faire les magasins? Très peu pour moi ou alors les librairies mais là, vu les conditions, sans façons. En temps normal, j'aime bien les parcs mais comme ils sont fermés, c'est compliqué et je n'ai pas vraiment de chemin pour me promener.

  Les cinémas me manquent aussi mais c'est trop cher donc j'y vais peu. C'est un petit luxe que je m'offre de temps en temps. Mais, c'est pareil. Ouverture le 22 juin. Ok, je ne sais pas à quels aides ils ont eu droit. Augmenter le prix des places me semble impossible. Les cinémas où je vais appartiennent à un grand groupe qui devrait s'en sortir à moyen terme mais en n'occupant qu'un siège sur deux, ça va être compliqué sur le plan économique. Et quand je vois que le gouvernement appelle les gens à piocher dans leur épargne (laquelle??) et que les hausses à venir sont phénoménales (le gaz...(hurlement)), on va droit vers une belle catastrophe économique... Je ne suis pas prête de retravailler vu comme c'est parti, heureusement que j'ai fait le plein de livres à pas cher et que j'ai largement de quoi me nourrir niveau livres et films.

Carpe diem?

samedi 30 mai 2020

Ca commence bien...Les hausses débarquent

  A partir d'aujourd'hui, l'électricité augmente de... 6 %! Alors que des entreprises sont en difficulté, que des gens sont au chômage et que les chômeurs ont une chance très mince de retrouver un emploi. Et mme Pénicaud qui appelle les français à consommer l'argent qu'ils ont épargné pendant la crise sanitaire. A coup de hausses et de taxes?

  Concernant l'emploi, j'ai peur. Les agences interim ne savent pas du tout ce que ça va donner et concernant les emplois d'été, ça semble mal parti. Il y a très peu d'offres, ne parlons pas des candidatures spontanées qui restent encore et toujours sans réponse. Les agences intérim que j'ai contacté m'ont toutes dit: pas avant septembre au mieux et pour les emplois d'été, ça semble mal parti, on n'a AUCUNE visibilité.

  On sort de 3 mois d'enfermement et il faudrait en plus de la crise économique à venir se taper des taxes supplémentaires?? Ils attendent quoi? Que les pauvres basculent et demandent de l'aide aux services sociaux alors qu'ils se débrouillaient sans jusqu'ici? Quelle bonne idée! Comme s'il n'y avait pas assez de nouveaux chômeurs (il n'y a pas de travail!!! Ou si peu que les moutons à cinq pattes comme moi surdiplômés et aux multiples expériences ont peu de chance de trouver!).

  La courbe de Laffer, elle connaît? "Trop d'impôt, tue l'impôt." Ou elle est comme Smith, elle compte sur "la main invisible du marché"?

  Les salaires sont trop bas! Quand on a le privilège de travailler. Pour dépenser, il faut avoir confiance et un matelas de sécurité. Ou on dépense mais ce sont des craquages, des achats compulsifs (je plaide coupable, j'ai un peu abusé pendant le confinement mais j'ai été très sérieuse depuis des mois pour payer au plus vite ma taxe d'habitation et des frais de santé non remboursés donc oui, j'ai craqué littéralement et fait flamber ma carte bancaire). Craquages accordés sous réserve d'un énorme serrage de ceinture derrière. Ce qui sera mon cas. Je vais m'accorder d'office 20 € de vacances pour cet été (ça fait deux années entières que je ne suis pas partie même une foutue journée! J'ai réussi à m'accorder mon we annuel chez mon meilleur ami et le we où je le reçois mais ce n'est pas assez pour tenir (et ça remonte déjà à près d'un an à cause des hasards du calendrier)). Même si je dois manger des pâtes à outrance, tant pis.

  Quand je vois libraires, restaurateurs, cinémas, boîtes de nuit et autres sociétés/patrons/employés des secteurs qui ne sont pas de première nécessité, j'ai toujours un serrement de coeur. Combien passeront l'été? Comment les gens qui sont restés enfermés pendant près de trois mois vont supporter de devoir renoncer au peu de loisirs qu'ils pouvaient s'offrir sans parler des conditions (quand je lis les conditions pour les cinémas et les restaurants notamment, je plains autant les patrons que les consommateurs)? Sérieusement? C'est quelque chose que quelqu'un qui n'a jamais "galéré" ne peut pas comprendre!

  Je n'ai pas eu de "vacances", pardon "d'aumône de vacances" soit une journée à moins d'une heure de route depuis trois ans car j'ai dû m'en passer l'an dernier, réparation de ma vieille voiture oblige avant des frais de santé non remboursés coûteux! Je pète un plomb depuis déjà une année entière, j'ai besoin de changer d'air pour ne pas devenir hystérique. Et ils veulent me "sucrer" ça pour se goinfrer sur le gaz? Qui est déjà hors de prix dont on peut difficilement se passer?
J'ai été voir le bilan des trois dernières années de mon fournisseur de gaz... Inutile de dire que je ne les plains pas et qu'ils se sont bien bien goinfrés sur le dos des vaches à lait!  Donc leurs pleurnicheries sur les hausses des coûts de production, mon oeil! Ils se remplissent les poches, oui!

  Je ne comprends pas la logique. On vient de subir une crise sanitaire qui aboutit sur une crise économique. Et le gouvernement...taxe de partout (car ce n'est pas terminé, j'en mettrais ma main à couper)??? Réduit les acquis sociaux??? Le chômage, on en parle? J'en ai ras le bol de ne pas travailler (je n'ai pas eu de chance, non plus; à peine libérée à cause de mes soins non remboursés, coronavirus et confinement mais ça pèse sur le budget et mon absence d'épargne). Et de travailler pour un salaire de misère quand je travaille. Le smic est trop bas, désolée mais ça n'en vaut pas la peine car tout est trop cher (les loyers, la nourriture, l'essence, les transports, les timbres, le gaz). Au début de ma carrière avec un smic, j'étais riche; maintenant? Ca améliore l'ordinaire mais ça ne me permet pas de folies. Je n'avais pas de voiture à l'époque, je l'avoue et c'est un coût non négligeable.

6 % de hausse sur l'électricité mais ça ne fait qu'un euro cinquante par mois pourtant... Mais sur un an? 18 € dans mon cas... Mince, mes 20 € de vacances annuelles sautent, quel dommage... Je "pète un câble" de manière sérieuse depuis noël, j'ai besoin de changer d'air; je peux bien tenir encore un peu, non???
En vrai, je ne peux pas du tout. J'attendais la fin du confinement pour enfin partir un peu mais j'ai laissé le temps que ça se tasse. Je pars en juin, tant pis si ma banque grince des dents ou chouine ou autre...

P.S. J'ai oublié de compter le budget masque...

vendredi 22 mai 2020

Journal d'une confinée 23 J+66 Déconfinement J+12 Bas les masques!

  Je suis passée dépenser mon bon d'achat chez mon libraire. J'ai eu un petit carnet en remerciement (joli et de bonne facture, trop beau pour être rempli) et si j'ai mis du temps à trouver ce que je voulais, je m'en suis sortie pour un prix tout à fait raisonnable. Un livre d'un auteur que j'avais adoré, un livre dans ma liste de lecture que je dois penser à retirer de mon compte Booknode et un livres de nouvelles pris au hasard parce que la couverture est très jolie.

  Ma pile à lire? Ca va, j'ai deux piles qui débordent du carton où j'ai mis les livres en attente... Je dois avoir vingt livres papier en poche à lire, plus trois bandes dessinées, un magazine et deux livres grand format. Non, je rigole, en vrai, elle déborde, c'est honteux de l'avoir laissé monter autant mais je lis l'intégrale d'un auteur classique sur ma liseuse et c'est elle qui a bien baissé pendant le confinement. En plus, crime suprême, il y a des livres qu'on m'a prêtés (d'un membre de ma famille donc ça va mais d'un de mes voisins que j'aimerais lui rendre rapidement surtout que je doute que ça me plaise). Bref, c'est une honte absolue.

  J'ai pris mon temps car je n'avais pas envie de payer par carte bancaire et je n'avais que peu de monnaie en plus de mon bon d'achat. Bien sûr, ils ont mis en avant les "gros succès", auteurs que je n'apprécie pas (hormis Michel Bussi (et encore le dernier que j'ai lu était une grosse déception écrit avec les pieds, j'ai tenu deux pages) et mon bien-aimé Stephen King (mais je pense lui avoir fait gagner assez d'argent pour privilégier d'autres auteurs)). J'ai dû fouiller pour trouver ce que je voulais: pas trop cher, auteur inconnu si possible (réussi pour deux livres sur les trois; au risque d'avoir un coup de coeur et d'en acheter d'autres), poche, pas un classique et un auteur vivant (qui percevra plus d'argent grâce à mon achat qu'un auteur qui mange les pissenlits par la racine). Le bonus étant qu'il soit dans ma liste de livres à acheter sur Booknode qui est absolument monstrueuse et criminellement remplie (250 livres à me procurer), réussi pour un livre. 

  Bref, tout ça pour finir par un coup de gueule. Les gens sont idiots ou suicidaires?? J'ai pris les transports en commun à l'aller et au retour: une personne sur vingt sans masque (ça diminue) dont une sur 10 l'avait sous le nez ou pas déplié donc ne couvrant que les lèvres (comme par hasard des "personnes à risques" donc âgées). Les masques artisanaux, je me méfie mais j'avais près de moi une jeune fille avec un masque visiblement cousu main avec...la couture au milieu! Les gants, j'étais la seule. Est-ce que les gens sont stupides? Ils le font exprès? Je sais que par ma formation initiale, je suis très sensible à tout ça et je vois ce qui ne va pas mais un peu de réflexion? Prendre le temps de s'informer? Je crains vraiment une deuxième vague à partir du peu que j'en vois. Parce que j'ai dû marcher pour rentrer chez moi... J'ai croisé une petite dizaine de personnes dont une seule masquée. Et les distances entre les gens, ce n'était pas ça, pour eux, c'était retour à la normale.

  Je me protège pour moi mais ça m'énerve...

mardi 19 mai 2020

Journal d'une confinée 22 J+63 Déconfinement J+9 C'est reparti

 Après une semaine tranquille et deux jours d'agonie, entretien. Ca m'arrangerait que ça marche pour ce petit contrat mais reprendre ma voiture, me "retaper" des questions alakon qui me donnent envie de leur enfoncer mon cv dans le fond de la gorge pour les faire taire, je ne le supportais plus très bien, je crois bien que je vais craquer. Et le salaire au ras des pâquerettes pour changer... Ils veulent des compétences et de l'expérience, des connaissances, un diplôme, je suis désolée, ça se paie et pas en tickets restaurant (il n'y en a pas de toutes manières). Bref, on verra. Il est vrai que mon dernier entretien a été téléphonique et qu'il était surréaliste.

  Le voisin qui vient emprunter des livres qui se permet une réflexion parce que mes piles de livres à lire débordent un peu partout. Oui, ils s'accumulent, je n'ai pas lu autant que je l'avais prévu pendant le confinement. Mais il est bien content de venir m'en emprunter. D'un autre côté, il est bizarre et il a toujours des petits réflexions, des trucs bateau du gars bien conformiste qui ne réfléchit pas et qui gueule dès qu'un truc dépasse de la norme. Sauf qu'il n'a pas compris que je ne suis pas normale par rapport à la norme de la majorité des gens et que je m'en fiche. Il est comme il est et je l'accepte comme tel malgré des frictions.

  Bref, retour au monde d'avant. La solidarité, la tolérance, l'humanité, ça a duré deux mois et on repart comme en 40.

lundi 18 mai 2020

Journal d'une confinée 21 J+62 Déconfinement J+8 Fausse alerte...ou pas

  Comme je l'ai dit, je suis malade depuis hier. Légère fièvre, fatigue et nez pris sans que les mouchoirs s'accumulent. Une grippette comme dirait quelqu'un. J'ai quand même par acquis de conscience été fait le test sur info-covid qui m'indique "risque de covid, restez chez vous et attendez une dizaine de jours en limitant les contacts". D'après les symptômes, c'est un rhume ou plutôt une rhinite allergique (logique après plus de deux mois d'enfermement, j'aurais attrappé les premiers pollens croisés dans le jardin de ma tante). Techniquement, je suis à risques à cause de problèmes respiratoires bénins qui ne nécessitent pas de traitement.

  J'ai mis un pull pour dormir et rajouté une couverture, mis une bouillotte et de grosses chaussettes pour aider à maintenir la fièvre durant la nuit et ce matin, ça va. Oui, je sais, d'ordinaire, on fait tomber la fièvre. Mais j'ai réfléchi un jour que j'avais une dizaine d'années que si le corps fait monter la température pour tuer les microbes, il est illogique de tenter de la faire tomber tant qu'on n'est pas en danger (en gros quand on ne peut plus lire, soit 39 ou 40 de fièvre il me semble). C'est ce que j'ai toujours fait et je m'en porte très bien, j'estime que le corps est assez grand pour se débrouiller tout seul comme un grand (sauf douleurs fortes, bien sûr). Je ne suis pas du genre à courir chez le médecin au moindre symptôme et je m'en porte bien, le corps humain est la plus merveilleuse machine qui soit (même si le cerveau peut s'améliorer quoi que le développement personnel m'a fait changer d'avis, on peut le guider pour limiter les ratés), une perfection de la nature qui devrait nous conduire à la chouchouter au lieu de la détruire soit dit en passant, le corps et l'esprit humain sont un émerveillement régulier chez moi. Bref, je crois que courir chez le médecin au moindre bobo est inutile voire "dangereux", plus le système immunitaire travaille, plus il sera performant (comme un danseur ou un sportif, plus les muscles travaillent, plus il progresse) donc moins le sujet sera malade. Et en cas de gros souci de santé, il sera capable de se débrouiller en attendant la prise en charge. Du coup, je suis malade une fois par an environ depuis toujours ou presque, ça se règle en trois ou quatre jours et on n'en parle plus jusqu'à l'année suivante. Mon médecin me voit pour les vaccins soit pas souvent du tout (ce qui le fait toujours tiquer gentillement car j'ai souvent des questions sur les éléments bénins survenus entretemps mais j'avertis toujours la secrétaire que j'ai un ou deux questions donc de prévoir 5 ou 10 minutes de plus donc ce n'est pas mon souci au vu du coût des consultations qui plus est) et c'est tout.  25 € soit quasiment une demi-journée de smic pour rappel! Donc à ce tarif, on n'est pas à trois minutes, montre en main, près).

  Moins qu'une grippette donc. Tant mieux pour moi mais je comprends au vu des symptômes que des gens passent à côté. J'ai gardé mes distances avec tout le monde lors de ma visite familiale, je me suis scrupuleusement lavé les mains, j'ai toussé dans mon mouchoir en tissu dont j'avais une ample provision. Le seul que j'ai touché, c'est le chien pour une caresse qu'il a daigné me consentir (il n'est pas très câlin). Techniquement, il n'y a aucun risque de transmission, j'y ai veillé.

  Mais cette maladie est une traîtresse et donc elle est dangereuse pour les sujets à risques. Et je viens de voir qu'il y a une alerte aux pollens sur une grosse partie de la France, ceci explique cela. Le confinement est parti pour durer du coup... Avec le protocole de choc au vu des symptômes lors de ma première exposition: gants, foulard devant la bouche et sur les cheveux, changement de vêtements à chaque fois que je rentre de sortie (à laver à 60 ° minimum)+ douche+ shampooing. Finalement, le confinement, c'était plus simple, en fait... Les masques chirurgicaux filtrent le pollen, c'est bon à savoir.

dimanche 17 mai 2020

Journal d'une confinée 20 J+61 Déconfinement J+7 Attente

  Le déconfinement est acté depuis une semaine. Je suis sortie faire les courses une fois dans la semaine et c'est tout. Les nombreux coureurs ont disparu comme par magie, soit ils travaillent soit c'était une excuse pour sortir. Les boîtes aux lettres ne sont enfin plus condamnées, j'ai pu payer mes dernières grosses factures en retard.

  Temps d'incubation: 3-5 jours mais peut aller jusqu'à 14 jours. Je pensais attendre une semaine encore en faisant attention, je crois que je fais bien et je pourrais prolonger encore d'une semaine supplémentaire par précaution. Je fais partie des personnes à risques sur le papier. Et je commence à tomber malade, je suis malade une fois par an, c'est apparemment pour maintenant. Ca durera au pire une semaine (ce n'est qu'un rhume mais mon système immunitaire n'est pas très  bon depuis quelques jours au vu de la rapidité à laquelle le tartre revient à cause d'un sommeil très perturbé; il m'est arrivé de me lever à 5 h du matin pour me recoucher à 7 h et me relever à 11 h passé. La situation actuelle est en cause mais on arrive au bout, je dois tenir encore un peu) et je serai débarrassée ce qui tombe presque à pic. L'épidémie semble arrivée à un plateau, les courbes statistiques s'applatissent; reste à les infléchir.

  Les gens... ne font pas attention ou si peu  pour le peu que j'en ai vu dans les magasins ou à la fenêtre. J'ai vu dans les médias les queues devant les grands magasins pas du tout de première nécessité et j'ai frémi. Ca promet pour la suite sans paranoïa ou autre. Ceci dit, j'ai voulu dépenser mon bon d'achat pris chez le libraire du coin et je n'ai pas pu le dépenser en livres électroniques (pas si chers que ça pour certains, disons que c'est raisonnable, c'est bon à savoir), je suis déçue, mes étagères croulent déjà assez comme ça. Tout ça pour dire qu'on ne peut pas tout faire en ligne. Ma pile de livres à lire est toujours énorme et n'a pas beaucoup descendu cette semaine. J'ai très envie de me faire des brochettes de pigeon en ce moment, ils viennent roucouler sur mon balcon presque tous les jours alors qu'il y a des arbres et un bâtiment vide en face de chez moi.

  Je n'ai pas fait grand chose cette semaine, lecture, écriture, musique, langues, c'est un peu le néant. Tant pis, j'ai regardé des films à la place (et encore pas tant que ça au final). Mais tant pis, ça fait du bien aussi de se poser, penser, rêver, laisser les pensées vagabonder et redécouvrir le plaisir de ne rien faire. Ecouter le chant des oiseaux. Regarder par la fenêtre. Regarder passer les  nuages. Regarder des films d'animation/dessins animés/comédies. Une bulle de petits bonheurs avant d'affronter l'extérieur et le retour à une vie un peu plus normale et plus productive.

lundi 11 mai 2020

Journal d'une confinée 19 J+55 Déconfinement J+1 Décompression

 Ca devait arriver et je m'étonne que ça ne soit pas arrivé plus tôt. J'ai voulu changer ma batterie de voiture, ça me met hors de moi chaque fois que j'y pense. Bilan, il me manque une partie des outils sans explication, la faire démonter par le garage d'à côté me coûtera des sous que je n'ai pas. Bilan, j'ai repassé la patate chaude, mon frère s'en occupera gentillement dans la semaine. C'est trop dur pour moi, j'enrage chaque fois que j'y pense. Normalement, si j'avais pu rouler, je n'aurais pas dû avoir à m'embêter avec ça!

  Je m'effondre un peu. J'ai un courrier à poster mais comme les boîtes aux lettres sont ENCORE condamnées (sérieusement, c'est QUOI leur souci avec les boîtes aux lettres??? Peur qu'elles mordent le facteur ou lui crache au visage??), je devrais aller à la poste centrale pour poster UN courrier. Sans moi, c'est bon, il attendra un jour de plus.

  Emotionnellement, je ne gère plus rien du tout. Je lâche du lest, tant pis. D'un autre côté, on ne m'a pas laissé de répit. Dès 9 h, on m'appelle pour me coller un rendez-vous demain pour une intervention technique que le gars n'avait pas pu faire quand il était venu pour je ne sais plus quelle raison. Ma batterie à tenter de démonter, la routine.

  J'étouffe, j'ai l'impression que depuis deux mois bientôt, je vis comme sous le régime de l'union soviétique (mon cerveau exagère bien sûr, ça n'a rien à voir mais il dramatise à fond parce que deux mois, ça fait long). Le système se grippe, tout me semble insurmontable. J'espère que ce n'est pas un épisode dépressif mais je pense que je lâche juste du lest. Dépression, ça veut  bien dire ce que ça veut dire: relâcher la pression accumulée depuis deux mois.

  Tant pis, je laisse tout tomber pour aujourd'hui. Films, thé, lecture et ça attendra demain. Je vais "m'enfiler" un deuxième sachet de barquettes à la fraise (d'autant plus que ça passe niveau bilan calorique) avec une nouvelle tasse de thé et regarder un film, ça ira mieux demain.

samedi 9 mai 2020

Journal d'une confinée 18 J+53 Déconfinement J-2 Bilan provisoire

  Je repense à ma sortie de la semaine et aux courses. Comment dire? Vu l'attitude des gens, j'espère qu'on ne va pas se "manger" une deuxième vague. C'est un voeu pieux, il y a de grandes chances qu'elle arrive. Autant se préparer.

  Comment j'ai vécu le confinement? Plutôt bien au final malgré le fait qu'il met ma vie sociale et professionnelle en apnée. Ce qui m'a fait souffrir, ce sont les gens et les médias qui ne parlent que de "ça". Je suis en rogne à cause de ma batterie de voiture et de l'incapacité des pouvoirs publics à gérer la crise (on ne va pas se mentir...). Heureusement que Sibeth est là pour nous faire rire...

  Ce qui me chagrine, c'est mon manque d'inspiration. Je n'arrive ni à écrire ou si peu (je n'ai pas compté le nombre de mots écrits ce mois-ci mais si ça passe les 15 000, ce sera un record) ni à effectuer mes corrections. Mon problème majeur a été les soucis de sommeil au début qui ont mis du temps à se réguler à cause des discours ambiants autour de moi (les médias, les gens).

 Mais je voulais dire merci.

Merci aux soignants bien évidemment. Même si je suis désolée mais applaudir à 20 h, je trouve ça inutile et je ne le fais pas mais je pense à vous à chaque fois. Si la vie en avait décidé autrement, j'aurais aussi été en première ligne de par la formation que j'avais choisi au départ. J'imagine l'angoisse et j'espère que ces professions seront mieux reconnues qu'elles ne le sont.

Merci aux rédacteurs des rares blogs que je suis que j'ai eu plaisir à lire sans aucune régularité.

Merci aux maisons d'éditions qui ont permis d'offrir des livres électroniques gratuits (ou à très petits prix) de manière régulière durant toute la durée du confinement. J'ai une liste de lecture sur l'année mais j'en ai lu un avec délectation, le reste ira sur ma liste de lecture 2021 mais merci de m'avoir permis de continuer à rêver.

Merci à ma famille proche qui a été peu présente mais là quand même. Famille toxique donc pas évident mais elle a été à la hauteur.

Merci aux services de streaming video (légaux) d'exister, ça m'a vraiment aidée à passer le temps. Même si je me retrouve avec Netflix en plus de ce que j'avais prévu mais bon, tant pis, la dépense n'est pas énorme. Vous m'avez aidée à nourrir mon imaginaire et continuer de rêver.

Merci aux acteurs de la grande distribution dans leur ensemble qui m'ont permis de manger tout simplement. Producteurs, ouvriers, hôtes de caisse, directeurs de magasins, vigiles.

Merci à mes amis et voisins d'avoir été là par téléphone, sms, de visu à distance.

Merci à mes lecteurs qui sont plus nombreux que prévu, j'espère que vous avez trouvé du plaisir ou un écho à mes entrées de journal.

Merci aux artistes qui ont offert des concerts gratuits notamment. Personnellement, j'aurais aimé offrir un livre électronique de nouvelles ou autre mais j'en ai été incapable, mon inspiration est trop chaotique pour mener un projet à bien. Merci LS pour ton concert à la maison et ta gentillesse naturelle, merci aux artistes de OWTAH (et pour une jolie découverte que j'y ai faite).

Je ne remercie pas les commères qui papotent sans respecter les distances juste sous ma fenêtre en promenant leur chien dix fois par jour, ma mairie qui a été absente hormis un fascicule et un masque en tissu pas adapté au bout de près de deux mois de confinement et qui m'a interdit de bouger ma voiture, résultat, je dois changer de batterie avec de l'argent que je n'ai pas (si, merci la prime mais bon, j'aurais préféré travailler ou en faire autre chose).

Merci aux magazines féminins d'exister. J'ai ressorti une vieille pile de magazines qui trainaient dans un carton et ça m'a fait plaisir de les feuilleter; entre les pages de publicités et les articles sans intérêt, j'ai trouvé de quoi sourire un jour de déprime.

Merci aux escape book et aux jeux en ligne d'escape game d'exister, vous avez occupé une après-midi.

Merci aux livres de coloriage pour adulte d'exister, c'est toujours un plaisir de les sortir quand ça va moyen (même si à ce rythme-là, je les finirai dans 10 ans mais qu'importe).

Merci à mes artistes musiciens et chanteurs préférés de m'avoir accompagnée via ma liste de lecture Windows media player, ainsi qu'à mes films et séries préférés (je suis encore rendue dans les épisodes de GOT qui étaient de qualité et ça m'a fait du bien; j'ai enfin pu reprendre Westworld au début car je me suis toujours dit que c'était dommage de ne pas avoir persévéré, ce qui est bien vrai; je pensais avoir le temps de sortir mes DVD de Desperate Housewives qu'au final, je n'ai vus qu'une fois en entier mais ce n'est que partie remise).

Mon gros regret? Ne pas avoir battu un record de lecture, je suis super en retard mais tant pis, j'ai lu un livre super chouette que je n'aurais sans doute jamais lu sans la box Confinement lecture qui me hante toujours deux semaines après l'avoir fini alors, tant pis.

Journal d'une confinée 17 J+53 Brèves de courses

  Scène surréaliste et digne d'un temps révolu ce matin en allant faire les courses. Une queue qui s'étale largement sur le trottoir. L'accès au magasin est limité mais c'était déjà le cas avant. Trois quart d'heure d'attente, sous un soleil assez fort, pour faire mes courses en 10 minutes montre en main. Quatre fois plus de personnes que d'habitude!

  Distanciation sociale... 50 cm entre les gens, les gens avec un masque: 50 %, dont masques en tissu: 1/3. Proportion de personnes à risques (les "petits vieux" comme je dis affectueusement): 50 %. Gants: 20 % (pareil pour moi, je n'en ai plus). Ca promet...

  On rentre au compte-gouttes, gel hydroalcoolique à l'entrée (que les gens ne savent pas utiliser!!), personne qui discute dans les allées (heureusement, vu l'affluence). Soit ils font tous leurs courses pour aller travailler lundi mais ils ont largement eu le temps d'anticiper donc ça m'étonnerait que vu la situation actuelle, ils attendent le dernier moment. Soit... ils rentrent de "vacances".

  Dignes des parigots qui ont allégrement risqué de propager le virus, ils sont sans doute allés passer leur confinement sur la côte dans des stations balnéaires plus chics que là où j'habite. C'est sûr qu'entre une résidence secondaire (potentiellement une maison) contre un petit appartement, le choix est vite fait.

  Tu restes là où tu es. Point. C'est dans ton appartement du centre-ville et pas dans ta maison en bord de mer? Tant pis. Tu restes. Confinement. Devoir citoyen. Il ya des gens à plusieurs dans des studios.

  Je ne comprends pas que le gouvernement n'ait pas sanctionné ces abus. On doit s'enfermer pour protéger les autres et on laisse des (censuré) propager le virus dans des régions épargnées? Pour ma part, ça aurait été simple: tu as une résidence secondaire? Tu prouves que tu étais bien là où tu étais lorsque le confinement a été annoncé par des recoupements des relevés bancaires et des données gps du gps de voiture ou du mobile. Non respect? Un euro par kilomètres et par jour. Tu restes à 60 kilomètres de là où tu étais la semaine avant le confinement (hors vacances ou aide à un proche, visite chez la famille lorsque le confinement est décrété, je parle des résidences secondaires)? 60 euros multiplié par 50 jours. 3 000 € par personne du foyer qui ne peut pas prouver être restée où elle aurait dû l'être, dans les caisses de l'Etat pour fournir la population en masques, gants, gels, aider les soignants et les établissements de santé.

  Ca me met hors de moi. Ca va faire deux mois que je suis cloîtrée dans un petit appartement (de taille correcte pour moi toute seule) sans voir ma famille et à ne parler "en vrai" qu'à mes voisins quand je les croise ou à la fenêtre; la famille et les amis, c'est du téléphone. Pour protéger les plus fragiles et moi-même. Je ne comprends pas ce que les gens ne comprennent pas dans le mot "confinement"!

Confinement (définition du Larousse en ligne qui s'en rapproche le plus)
"Ensemble des précautions prises pour empêcher la dissémination des produits radioactifs, dans l'environnement d'une installation nucléaire. (L'enceinte de confinement d'un réacteur nucléaire est un bâtiment étanche entourant complètement le réacteur. C'est l'une des trois barrières placées entre les produits radioactifs et le public.)"

Point sur le gel hydroalcoolique: 
il faut en mettre partout et frotter jusqu'à ce qu'il soit sec. Donc aussi entre les doigts (surtout), les espaces interdigitaux (surtout) et la tranche de la main. Faire le poignet en dernier. Pas un lavage vite fait en frottant la paume et le dos des mains doigts compris.
https://www.onmeda.fr/video/lavage-mains-gel-hydroalcoolique.html

vendredi 8 mai 2020

Journal d'une confinée 16 J+52 Garder le moral

  Je suis étonnée d'avoir autant de lecteurs de mes passionnantes aventures. Je veux juste garder une trace de cette période particulière, rien de plus, je le fais pour moi et je pense que je vais bien souvent sourire en me relisant, un jour, qui sait? Mais comme je dis souvent, si ça vous fait plaisir, ça me fait plaisir.

  Malgré des bas tout à fait normaux qui amènent d'ailleurs souvent à publier un billet pour me vider avant que ça n'aille mieux, globalement, ça va. Chose que mes voisins (personnes que je côtoie le plus que ce soit en se croisant pour aller faire les courses, ramasser le courrier ou partager des choses à bonne distance) ne comprennent pas. Et le fait que je n'ai...pas le temps.

  J'ai de nombreuses activités, j'ai dû le dire ici et là. Les journées ne font que 24 heures et il faut dormir (en bien ou en mal, éternel débat que je n'ai jamais tranché, rêver, c'est cool mais sinon, hormis reposer le corps, c'est une perte de temps). Mes journées sont organisées de manière "militaire mais souple" selon le temps disponible. Disons que chaque matin, selon l'heure à laquelle je me lève la phase de la lune, l'âge du capitaine, la couleur du cheval blanc d'Henri IV et mon horoscope, j'évalue le temps qu'il me reste pour ne pas me coucher trop tard.

  En gros, ma journée se découpe entre:
- les activités artistiques: lecture, écriture, musique, danse hebdomadaire
- les corvées: ménage, rangement, vaisselle, administratif, couture enfin des fois, recherche d'emploi, pilates
- les loisirs: danse (une fois par semaine), escrime en solitaire (10 minutes à tout casser), mes rituels yoga/pilates du matin et du soir
- l'utilitaire: développement personnel (soit feuilleter un livre, regarder une video au hasard ou pour traiter un questionnement + regarder un film ou un documentaire pour faire entrer du rêve), études des langues.
Si je fais tout normalement, sans pression, en cumulant (j'écris généralement en regardant un film soit déjà vu, soit en faisant des retours en arrière de temps en temps), j'en ai pour 11 heures durant les grosses journées (avec les trucs hebdomadaires que j'étale sur la semaine) et en vitesse de croisière, 5 h environ sur le papier. Souvent, c'est largement divisé par deux voire trois car je vois large pour ne pas être prise au dépourvu. En cas de manque de temps, je supprime, reporte, cumule les activités ou y consacre moins de temps (sauf pour les langues, tout peut se compresser très très largement).
Ma journée est donc de base, structurée et bien remplie de choses plutôt positives. Je préfère vivre mes rêves un pas à la fois que de rêver toute ma vie que je les vis en attendant le bon moment pour m'y mettre.

  Tout ça pour dire que j'ai du mal à comprendre les réflexions du genre "tu n'as jamais le temps" "je ne sais pas comment tu fais, je m'ennuie à passer de ma télévision à mon livre et rebelotte" "je pète un plomb de ne pas quitter le quartier et voir toujours les mêmes choses". C'est simple, je n'ai pas beaucoup de temps pour m'ennuyer (mais dans ce cas, les services de streaming légal/VOD/jenesaispascommentçasappelle sont là justement pour ça).

  Oui, on ne peut pas sortir, c'est vrai. Mais en temps normal, on sort pour quoi quand on travaille? Les courses, l'administratif? Voir la famille, les amis, sortir durant le week-end ou se promener, les loisirs, faire des rencontres? Sauf que ce sont des choses qui ne sont pas possibles en ce moment! (ou à peine). Donc personnellement, j'essaie de mettre ça dans un coin; à quoi bon? Je fais ce que je peux faire et le reste attendra vu qu'il n'y a pas le choix, à quoi bon y penser? J'avoue que le confinement, je l'ai largement anticipé et pensé, ça doit aider. Je me suis dit que j'allais certainement dans pas longtemps me retrouver comme un astronaute dans sa fusée/navette spatiale (oui, c'est l'image qui m'est venu à l'esprit): toute seule sans pouvoir sortir ou à peine. S'ils arrivent à tenir, je dois pouvoir faire pareil ou limiter la casse. De toutes manières, nous n'aurons pas le choix, il faut faire avec et en faire quelque chose de productif. Mon objectif, le jour où on pourra sortir, c'est de me dire que oui, j'ai fait tout ça et me sentir fière de ça sans avoir à courir pour rattraper mon retard. Me dire que j'ai progressé sur certaines choses, été assidue sur d'autres et que je n'ai pas perdu mon temps tout en en profitant pour ne rien faire sans culpabiliser. De mini-vacances enfermées (c'est mieux que de voir ça comme un séjour en prison). Le souci, c'est que mine de rien, il me reste du temps malgré tout. Et que ma consommation de films/séries a bien bien augmenté. Perte de temps? Oui en un sens mais non car je m'accorde des vacances et je ne regarde pas que des films à la noix, il y a pas mal de documentaires/fictions historiques mine de rien, je m'en suis rendu compte. Je pourrais faire les trucs en retard (le raccommodage au hasard) mais tant pis, ça peut attendre encore un peu au point où j'en suis rendue.

  Disons que j'ai, mine de rien, peu de temps pour ruminer ce qui se passe (je ne supporte plus d'en entendre parler, j'ai ma dose surtout que ça tourne en boucle, merci les voisins et la famille) et que je lis des articles d'actualité et un ou deux blogs qui jouent le rôle de catharsis, j'écris ici ou dans mon journal intime, ça me suffit à exorciser tout ça.

  Moins j'ai de temps pour penser à ce qui se passe, mieux je me porte. 

jeudi 7 mai 2020

Journal d'une confinée 15 J+51 Confinement et poids

  J'ai perdu trois kilos en janvier sur les 17 kilos que j'avais prévus de perdre cette année (ou celle d'après). Ca a monté, lentement mais sûrement et un jour, j'ai dit Stop, ça ne peut pas continuer pour ma santé tout d'abord. Je ne veux pas mourir à cause d'un surpoids (enfin de pathologies annexes), lorsque l'âge viendra. Autant me prendre en main dès maintenant.

  Depuis mars, j'oscille entre un poids et un autre avec 2,5 kg d'écart, je fais le yoyo entre les deux malgré 3 kilos perdus en janvier. Le confinement a tout mis par terre. En temps normal, je marche beaucoup que ce soit pour les courses ou juste pour aller en ville (une heure de marche) lorsque les temps (climat et horaire) me le permettent. J'aime flâner, ça me fait du bien lorsque j'ai le temps, j'aime marcher, j'ai dû le dire plusieurs fois.

  Malgré la séance quotidienne entre voisins à distance (que je faisais déjà par intermittence par moi-même avant), le poids ne baisse pas. La cause? La bière. Un verre de bière de temps en temps, ce sont des calories en plus, des calories vides qui plus est qu'il est difficile de perdre. En avril, j'avais dit "tant pis" mais ce mois-ci, j'ai bien l'intention de me reprendre pour ne pas perdre le bénéfice des mois passés. Il y a le souci que déjà, un verre de bière, ça fait plus sortie qu'une tasse de thé sans compter la pression sociale. Les gens sont nombrilistes. Ce qui ne les concerne pas est occulté. Le fait que j'ai besoin de temps pour moi car je ne navigue pas entre ma télévision/mon canapé/ une page de roman/ mon ordinateur et rebelotte toute la journée. Et que j'ai bien l'intention de retrouver mon poids normal d'ici la fin de l'année, ce qui veut dire réduire les calories. Je sais que c'est un moment particulier mais il semble que ce soit amené à durer. Je dois en tenir compte. Et j'aimerais que les autres fassent un peu de même.

  Pour le moment, je suis dans les fourchettes que je me suis fixée alors ça va, si je ne me relâche pas ce mois-ci qui est bien entamé. Mais si je suis honnête, le manque de sorties fait que je marche moins qu'avant, les émotions négatives liées aux discours ambiants qui font stocker dont je ne parviens pas à me couper totalement, le voisin qui me fait gentillement à manger (je ne lui ai RIEN demandé mais je le vexe si je refuse; des féculents majoritairement avec un peu de légumes; j'ai refusé fermement, parfois jeté en douce mais si c'est gentil, c'est difficile à gérer niveau calories), les bières entre voisin que je ne peux toujours refuser et surtout le fait que je n'ai envie de rien et surtout pas de cuisiner. Même cuire des pâtes ou des oeufs relève du calvaire en ce moment ce qui en soi n'est pas grave. Des tomates, concombres et de la viande maigre suffisent à équilibrer les repas.

  Vigilance toujours, en vérifiant où j'en suis en permanence, en m'autorisant des écarts mais pas trop, en rééquilibrant en permanence. Globalement, ça va, ce n'est pas contraignant du tout, j'ai pris l'habitude; je fais mes courses à la semaine et ce n'est guère varié sur une semaine donc c'est facile. Je n'ai qu'à traquer les excès (bières) et les craquages parce que j'ai faim (ce qui arrive lorsque je rééquilibre suite à un apéritif mais j'arrive à me raisonner et à faire comprendre à mon corps que je ne vais pas mourir de faim, que j'ai de la réserve. C'est rigolo d'ailleurs de voir que...ça marche. Un thé et mon corps a oublié qu'il n'a pas eu sa dose pour ce repas (hypocalorique mais pas de quoi mourir de faim; des tomates à la place du pain/riz), mon ventre cesse de se tordre et de réclamer des calories).

  Les gens ne comprennent pas. Non, je ne suis pas grosse et ma santé n'est pas trop en danger pour le moment. Mais ce n'est pas moi, pas mon corps (je  n'en souffre pas le moins du monde au quotidien et les rares jours où ça m'embête, un haut un peu gainant ou une ceinture large suffisent à faire illusion pour moi-même). Comme si j'avais emprunté un corps qui ressemble au mien en attendant de retrouver le mien (en exagérant totalement). Patience, c'est pour cette année, je l'ai décidé mais nous voici bientôt à la moitié de l'année et les circonstances sont ce qu'elles sont. Par chance, j'ai eu un sommeil chaotique dernièrement, donc j'ai fait des petits-déjeuners tardifs qui tenaient lieu de petit-déjeuner et de déjeuner qui ont limité la casse (un petit-déjeuner normal avec un peu de légumes et un oeuf et c'est parti pour une nouvelle journée). Je ne dois pas perdre de vue mes objectifs à cause de cette situation particulière, rien de plus.

  Mon meilleur ami m'a appelée hier, rien d'intéressant de part et d'autres mais ça m'a fait du bien. La déprime? Quelle déprime? Ca va, retour à la normale. Même si ça me saoûle d'entendre sans cesse parler du "sujet du moment", les médias, les voisins, les commères sous ma fenêtre. J'ai failli me mettre à mes corrections aujourd'hui mais je n'ai pas pu par manque de concentration, ça viendra. La lecture a pris du retard ces deux dernières semaines mais ça revient. Rien de spécial, il faut juste donner du temps au temps.

mercredi 6 mai 2020

Journal d'une confinée 14 J+50 Les masques sont arrivés! bis Batterie HS

  Les masques de la mairie sont arrivés en boîte aux lettres! Le masque pour être honnête... Ca traverse mais ça a l'air d'aller à peu près. Disons que si quelqu'un éternue juste à côté de moi si on est deux avec un masque, ça ira. Un seul, c'est moyen. Si on me crache dessus, ça ira, la "bave" restera dessus, le virus traversera sans souci si je respire. C'est toujours mieux que rien de toutes manières. Les masques chirurgicaux, ça coûte cher, il y a des délais si on les achète via internet et je suis bien consciente que d'autres en ont plus besoin que moi même si je limite les sorties au maximum pour les économiser (je doute qu'il y ait pénurie, sur le site où je vais, il y en a toujours plein en stock donc...) alors ma foi, c'est mieux que rien, ça dépanne.

  Les élastiques ne tiendront pas longtemps et il est trop large même déployé pour protéger, ça passe sur les côtés alors que je n'ai pas ce problème avec les masques chirurgicaux. Le tissu est beau, c'est dommage d'ailleurs, on dirait un peu le genre de tissu utilisé par les serviettes de restaurant, celles qui sont bien épaisses et lourdes. Je n'ai pas une morphologie standard, je l'ai dit lors d'un vieux coup de gueule sur les tailles de vêtements mais là, ils ont fait fort. D'un autre côté, je ne compte pas dessus donc ça ne change rien à dire vrai. Et la couleur n'est pas du tout salissante (ironie), ils ne pouvaient pas faire pire. La filtration? Moyen; mieux que rien, pour être honnête mais je n'ai aucune confiance dedans. Je m'étais dit que peut-être j'en achéterai mais non, non merci, ça ira. Mon instinct me dicte que ça ne sert à rien (ce qui n'engage que moi) et je reste sur cette impression). Mais ça vaut mieux que rien et on ne sait jamais ce qui peut arriver. J'ai toujours des mouchoirs en tissu dans ma trousse de maquillage, bien pliés dans leur petite pochette, je peux faire pareil avec le masque au cas où.

  Ma batterie est morte, elle ne redémarre pas même avec de l'aide. A plat de chez à plat. Donc tous les "spécialistes" qui m'ont dit que "non, elle va redémarrer" alors que depuis le départ, je leur dis qu'ils ont tort et qui m'ont "gonflée" avec ça en sont pour leurs frais. Donc oui, je vais devoir racheter une batterie (à moins qu'une batterie à plat de chez à plat puisse se recharger chez un garagiste mais j'en doute fortement). Mais ça attendra...encore. Je l'ai mauvaise quand même, ça aurait pu être évité et j'ai d'autres frais à assumer avant (mais on arrive au bout, bon gré mal gré).

lundi 4 mai 2020

Journal d'une confinée 13 J+48 Les masques sont arrivés!

  Les masques sont enfin arrivés en grande surface! A J+48! Plus d'un mois et demie après le début de l'épidémie, les masques arrivent. Masques chirurgicaux: 10 € les 10 soit le prix que j'ai payé les miens, reçus il y a...un mois. Commandés le 15 mars, reçus le 02 avril. Du coup, j'ai un peu de mal à comprendre comment ça a pu mettre un mois et demi pour les avoir en vente... Enfin si, je suppose que les centrales d'achat ont tenté de négocier les prix avant d'acheter au prix normal ou de négocier des conditions de paiement avantageuses (peut-être que cette fois-ci, le vendeur voulait un paiement comptant et non à 90 jours comme ça doit se faire habituellement et qu'il a fallu négocier? D'où mise en attente? Aucune idée, je ne sais pas du tout). En tout cas, ça fait plaisir de voir que les magasins n'en profitent pas pour se faire de l'argent.

  Ici, les masques (en tissu) distribués par la mairie, c'est dans la première quinzaine de mai. Normal... Au bout de deux mois de pandémie, on aura des masques (en tissu soit de dépannage en ce qui me concerne, (en cas de souci de masque chirurgical); masque en tissu auquel, je ne fais aucune sorte de confiance). J'ai hésité à m'en faire un au cas où mais comme au pire, j'ai toujours une écharpe et que ça ne fait pas grande différence en cas de problème, j'ai renoncé.

  Ca promet...

samedi 2 mai 2020

Journal d'une confinée 12 J+46 Fuir les agents pathogènes

  Pathogène du grec Pathos souffrance et Génos naissance. Ici, pathogène au sens propre donc.

  Séance de sport à distance avec un voisin puis on discute. La discussion a tourné uniquement autour de la pandémie. Et j'ai eu beau tenter d'orienter la conversation vers autre chose, rien à faire. Et je me suis rendu compte que ça fait un mois et demie que ça dure. Ceci expliquant cela en grande partie. Stimulus, traitement de l'information, émotion en gros pour schématiser à fond. En ce moment, plus d'informations négatives entrent que de positives (même si ça se discute, un bon livre ou un bon film, ça reste de l'information positive à mon sens mais dans les périodes où on est enfermés, les relations avec les autres prennent une autre dimension). Les gens autour de moi, les médias (que j'évite au maximum de toutes manières) ne parlent que de "ça". Déjà qu'un confinement, c'est dur...

  Bien sûr, je comprends le besoin de verbaliser et d'échanger mais je crois qu'il faut rester mesuré. On en parle mais on ne parle pas QUE de ça! Or, c'est le cas et ça coince. J'ai beau ramener la conversation sur des choses positives, ça reste compliqué. Alors que faire? Emotionnellement, cela ne n'est pas supportable dans le contexte actuel. Ne reste que la fuite. Après, je ne jette pas la pierre aux gens. Mes parents tentent de me faire sourire avec des sms humoristiques sur le sujet mais si l'intention est gentille dans le fond, ça ne m'aide pas. J'ai besoin d'air, de penser à autre chose. Peut-être que c'est moi qui suis différente de la majorité des gens, sans doute. L'hypersensibilité (et la fatigue, ne nous mentons pas sur le sujet) n'aident pas. Peut-être que l'émotion ressentie est plus profonde et qu'au lieu de jouer un rôle de catharsis, elle me blesse un peu et que d'attaque en attaque, mes défenses s'effritent. C'est tout à fait possible mais je suis honnête avec moi-même, actuellement, je ne peux pas le supporter. Alors, je vais me couper des conversations sur le "sujet du moment" et tout simplement partir, cela ne m'intéresse pas et j'estime ne pas avoir à culpabiliser, c'est une mesure d'hygiène mentale. Tout comme partir quand quelqu'un fume et refuse d'éteindre sa cigarette, je m'éloigne. Moi aussi, j'ai besoin d'en parler, ici ou dans mon journal intime mais j'essaie de ne pas polluer et charger émotionnellement les autres avec "le sujet" ou alors, pas longtemps.

  C'est en très grande partie de là que vient ma déprime actuelle, il me semble. Ou en tous cas, ça n'aide pas du tout car les seules relations que j'ai en ce moment ne parlent que de CA. Or, j'ai besoin d'autre chose. Parlez-moi de chatons, de papillons, de fleurs, de livres, de musique, de ce que vous ferez après, de vos loisirs, mais pas de ce qui se passe en ce moment. Et moi, j'irai mieux. Parlez-en à votre blog, votre journal intime ou à votre psy. Mais laissez de l'air aux gens dans votre entourage, parlez leur d'autre chose. Si c'est dur pour vous, ça l'est aussi pour eux. Et ne parler QUE du ça, ça va deux minutes. Ce n'est pas ce que je recherche, je cherche autre chose, j'ai besoin de verbaliser les choses bien sûr mais vite fait, bien fait et on passe à des sujets plus positifs. Et tout le monde s'en portera mieux.

  Sinon, ça va mieux, nettement mieux. Je me suis pris un premier mai de relâche à regarder des films, écouter de la musique et lire ce qui m'a fait le plus grand bien. Il me fallait toucher le fond, je remonte doucement.

vendredi 1 mai 2020

Journal d'une confinée 11 J+45 Episode dépressif et confinement

  Depuis une petite semaine, je coule doucement vers un épisode dépressif. Je ne dors pas bien malgré des heures de sommeil correctes mais la qualité est mauvaise (j'ai même fait un rêve dont je me suis souvenu chose très rare chez moi; par curiosité, j'ai été voir sa signification, rien de négatif en soi), je mange normalement mais les litres de thé coulent à flot (plus que d'habitude mais j'en consomme déjà énormément). Je manque d'énergie physique, c'est le point négatif et ma créativité est au plus bas, je n'arrive pas à écrire et le manque d'énergie m'empêche de me mettre à mes corrections.

  Le discours ambiant me plombe le moral: confinement, coronavirus, ce qu'on fera après le confinement (mais quand? Si c'est repoussé? Rien n'est fait). Je comprends que les gens aient besoin de se vider, je me vide ici et dans mon journal intime mais j'évite d'abreuver les gens de discours négatifs quand je peux.

  Le sommeil est ce qui me fait basculer car tout le reste va bien. Jusqu'ici, j'ai su pousser un coup de gueule quand il fallait, pleurer quand il fallait, me vautrer dans les livres, le thé, les vieux magazines féminins que j'ai ressortis et les films quand il fallait, faire un cours de danse virtuel quand il fallait, écrire quand il fallait. Ca craque, je viens ici et une fois la page refermée, ça va mieux. Mais mes relations les plus proches ont besoin de verbaliser sur le confinement et tout ce qu'elles ne peuvent pas faire. C'est dur de leur dire de regarder un film d'horreur (parce que oui, apparemment, c'est bon contre la dépression), de prendre un journal intime et d'écrire dedans mais de garder leur négativité pour elles. Il n'y a pas que le confinement dans la vie, je vois les livres numériques gratuits qu'on m'offre généreusement, le temps dont je dispose (même si au chômage, ça ne change pas grand chose) et la déculpabilisation de prendre de pseudo-vacances.

  Depuis hier, ça va mieux. Cette journée a été horrible mais elle a cristallisé mes émotions négatives. Parfois, il n'y a rien à faire, juste se laisser couler, toucher le fond et donner de l'élan pour remonter. C'est le choix que j'ai fait parce que mon instinct me dicte que c'est la seule chose raisonnable à faire. Et oui, ça va mieux aujourd'hui qu'hier, j'ai touché le fond et je remonte.

  Un rêve me poursuit depuis plusieurs nuits et plusieurs jours: une araignée tisse sa toile, inlassablement. Ce n'est pas négatif apparemment, paix, travail, créativité, communication avec autrui et il est vrai que c'est ce qui me manque pour retrouver la paix intérieure. Me remettre au travail et à mes activités quotidiennes délaissées depuis quelques jours, la routine sera ma meilleure arme pour remonter et retrouver le sommeil. Ma créativité est en berne et cela m'embête, je l'admets mais comme je ne sors pas, il n'y a pas grand chose qui "rentre", hormis les livres que je lis et les films que je regarde, les oiseaux que je vois dans les arbres devant ma fenêtre, ce n'est pas suffisant pour m'alimenter. Mon esprit à faim, faim de bribes de conversations entendues, de livres aux titres rapidement entrevus dans le bus ou dans les librairies, faim des gens et de la vie en général, faim de soleil surtout et d'air pur, de trajets en bus aussi, j'aime les trajets en bus baladeur vissé aux oreilles ou livre en main, les gens autour, le balancement du véhicule, les gens qui montent et descendent, les conversations, les connaissances croisées au hasard. En temps normal, j'aurais pris le bus, fait un tour en librairie pour le plaisir de flâner, acheté un sandwich, me serais offert un cinéma (et un paquet de bonbons) si ça ne va vraiment pas bien et je serai rentrée à pied jusque chez moi, tranquillement ce qui me fait trois quart d'heure/une heure de marche. En rentrant chez moi, je me serai fait un thé et mon état émotionnel serait revenu à la normale. Mais je n'ai pas ces soupapes de sécurité donc ça a été plus long. J'ai mis un peu de temps mais je l'accepte. Mon retard sur mes cours de langue en ligne s'accumule mais tant pis, mon retard de lecture aussi, d'écriture, de correction, en violon mais tant pis, ce n'est pas grave, je ne songe même plus à le rattrapper, j'ai besoin de me mettre dans une bulle, mettre ma vie entre parenthèse et en suspension pour quelques temps. Un jour férié, c'est l'idéal pour me faire une journée lecture, thé, films et jeux video sans culpabiliser. Et demain, demain, ça ira mieux.

  Hier après mon rendez-vous désastreux, je voulais rentrer à pied chez moi comme je l'aurais fait en temps normal mais à cause de leur confinement, je n'ai pas osé tenter le diable. Je n'ai pas pu faire jouer la soupape de sécurité habituelle et les conséquences n'ont pas tardé à se faire sentir. Le manque de ce qui devait me vider émotionnellement a continué à charger la mule.

Fais du bien à ton corps pour que ton âme aie envie d'y rester. C'est un proverbe indien et c'est tellement vrai. Un bain (pas moussant, hélas), des boules de bain, un carré pétillant et ça ira mieux. Une journée à ne rien faire sans culpabiliser et ça ira mieux, nettement mieux. Et tant pis pour le poids, il attendra. J'ai pris un demi-kilo ce mois-ci, je crois mais d'un autre côté, je me suis affinée alors tant pis, ça peut bien attendre quelques jours. M'accorder un week-end de trois jours sans sortir ne peut que me faire du bien. Et surtout couper les gens et leurs discours négatifs. Vos gueules, les gens! Il n'y a pas que le coronavirus et le confinement dans la vie! Lisez des livres, écoutez de la musique, regardez des films, des documentaires et des vidéos à la c... sur internet, dansez mais par pitié, oubliez le confinement pour une journée, une seule.