jeudi 30 avril 2020

Journal d'une confinée 10 J+44 A fleur de peau

  Je l'attendais de pied ferme ce rendez-vous. Un mois et demi que j'attendais ça!

  La journée avait mal commencé, j'ai eu beau me coucher à une heure raisonnable, j'ai très mal dormi comme c'est le cas depuis une semaine. La fatigue commence à se faire sentir mais tant qu'il n'y aura pas un rayon de soleil, ce sera compliqué.

  Prendre le bus! Un plaisir dont je suis privée depuis un mois et demi. Un siège sur deux, les gens avec des masques (mais seulement les trois quarts!!), les gants qui se déchirent mais j'en ai pris d'autres avec moi. Dans la salle d'attente, je m'étonne qu'il n'y ait personne à attendre et que le personnel ne soit pas là. Je me renseigne, le rendez-vous est annulé et ils ont oublié de prévenir (il y a eu un souci informatique apparemment et avec les réductions d'effectifs, ce n'est pas simple et ça a été fait en urgence (comme quoi même eux ont été pris de court par les annonces gouvernementales)). Re transport, re pluie et la fatigue qui me retombe dessus, les larmes qui coulent (je me suis maquillée, forcément). L'attestation numérique, ce n'est pas ça, je n'ai jamais pu l'ouvrir sur mon téléphone, j'ai dû l'imprimer en "urgence" (mot que mon imprimante ne connaît pas, elle est soi-disant rapide mais je la trouve super lente personnellement); heureusement que j'ai vérifié avant (mais il n'y avait personne pour vérifier de toutes façons).

  Mon état émotionnel est fragile: le temps pourri, l'enfermement, les voisins qui tournent en boucle sur des pensées négatives et ne parlent que du confinement (je sais qu'en ce moment, il n'y a pas grand chose d'autre qui "rentre" mais quand même, on peut aller les chercher, je parle du livre que je lis, des films que j'ai vus, des histoires que je n'arrive pas à écrire) et les troubles du sommeil. Et honnêtement, ce matin, ça a été la totale: l'ampoule qui claque donc obligée de me débrouiller dans le noir ou presque, l'attestation sur téléphone qui ne fonctionne pas, j'ai dû en imprimer une rapidement (mon imprimante est d'une lenteur abyssale), la pluie et la semelle de mes chaussures qui laisse passer l'eau (elles sont vieilles mais si je l'avais vu avant, ça aurait été mieux), le fait que j'ai vérifié les horaires de bus deux minutes avant de partir et que je n'avais pas pensé que c'était le service minimum. Dieu merci, je suis arrivée un peu en avance, c'était parfait.

  Et le rendez-vous annulé! Il n'y a rien de catastrophique mais j'aurais aimé qu'ils refassent place nette pour mon souci de santé, parler à quelqu'un d'autre que les voisins que je croise, ils sont gentils et puis j'avoue, l'un d'eux est mon fantasme secret du moment même si je sais que je n'ai aucune chance (âge, centres d'intérêt, situation professionnelle, rien ne colle) mais il est beau, on ne va pas se mentir et ça m'avait fait du bien de rêver de nouveau ces derniers mois tout en gardant les yeux ouverts pour le remplacer à la première occasion plus compatible. Cela ne m'a pas empêché de rêver à mon autre fantasme secret mais bon, lui au moins, je le voyais en vrai, on parlait de choses professionnelles. Et avec son collègue, au moins, j'aurais parlé à d'autres êtres humains que mes voisins, des gens que je connais un peu même si ça ne durait qu'une heure. A priori, je ne les reverrai même pas, je ne pourrai pas les remercier de m'avoir supportée, écoutée, aidée, d'avoir tenté de me comprendre, répondu à mes questions même si c'est leur métier mais d'avoir été humains dans un monde de plus en plus déshumanisé. Et de m'avoir acceptée comme je suis malgré les sourcils froncés, les marques d'étonnement, ils ne m'ont jamais jugée sur mes raisonnements, mes questions, ils ont toujours été super patients; bien sûr, chaque fois que j'ai pu, je leur ai expliqué mon fonctionnement, ma tête qui part tout le temps dans tous les sens, mes émotions toujours à fleur de peau, l'émotionnel qui commande à tout le reste, les hypothèses et raisonnements qui vont parfois chercher loin sur le plan des médecines alternatives vu que leur traitement n'est pas suffisant pour régler le problème quoi qu'ils disent, il faut toujours revenir dessus et ce n'est pas viable à long terme mais ils m'ont acceptée comme je suis et ça c'était agréable, ça me change des gens qui veulent me changer (je ne peux pas, j'ai essayé mais je ne peux plus, j'essaie d'accepter les gens comme ils sont et je demande la même chose). J'aurais voulu les remercier si j'avais su qu'on ne se reverrait pas même si je l'ai fait lors du dernier rendez-vous.
Et le fait de ne pas avoir prévenu, même si ça c'est fait du jour au lendemain, qu'ils ont d'autres personnes à voir, un mail ce n'est pas long à envoyer pour prévenir. Il y a apparemment eu une annulation automatique mais je n'ai rien reçu (au contraire, j'ai eu une confirmation), ça a buggé et je ne suis pas la seule mais les personnes qui me suivent auraient pu doubler l'envoi surtout pour expliquer que peut-être j'allais changer de référent.

  Honnêtement, ça fait deux ou trois jours que ne dors pas malgré tous mes efforts, j'ai mal aux muscles malgré les massages réguliers juste pour prendre soin de moi. 

  Bref, émotionnellement, ça déborde en ce moment et ça a explosé. Mais ça m'a fait du bien, il fallait que ça arrive pour vider le trop-plein émotionnel et repartir d'un bon pied. Et puis, j'ai pu sortir, prendre le bus et parler à un autre être humain que les voisins que je croise et ça c'est déjà une grande avancée. Un mois et demie d'enfermement, je crois que c'est ma limite, je m'en doutais un peu beaucoup.

  Le confinement a eu du  bon ce mois-ci, j'ai très peu dépensé (les courses sont une galère, je n'ai envie de RIEN alors j'ai vidé mes placards pour avoir le moins de choses à acheter et le moins de courses à faire). Niveau poids, j'ai perdu régulièrement et beaucoup les trois derniers mois et j'ai repris un peu ce mois-ci ce qui est normal (malgré le sport, je marche moins, le niveau émotionnel est moyen car être enfermé n'est fait pour personne donc mon corps stocke et sans avoir affamé mon corps, j'ai réduit les dépenses donc il stocke le surplus. Surplus qui vient uniquement des bières partagées à distance avec les voisins car il n'est pas encore interdit de déposer une petite bouteille de bière non ouverte sur le palier et de trinquer à distance; et un verre de bière, ça coûte cher sur le plan calorique). Mais tant pis, je n'ai pas envie de me priver des apéros entre voisins qui restent le seul lien social que j'ai en ce moment, je tente de compenser mais c'est dur, même si souvent l'un d'eux m'invite dans l'après-midi et me fait un thé (ou j'emmène mon thé car le sien est dégueulasse) pendant qu'il se boit une bière.

  Mon budget loisirs a fondu car je n'ai pas fait ma sortie restaurant mensuelle, pas été faire un tour en librairie au risque d'en ressortir avec un livres/DVD que "j'ai pris même si ce n'est pas raisonnable pour mon budget car il n'est pas cher et que ça passe". Mais je m'étonne d'être aussi riche, ça ne devrait pas être le cas pourtant, j'ai dû me fournir en gants et masques; niveau essence, je n'avais pas prévu d'en faire ce mois-ci donc ça aurait dû se compenser plus ou moins. J'ai forcé sur le paiement des trucs à payer (impôts et soins non remboursés) pour m'en débarrasser, le budget chaînes de VOD a explosé avec l'arrivée tant attendue de Disney+ et le craquage/achat compulsif (ne nous mentons pas) ou presque pour Netflix. C'est un mystère absolu. Je devrais avoir la prime (mais je m'en "fous", je veux un travail rémunéré correctement, pas qu'on me fasse l'aumône) coronavirus, ça allégera mon budget en me permettant de tout payer. Et ma batterie de voiture attendra vu que je ne pourrai pas la recharger a priori donc la changer avant qu'on puisse sortir n'a aucun intérêt.

  De toutes manières, cette journée est partie pour être une journée poubelle. Le rendez-vous annulé, la pluie pile quand je sors faire les courses, la pluie qui m'a presque brûlé la peau des cuisses (jean qui colle, eau froide qui tombe avec violence et peau chaude ne font pas bon ménage). Une journée où il faut juste attendre qu'elle se termine, éviter de faire des bêtises et le lendemain, c'est terminé.

  Sinon la mairie s'est enfin décidée à se bouger ah non, j'y ai cru mais ce sont les journaux locaux qui l'ont envoyé, merci aux eux, c'est sympa de leur part: j'ai trouvé un petit journal d'informations dans ma boîte aux lettres! J'ai rigolé tant c'est pathétique. Sérieusement, ça fait un mois et demie qu'on attend qu'elle fasse quelque chose, donne des instructions ou juste fasse savoir qu'elle est là! La mairie est aux abonnés absents hormis deux ou trois affiches. Un fascicule d'information distribué en boîtes aux lettres avec les adresses utiles aurait été pas mal quand même. Juste pour dire que l'administration au plus près du terrain est là pour nous mais non...

mardi 28 avril 2020

Journal d'une confinée 9 J+42 Considérations inutiles sur les budgets loisirs et masques Point sur les plateformes de streaming vidéo (légales)

  J'ai fini mon nanowrimo!

  Je suis avec attention depuis quelques jours cette histoire de masques obligatoires dont on ne sait pas grand chose au fond. Déjà, il faudra bien compter trois ou quatre masques par personne pour être tranquille car ils ne durent que quelques heures. Pour le prix, en fait, on n'en sait rien et on lit de tout: 15 € et lavable 30 fois; 5 € et lavable 20 fois. Quelles normes? Quel tissu? Pourquoi le prix n'est pas fixé par l'Etat sur le plan national? Qui ira vérifier combien de fois le masque a été porté?
Personnellement, je n'ai aucune confiance en ces masques, je suis désolée de le dire. J'avais quelques masques chirurgicaux que j'ai partagé avec mes voisins donc en utilisant un masque par semaine pour les courses, ça n'a pas duré. J'avais des masques rigides que j'ai doublés de plastique que j'ai également partagés que je désinfecte à l'alcool à 90°C à chaque sortie. Eux sont étanches et ils ne laissent pas passer les gouttelettes de salive. Si le masque devient obligatoire, je pense le doubler de plastique, je n'ai aucune confiance dans les masques en tissu, mon instinct me hurle que ça n'est pas suffisant et mon instinct me trompe rarement (et je l'écoute rarement, je l'avoue).
Il a un point qui me chiffonne, le coût. Je suis seule, ça va. Mais un artisan (restaurateur ou libraire au hasard), un seul salaire, un conjoint (qui ne travaille pas donc), trois enfants, cinq personnes et au moins trois masques par personne, ça fait un sacré budget.

  Je me suis également demandé si j'avais fait des économies avec le confinement...
Le budget bière a un peu augmenté à cause des apéros entre voisins (à distance, chacun sa bouteille, son verre, son appartement et on papote pas trop fort, porte ouverte ou à la fenêtre) mais je prends souvent du thé parce que je n'ai qu'un seul corps et que j'entends qu'il dure le plus longtemps possible. Le budget essence est à zéro mais le budget batterie a explosé (merci!!!) même si mon père pense pouvoir me la redémarrer, je tiens les paris car je n'y crois pas une seconde).
Le budget loisirs (deux verres et un restaurant pas cher par mois environ) est à zéro également donc économies.
Le budget livres est à zéro aussi, grâce aux livres numériques offerts (il y a de très bonnes surprises) mais ce n'est que partie remise une fois les librairies ouvertes.
Le budget taxe d'habitation est en passe d'être réduit à néant, j'ai presque fini de la payer (avec de gros sacrifices financiers mais peu importe) ce qui me soulagera sur le budget-santé-pas-remboursé; sur ces deux postes d'ailleurs, merci aux concernés qui n'ont vraiment pas été casse-pieds sur le paiement que ce soient les délais ou les mensualités, l'étalement, ils ont tout accepté (même si je ne pouvais pas faire mieux).
Le budget qui a le plus augmenté est le budget "VOD" (je ne connais pas le mot français pour streaming (légal bien sûr), serveur de video en continu??), j'avais déjà OCS (pour suivre Game of thrones mais avec l'arrivée de la chaîne HBO, je ne sais pas ce que ça va donner mais comme j'ai tous les DVD sauf la dernière saison dont j'attends que le prix baisse au niveau de ce que j'estime qu'elle vaut (donc pas grand chose...), cela m'importe peu), je ne pouvais pas passer à côté de Disney+ qui malgré ses couacs au démarrage fonctionne très bien (grande fan de Walt (paix à son âme) devant l'éternel, ce service était bienvenu en ces temps troublés même si la chronologie des médias sur des oeuvres distribuées directement par Disney et ses filiales et produites par ce même distributeur, me semble ubuesques, j'ai du mal à comprendre la logique! Ce n'est pas parce qu'un film est sur Disney+ que je ne vais pas acheter le DVD si j'avais envie ou prévu de le faire. Dès la bande-annonce, je sais si oui ou non, j'irai le voir au cinéma et/ou si j'achéterai le DVD (mais je suis peut-être une exception). En manque de nouveautés (j'ai prêté des DVD à mes voisins mais eux n'ont presque rien et rien qui m'intéresse; ne parlons pas des chaînes de télévision qui ne font aucun effort), j'ai compté et recompté mon budget pour me tourner vers Netflix.
Juste un coup de gueule contre les chaînes publiques qui ne font aucun effort en ce moment et qui repassent de vieux trucs vus et revus, elles pourraient passer des choses plus récentes ou peu connues (il y a des tas de films sans prétention qui sont sympa).

En résumé car les gens me demandent souvent mon avis en ce moment et que j'en ai marre de me répéter:

OCS 9,99 € par mois:
je l'ai depuis plus d'un an donc je commence à le connaître; pas mal de vieux films, quelques nouveautés inconnues de qualité variable, des séries plus que correctes (HBO dont GOT et Westworld (que j'ai repris au début après avoir lâché à la moitié de la deuxième saison car ça n'avançait pas et en effet, la deuxième saison est lente et ça ne bouge qu'à la troisième)) assorties de quelques films français à succès relatif (pas forcément les gros succès mais les films de qualité que tout le monde ne va pas voir) que j'aurais été voir au cinéma si j'avais pu (j'ai adoré Roxane mais je doute que ça plaise à tout le monde et je n'ai pas regardé plus de 10 minutes de Raoul Taburin a un secret) et dont j'aurais pris le DVD si je le trouvais à pas cher. Plus pas mal de vieux films que je ne regarde généralement pas et des films/téléfilms que je regarde parfois par curiosité (il y a de bonnes surprises). Globalement, je m'y retrouve largement pour le prix d'une place de cinéma. Je paie 10 € par mois, j'en ai pour mon argent, on va dire. Pour le prix, il est évident que le client n'aura pas que des films hyper récents et que pour les rentabiliser, il faut couper avec de "vieux trucs" que j'ai plaisir à revoir ou découvrir.

Disney+ 6,99 € par mois:
Fan des Disney devant l'éternel (même si les derniers et leurs images de synthèse me font grincer des dents), j'ai attendu avec impatience son arrivée en France. Les grands classique Disney et les Marvel ne pouvaient que me plaire. Les courts-métrages Disney m'ont énormément aidée en cette période difficile (les petits dessins animés mettant Mickey, Donald et compagnie en scène sont vraiment de qualité et il y en a pléthore) et Pixar. Les documentaires National geographic sont la cerise sur le gâteau, ils sont vraiment top. Je regrette que les films et séries soient pas mal axés pour les jeunes adolescents (mais je suppose qu'ils ont été récupérés de Disney channel et que ça va changer). Le truc, c'est qu'une fois le catalogue visionné (mais il y a de la marge), ça va tourner en rond sauf créations originales. Ceci dit, rien n'interdit l'abonnement intermittent car c'est sans engagement.

Netflix 7,99 € par mois:
J'ai pris pour voir mais j'ai l'impression que c'est un joyeux bordel. Je n'arrive pas à savoir si les films restent en ligne ad vitam aeternam ou s'ils ont une durée de vie limitée (combien de temps? Au moins, sur OCS, on sait dès le départ que c'est 99 jours même si les films ont des chances de revenir ensuite). Le classement a l'air compliqué et pas toujours pertinent. Il y a de tout: du neuf, du vieux, du vu et revu tout en restant récent (donc des trucs dont on m'a prêté les DVD ou vus sur Canal+ avec mes parents il y a quelques années mais pas si vieux que ça non plus), des séries que j'ai vu à la télévision par intermittence donc un épisode de temps en temps quand je tombe dessus (du genre Gossip girl dont j'ai vu l'épisode final tout à fait par hasard) et que j'aurais plaisir à voir en intégralité (même si les séries fleuve avec des épisodes de remplissage très peu pour moi). J'ai l'impression que ça part dans tous les sens et qu'il y a trop de choses pour faire une sélection raisonnable. Pour un confinement où on n'a presque pas le droit de sortir, ça me va mais à long terme, ça me semble compliqué car je ne passe pas ma vie devant les films même si j'en consomme beaucoup car je les regarde en lisant un livre ou en écrivant, tricotant, faisant du raccomodage, du dessin, du coloriage pour adulte donc un peu toute la journée quand je suis chez moi. A voir sur le long terme.

mercredi 22 avril 2020

Journal d'une confinée 8 J+36 Colère

  Je suis en colère. A cause de l'impréparation du gouvernement et de sa "gestion" de la crise sanitaire. Marre d'être une vache à lait.

  Ma batterie de voiture m'a lâchée ce qui est était à prévoir mais j'ai eu beau contacter mairie et police, rien à faire: interdiction de rouler même vitres fermées, même sur le parking sans bouger. Du coup, je n'ai plus de voiture sauf à signer un gros chèque à découvert à la sortie du confinement et me taper le démontage/remontage. Super sachant que par chez moi apparemment, les horaires de transport en commun sont presque similaires à ceux des dimanches et jours fériés. Moralité: je ne peux plus me déplacer pour mes rendez-vous à venir sauf à partir super tôt et me taper plus d'une heure de transport là où quinze minutes de voiture auraient suffi. J'ai intérêt à charger ma liseuse que ça serve au moins à quelque chose de positif. (rester optimiste, carpe diem, blablabla). Je suis en colère quand j'y pense (ou quand on me le rappelle) donc j'évite d'y penser tout simplement, ça peut bien attendre. Les garagistes se frottent les mains à n'en point douter.

  J'ai suivi avec attention la crise économique qui se prépare et je regarde cafés, restaurants, librairies qui tentent de s'en sortir. Que fait l'Etat? J'aurais donné un peu à certaines librairies que j'aime bien mais je n'ai pas trouvé de cagnottes, je suppose qu'elles s'en sortent pour le moment. Avec tous les livres gratuits offerts en ce moment, je peux me passer d'achats jusqu'à la fin de l'année ce qui aurait permis un glissement de trésorerie pour les aider. Tant pis, j'imagine qu'elles feront les comptes à la fin du confinement. Je ne me fais aucune illusion concernant ma situation financière, ce sera juste encore alors que j'allais pouvoir enfin respirer après avoir fini de payer de grosses sommes malheureusement incontournables.

  Que dire d'autre? Marre des donneurs de leçon qui me disent qu'à tel endroit ils cherchent du monde (smic, pas dans mon secteur, sans indication sur les moyens de protection et maintenant sans voiture). Je postule dans mon secteur très élargi sans succès mais sans voiture, ça va être limité, je commence à en prendre conscience. Les agences interim me gonflent à m'appeler maintenant alors qu'en temps  normal, elles ne proposent rien. L'autre jour, je me suis tapé plus d'une heure de tests à la con en tout genre dont je n'ai pas eu le résultat pour le moment. Les employés remplissent leur CVthèque pour justifier leurs salaires mais comme elles ne proposent rien derrière et n'ont aucune idée de la manière dont ça se passera après (sinon que le redémarrage va être très très lent et qu'il n'y aura rien de concret d'ici là d'après plusieurs agences que j'ai eu au téléphone), je crois que pour une fois, elles pourraient m'oublier. J'en ai marre de stresser pour que dall.

  Je ne vois pas le bout du tunnel et c'est difficile d'autant plus que mes voisins commencent à péter un plomb les uns après les autres et que ma famille toxique ne m'aide pas en ce moment. Pourtant, il y a de jolies choses: les films que je n'ai jamais eu le temps de regarder, les livres numériques généreusement offerts en ce moment, la musique, les séries que je peux enfin regarder parce que d'ordinaire, je manque de temps.

  Hors de cette addition, rien n'a de réelle importance pour le moment. Le reste peut bien attendre.

Confinement réussi= thé+livres+films+musique

mardi 14 avril 2020

Livres numériques gratuits ou à petit prix, récapitulatif (mise à jour du 27/04)

/!\ Billet régulièrement mis à jour /!\

Confinement lecture

inscription par email, reçus chaque jour dans la boîte mail
https://covid19.confinementlecture.com/

Les éditions Gloriana
romance et romans historiques. Pas mal de titres entre 0 et 3 €.
http://gloriana-editions.com/index.php/boutique/

Noir d'absinthe
pack 19 livres variés à prix libre
https://www.noirdabsinthe.com/offre

Furet du Nord
il faut trier un peu mais il y a du choix
https://www.furet.com/ebooks-gratuits

Opération Bol d'air
il faut créer un compte et revenir régulièrement sur le site télécharger les livres (un nouveau par jour)
https://operation-bol-d-air.fr/ (avec inscription pour recevoir un email informant d'un nouveau livre)

Astérix magazine
https://www.asterix.com/gratuit-le-magazine-asterix-a-telecharger/


Journal d'une confinée 7 J+28 Prévoir à long terme (jusqu'au 11 mai du moins)

 Que retenir du discours de Macron d'hier que j'ai suivi? Déjà, il reconnait ses erreurs, c'est plutôt chic de sa part d'autant plus si ça lui permet de corriger le tir derrière. Ce qui m'inquiète, c'est qu'il dit que dès le début, l'industrie s'est mobilisée pour fabriquer masques, blouses et autres. Déjà, je n'ai pas l'impression que ce soit vrai, ça a été enclenché hyper tard et pour l'instant, je ne vois rien venir. J'ai pu me fournir en masques et gants mais je me suis débrouillée seule sur mes deniers. Si tout le monde était équipé, ça aiderait pas mal. Quand je vois les petits vieux, quand je fais mes courses qui papotent comme si de rien n'était, toussent et compagnie, je bénis mes protections. C'est toute la population qu'il faut protéger et pas que les soignants sinon, ça ne s'arrêtera jamais.

  Confinement jusqu'au 11 mai, c'était sûr et certain à cause des ponts de mai. Ca veut dire que ma batterie de voiture va pourrir sur place et que je peux déjà me préparer à en racheter une, merci. Pour l'après que les lieux de loisirs restent fermés, c'était sûr, les écoles pareil.

  Pour les tests après le 11 mai, j'avais envie de pleurer. Encore trois semaines? C'est inquiétant. Les protections également. Pendant trois semaines, les gens vont joyeusement se contaminer avec des protections de fortune.

  Des aides aux étudiants et aux familles, c'est bien mais les autres?

  Sur le plan personnel, j'ai envie de dire que l'enfer, c'est les autres comme disait Sartre. Je suis lasse qu'un de mes voisins ne comprenne pas que non, je n'ai pas de temps! Pas beaucoup de temps pour boire un verre et faire du sport. On fait du sport à deux, uniquement entre nous. Sauf que ça me prend une heure et demie minimum le temps de faire la séance, discuter et boire un thé.Le tout à bonne distance et avec les protections adéquates bien évidemment. Vivent les vitres et la technologie. J'ai le regard rivé sur l'horloge passé un certain moment. Ma vie à moi s'est ralentie, j'ai perdu en efficacité, mes horaires sont chaotiques à cause d'un sommeil chaotique mais mes impératifs demeurent: lecture, musique, écriture (nanowrimo oblige, c'est la Bérézina), langues plus le ménage, les tâches ménagères en retard (le tas de couture qui a grimpé, grimpé descend enfin un peu), la danse et les impondérables, la recherche d'emploi qui me semble inutile et que je fais par obligation et sans illusion. Lui, il lit, cuisine un peu, des films et c'est tout. C'est sûr qu'il a plus de temps que moi et qu'il a plus le temps de s'ennuyer et de gamberger! Il ne comprend pas que c'est important pour moi et que ce sont mes piliers, mes points d'appui pour ne pas sombrer. J'ai mis du temps à les mettre en place, j'y ai longuement réfléchi car je savais que ce serait coûteux sur le plan du temps, très coûteux et un perpétuel réajustement au jour le jour notamment quand je travaille ou suis en couple (ce qui ne risque pas d'arriver d'ici la fin du confinement qui met ma vie sociale et amoureuse entre parenthèse ce qui est rageant). Mais j'y arrive à peu près bien même si parfois, je me couche très très très tard le vendredi soir pour boucler ma semaine.
Mon autre voisin, c'est peine perdue. Il a cessé de venir toquer à ma porte dix fois dans la journée ce qui est un progrès notable; ceci dit, la majorité du temps, je ne répondais plus faisant comme si je n'étais pas là; c'est lâche mais si les gens ne comprennent pas, il faut se protéger. Entre sa télévision et sa télévision, je comprends qu'il s'ennuie mais je n'y peux rien, j'ai pitié de lui alors je fais des efforts mais c'est une nouvelle perte de temps au quotidien. De plus, il a tendance à noyer l'ennui dans la bière et à vouloir m'y entraîner, très peu pour moi.

  J'avoue m'organiser un peu totalement comme un manche ces temps-ci. Je mets du temps à m'y mettre, je manque d'efficacité, la vérité, c'est que j'ai du mal à me concentrer, je gamberge, mes pensées "partent" comme je dis. Rien d'alarmant, je ne broie pas du  noir, ça arrive, ce qui est normal vu la situation mais généralement, je rêvasse tout simplement. Donc ça compresse d'autant plus le peu de temps dont je dispose. Peu à peu au fil des jours, je rattrappe mon retard (sauf en lecture, je patine mais ça se rattrappera plus tard une fois la période passée, c'est assez facile à récupérer notamment grâce aux transports en commun que ce soient les trajets ou les temps d'attente).
Le problème, c'est que c'est une dose de négativité supplémentaire. D'un autre côté, expliquer à quelqu'un qui n'a pas de passion à quel point, c'est vital de les vivre au quotidien est vain, je l'ai appris par expérience. Dommage d'ailleurs, les passions sont le sel de la vie au quotidien et un appui solide quand ça va mal. Oui, c'est coûteux en temps mais je ne changerai pour rien au monde.

  Bref, tout ça pour dire que j'ai fait une liste de tous les "trucs en retard". Mais quand vais-je trouver le temps de m'y mettre??

dimanche 12 avril 2020

Journal d'une confinée 6 J+26 Une vie en suspens

  Une bonne nouvelle pour certains peut en être une mauvaise pour moi qui me ramène à tout ce que je n'ai pas malgré mes efforts. Je suis contente pour ces gens qui ont certaines chances, je ne suis pas jalouse, tant mieux pour eux, tant pis pour moi, c'est le principe.

  Pour certains, la vie continue. Pour moi, elle est arrêtée tant que la crise sanitaire ne sera pas terminée et ça semble parti pour durer.

  Pas de travail, pas de salaire donc ni vacances, ni sorties, ni loisirs qui sortent de l'ordinaire tant que les choses ne repartiront pas. Je vais devoir continuer à survivre; jusqu'ici je tenais mentalement parce que je savais que je n'avais pas le choix et surtout parce que c'était plus important que retravailler. Les employeurs veulent des employés disponibles en permanence, pas des gens qui ont des impératifs horaire. Je les comprends (un peu parce que sur certains postes, ça aurait pu passer) même si je dois payer mes factures et que je ne sais même pas comment j'arrive à payer ces frais imprévus. Heureusement, tout n'est pas noir, loin de là. La magie internet permet d'avoir accès à plein de choses gratuitement mais un cinéma, un restaurant, une soirée, ça me manque même si globalement, je suis pas mal sortie ces derniers mois grâce à la mutualisation de ressources (je te paie ça, tu me paies ça) qui permet des économies d'échelle et de dégager un peu de budget sortie.

  Six ans sans vacances (en admettant qu'un pauvre week-end avec mon frère soit des vacances), j'avais espéré qu'une fois toutes mes factures payées, j'aurai 20 ou 30 € pour me faire la journée de "vacances" que je n'ai pas pu m'offrir l'an dernier pour cause de soucis de voiture. Essence, sandwich, une glace ou un verre en terrasse, des souvenirs. Pas de folies loin de là et un budget restreint au minimum mais c'est déjà beaucoup. Six ans sans vacances donc et deux ans sans "pseudo-vacances" (que j'appelle la soupape de sécurité qui me permet de tenir une année de plus).

  L'homme de ma vie est aux abonnés absents, j'attendais le retour du soleil pour sortir mais le soleil est là et je suis en prison confinée. C'est parti pour durer tout l'été, or les gens sortent plus l'été d'autant plus quand on est célibataire et qu'on travaille la semaine. Je sais que je n'aurai jamais d'enfants, le temps passe et il est presque écoulé mais au moins, trouver un homme qui m'épouse, ce serait déjà bien. Ce qui m'inquiète, c'est qu'il semblerait qu'il soit plus question d'augmenter le temps de travail que d'embaucher, une fois le confinement terminé et de "sucrer" les vacances des salariés. Donc les gens auront moins de temps et d'envie pour sortir tout simplement et les pauvres qui comptaient sur les congés d'été pour trouver des remplacements dont je fais partie n'auront pas d'argent.

  Mes projets d'avenir sont beaucoup conditionnés à la reprise d'un emploi qui était elle-même conditionnée à la fin de mes obligations personnelles. Je suis enfin libre et je ne peux pas travailler. On m'a appelée les deux premières semaines, des agences intérim puis plus rien. J'imagine que les employés ont justifié leur salaire en remontant dans les cv pour mettre les dossiers à jour.

  Du coup, j'ai l'intention de lister tout ce que j'avais prévu de faire dans les prochains mois: écriture et correction, couture, bricolage; l'idée sera de me dégager du temps pour sortir une fois le confinement terminé. J'espère qu'il n'attendra pas la fin de l'été (ma voiture sera morte de toutes manières), j'aurai du temps et de l'argent pour sortir, si la chance est avec moi...

  De toutes manières, il y a au moins une chose qui est claire. Sitôt le confinement levé, je me prends dix jours de vacances sans recherche d'emploi (mais bien sûr, je vais être assaillie d'appels) à me balader (même si c'est juste prendre le bus pour aller lire ou dessiner dans un parc) ou mieux si j'ai du budget. D'ailleurs, je vais commencer une cagnotte spéciale fin de confinement. Qui sait? L'homme de ma vie m'attendra peut-être enfin? 

lundi 6 avril 2020

Journal d'une confinée 5 J+20 Où poster un courrier relève du parcours du combattant

 Renseignements pris auprès de la mairie, oui, je peux aller poster un courrier. Ouf! Il est affranchi, je commanderai des timbres en ligne, tout va bien. Oui, il y a encore des factures que je dois payer par chèque, impossible de faire un virement ou de payer en ligne. J'ai attendu le dernier moment, je ferai les courses en même temps et mon retrait d'argent du mois, ce n'est pas grave.

  Je sors, pas grand monde dans les rues, il est tôt, je commence par aller retirer de l'argent au guichet, je me dirige vers la grosse boîte aux lettres près de l'arrêt de bus qui est condamnée comme celle près de chez moi. Génial! Je lis l'étiquette, je dois faire quatre arrêts de bus pour me rendre à la grosse poste centrale. Heureusement que je suis proche du centre! Le bus est dans 20 minutes, ils se sont mis en horaire dimanche, génial! Je commence à pied, je finis en bus, ça va, il y a peu de monde, tout le monde respecte les consignes sauf une certaine catégorie de population que je ne stigmatiserai pas mais j'ai rabroué le gars. Je me doute que l'accès à des masques et des gants, c'est compliqué pour eux mais garder des distances, ça reste possible. Bizarrement, les associations sont là lors d'occupations illégales et là quand ils en ont vraiment besoin, elles ne sont pas là pour leur fournir du matériel et leur expliquer les choses. Je reste aussi loin que possible avec mon masque et mes gants. Je meurs déjà de chaud mais je tiens bon jusqu'à la poste.

  Il y a des policiers en uniforme devant la poste qui...discutent avec un vigile tandis qu'un autre gère les entrées. Ca va, les distances sont respectées, il demande à chacun ce qu'il vient faire et il oriente au mieux. Automate, timbres, poster le courrier et je repars. Bien sûr, j'ai regardé les bureaux de tabac sur le chemin, tous fermés.

  Donc tout le monde est confiné, il faut limiter les contacts et pour poster un misérable courrier tout en faisant mes courses pour limiter les sorties
au lieu de:
- me rendre au bureau de tabac près de chez moi (10 minutes de marche, 2 personnes croisées + le buraliste) et poster le courrier à la boîte aux lettres juste en face (2 minutes) puis faire mes courses (2 minutes, 20 personnes croisées), soit 14 minutes x 2 soit 28 minutes de marche et 23 personnes croisées
je dois:
- me rendre à l'arrêt de bus (10 minutes de marche, 2 personnes croisées), faire le trajet en bus (15 minutes, 10 personnes croisées au minimum), aller à la poste (2 minutes de marche, 10 personnes croisées), reprendre le bus (15 minutes, 10 personnes croisées), faire mes courses (2 minutes de marche, 20 personnes croisées) puis idem en sens inverse soit 44 minutes x 2 et 52 personnes croisées x2

Moralité:
en fermant les bureaux de tabac dans le coin et surtout en condamnant les boîtes aux lettres ce qui est une stupidité absolue, je risque de contaminer une trentaine de personnes de plus qu'en allant simplement poster mon courrier normalement et inversement.

Surtout que je mourrais tellement de chaud sous mon masque et mes gants que j'ai dû soulever le masque et retirer les gants à demi deux fois pour faire entrer de l'air. Bien sûr, il n'y avait PERSONNE alentour mais une personne aurait pu sortir d'une maison. Les gens ne font pour la moitié pas attention du tout et ça c'est dangereux. Si tout le monde fait à peu près attention, ça va. Si la moitié fait n'importe quoi, ça ruine les efforts de l'autre moitié.

  A part ça, les aphtes deviennent supportables, j'arrive à dormir normalement, tout va bien physiquement, c'est un progrès. Ils ont mis les chocolats de Pâques en rayon, le chocolat fait toujours du bien au moral, il y avait un peu de soleil aujourd'hui, que demander de plus?

samedi 4 avril 2020

Journal d'une confinée 4 J+18

  Comme prévu, mon corps a dit Stop! Invasion aphteuse douloureuse. En soi, rien de grave mais je sais ce que ça veut dire, mon corps est épuisé. Plus des nuits qui ne reposent pas. Deux semaines et demie sans sortir ou presque, je situais le cap difficile à trois semaines, on y est à peu près. C'est un cap à passer, rien de plus.

  Je me couche tard, me lève tard, je dors mal. Mon nanowrimo est dans les choux mais c'est rattrappable, je n'arrive plus à avoir de vision globale sur mes écrits ce qui ne m'est jamais arrivé. Je souffre physiquement en permanence à cause d'aphtes douloureux sur la langue et la lèvre, je me serais volontiers arraché la langue, j'aurais volontiers cautérisé tout ça au fer rouge mais j'ai préféré attendre. Ils sont mal placés qui plus est, je souffre dès que je bois, parle, mange, bouge la langue dans ma bouche, touche l'intérieur des joues ou lèvres, me brosse les dents, cette douleur me réveille parfois la nuit suite à un mouvement incontrôlé. Mais ça va finir par passer, je dois me montrer patiente. Ca va mieux de jour en jour, très lentement mais sûrement.

  Je suis fatiguée vu que je dors mal, j'aimerais accompagner un voisin pour faire du sport mais je souffre trop pour cela, l'inactivité m'est difficile qui plus est, j'ai besoin de bouger et de soleil mais ça passera. J'essaie de garder des heures de sommeil correctes mais cela m'est difficile, j'ai du sommeil à rattrapper suite à de mauvaises nuits et une pleine lune difficile.

  Je me dis souvent que la douleur physique est sans importance et elle l'est en un sens. C'est une situation délicate mais pas insurmontable et surtout passagère. Je vais guérir de mes aphtes, les boutons qui ont envahi mon visage vont partir (mais ils sont juste inesthétiques et peu nombreux donc ils ne comptent pas), retrouver le sommeil et tout rentrera dans l'ordre. Migraines, cheville foulée, douleurs articulaires, mal de dos, la liste de ce qui pourrait être pire est fort longue. Patience, patience...

  A part ça, la mairie reste absente. Pas d'affichettes avec les mesures de précaution, les masques et les gants, c'est la grosse-débrouille-toi-comme-tu-peux. Pourtant, une voiture qui passerait dans les rues avec des instructions ou de la musique, des affichettes, des livres dans le hall des immeubles, des boites à lire installées à l'improviste, des gens qui passeraient pour répondre aux questions... N'importe quoi mais juste des choses pour dire "nous sommes là, nous faisons ce que nous pouvons". Mais rien, c'est à peine si les employés répondent aux mails, les consignes de sécurité ne sont pas claires du tout! J'imagine que la foire aux questions va s'étoffer au fur et à mesure que les citoyens vont s'interroger, je suppose que ça a été fait à la va-vite et personne ne peut le leur reprocher. Moi, j'ai mes livres, ma musique, mon écriture mais il y a tous les autres qui n'ont que leur télévision pour se changer les idées. Et en parlant de télévision, les programmes sont en dessous de tout avec de vieilles rediffusions et quelques films bien, n'exagérons pas.

  Ici, ça va; sans être les beaux quartiers, les gens sont civilisés mais je me doute que ce n'est pas le cas ailleurs et que les gens vont commencer à avoir envie de s'entretuer. Ici, ça commence, un de mes voisins se montre relativement agressif avec les passants dans la rue (ceci dit, ils ont des comportements à risques et ces crétins ne comprennent pas que plus longtemps les gens ne seront pas sérieux, plus longtemps des gens seront contaminés, plus longtemps le confinement va durer). Ma devise en la matière: plus vite commencé, plus vite fini. Donc plus tout le monde sera sérieux, plus vite ça se terminera et plus vite, nous reprendrons une vie normale.

mercredi 1 avril 2020

Journal d'une confinée 3 J+15 Où le moral en prend un coup et le corps suit

  Les choses commencent à devenir difficiles, l'inactivité ne me va pas du tout et si psychologiquement ça va, physiquement, c'est dur et cela impact le moral.

  Le nanowrimo a enfin commencé et je n'ai pas fait mon (monstrueux) quota du jour au vu de mon énorme objectif mais j'ai tout le mois pour rattrapper. Je reprends de vieux projets délaissés et tout se brouille dans ma tête, je ne sais plus où je vais parce que jai la flemme de relire des centaines de pages (d'habitude, je sais où j'en suis mais certains projets sont si vieux que tant pis, je verrai à la correction) mais j'écris.

  Mon corps dit stop, il me hurle qu'il veut du soleil et que la prison, c'est bon, il en a marre. Ce n'est pas la privation de sortie en elle-même qui me pose souci pour le moment, c'est l'aspect privation. Quand je vois des gens verbalisés un peu à la tête du client et du policier, cela m'inquiète un peu. Je sors pour les courses et parfois, l'envie me prendrais de marcher un peu. Mais voilà, la promenade est-ce une activité sportive? C'est un peu sujet à interprétation donc je ne le fais pas. Le manque de soleil me mine le moral et surtout le corps, j'ai besoin de soleil sur la peau pour retrouver de l'énergie physiquement qui va me permettre de faire ce que j'ai à faire, bouger mais hormis passer le nez et le bras par la fenêtre, c'est compliqué. Lire au soleil dans le jardin quand il n'y a personne n'est pas possible vu que ce n'est pas du sport donc tant pis. D'ailleurs, je trouve que c'est presque de la discrimination, les sportifs ont le droit de sortir mais pas les non sportifs alors que seule dans le jardin, je ne vois pas qui va me contaminer.

  Je fais du sport, je précise. De la danse (merci, merci mille fois à tous les danseurs de tout poil qui mettent des video sur internet), de l'escrime en intérieur, du pilates mais rien qui justifie de sortir. Les joggers et cyclistes sont privilégiés et je ne sais pas si c'est juste au fond.

  Du coup, je dors mal, je me lève tard, me couche tard et j'ai un aphte. Oui, un aphte qui me gêne pour manger et pour me laver les dents, pour boire, parler. J'ai beau tenter de voir le bon côté des choses: du temps pour lire, écrire, jouer de la musique et surtout lire vu que plein d'autres activités sautent, mon corps a choisi de me dire qu'il souffre de voir le soleil à travers la vitre. A la limite, un aphte même du genre bien douloureux, cela reste moins pire que des douleurs aux articulations (coude, genou, dos, j'ai le choix).

  Pourtant, il y a plein d'avantages: le silence sans les voitures qui permettent d'entendre les oiseaux, les lumières la nuit qui permettent de mieux voir les étoiles (d'ailleurs, à l'instant, j'ai tourné la tête et mon regard a été attiré par une énorme lumière dans le ciel qui se voit à travers mes rideaux, peut-être l'ISS même s'il me semble qu'elle se déplace), une bonne excuse pour ne rien faire, plus d'achats parce qu"'il me reste deux euros de cette semaine, je pourrai aussi bien les dépenser". Mais voilà, je n'ai pas ma dose de soleil donc c'est compliqué mais ça passera, cela ne durera pas. Le nanowrimo a commencé, je vais être occupée et quand il sera terminé, le confinement devrait ne pas être loin de la fin.