mercredi 1 mai 2019

Les gens, bénédiction ou malédiction?

  Ces derniers mois furent difficiles pour tout un tas de raisons indépendantes de ma volonté; pas de travail, je me suis blessée à plusieurs reprises et il y a toujours eu la même constante: les gens sur qui on ne peut pas compter, jamais.

Le soi-disant ami qui me lâche que j'ai beaucoup aidé par le passé mais qui n'a jamais compris que je suis passée à autre chose et que je voudrais une relation normale et équilibrée.
L'ami qui ne va pas bien (mais ce n'est pas de sa faute, il est malade et c'est régulier) mais qui n'a pas été assez bien pour me soutenir quand j'ai flanché.
La personne qui revient dans ma vie et qui y met un beau "bordel émotionnel" puis disparaît.
Les passants qui quand je glisse dans la rue me regardent et ne m'aident pas à me relever, ne me demandent pas si je vais bien.
Les recruteurs qui ne répondent pas à mes demandes d'emploi.
La recruteuse qui me pose des questions à la con au téléphone (vous n'avez pas trouvé de cdi? Non, si je postule pour un cdd, c'est que je n'ai pas de cdi khonace).
L'ami qui prend les choses à la légère comme toujours mais j'aurais aimé un peu de soutien pour une fois.
Les gens indifférents à toutes mes tentatives pour changer ma vie (un peu de soutien ou juste de considération, ça ferait du bien).
Les gens qui ne répondent pas à un simple sourire ou une tentative de détendre l'atmosphère.

  La constante? L'individualisme. "Chacun pour soi et tant pis pour l'humain." "Quand je ne peux plus "pomper" quelqu'un, je pars ou je m'éloigne." Je ne suis pas ainsi, je ne comprends pas ce genre de raisonnement, pour moi, une relation, c'est donnant-donnant, c'est de la communication des choses qui vont bien et de celles à améliorer pour que chacun s'y retrouve dans une évolution constante.
Sauf qu'aujourd'hui, je n'ai plus rien à donner, je suis épuisée et j'aurais besoin que pour une fois, ce soit à moi qu'on donne un peu de temps, d'énergie, d 'attention, de considération et aussi d'espoir et de joie, d'amour, de pardon. Je n'en suis pas encore rendue au stade où je vais devenir un vampire énergétique et où je vais limiter mes sorties pour protéger les autres et j'espère ne pas en arriver là. Et si c'est le cas, qu'importe, ça finira un jour.

  Mais ce n'est pas que les gens dans mon entourage. Je m'étais inscrite à une cabine aléatoire pour le nanowrimo, je voulais changer, tester, rencontrer des gens; même pour écrire ensemble pendant seulement un mois. J'ai été la seule à encourager les autres. Eux? "je suis à tant, j'ai écrit tant" blabla toujours tournés vers eux et JAMAIS vers les autres.  Qui a été la seule à soutenir les autres? Moi. "Courage à vous, il reste une semaine" "Félicitations, tu as bien avancé." Moi seule. Bref, en ce moment, je suis seule contre tous, le seul être humain de mon entourage proche et lontain. Alors que j'aurais besoin d'une main tendue. Mais heureusement que je suis du genre optimiste alors je prends ce qu'on me donne: les chaînes Youtube auxquelles je suis abonnée et où les gens postent des vidéos drôles, instructives ou de musique sans demander de contreparties; les histoires postées sur internet par des amateurs. Bref, ce que les gens donnent bénévolement et sans rien demander en échange.

"- Malheur à celui qui veut conserver son originalité ! (Il a un brusque sursaut.) Eh bien tant pis ! Je me défendrai contre tout le monde ! Ma carabine, ma carabine ! (Il se retourne face au mur du fond où sont fixées les têtes des rhinocéros, tout en criant :) Contre tout le monde, je me défendrai, contre tout le monde, je me défendrai ! Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout ! Je ne capitule pas ! - Rideau." (monologue final de Rhinocéros d'Eugène IONESCO)