Après mûre réflexion, j'ai fini par adopter une lapine naine. Mon lapin restait seul toute la journée car je travaillais à temps plein et ça faisait long même si l'enclos est grand et qu'il a des jouets. Après sa castration, il est devenu pot de colle. Je l'aime de tout mon coeur mais j'en étais venue à ne plus le supporter, il était tout le temps dans mes jambes, il me suivait tout le temps, je me retournais, il était derrière moi, je n'en pouvais plus. Je ne suis pas d'un naturel violent et je ne le lui ai jamais reproché. Il avait et a toujours droit à mon attention chaque fois qu'il le juge nécessaire, il avait une caresse ou je lui parlais ce qui lui suffisait mais je prenais sur moi et je craignais que notre relation en pâtisse.
J'ai une merveilleuse relation avec ce lapin; on regarde ensemble par la fenêtre quand il est dans son arbre à chat, on fait des jeux, on regarde les poissons rouges (il a l'air d'aimer ou c'est juste le fait d'être dans mes bras), il me suit systématiquement quand je vais dans la cuisine (il a bien compris d'où vient la nourriture)... mais trop c'est trop et je me sentais étouffer.
J'ai adopté une copine pour lui, une grosse lapine naine au caractère bien affirmé. J'ai eu de la chance, ça a été le coup de foudre entre les deux; j'ai légèrement oublié la quarantaine et une fois mis ensemble, les séparer est compliqué. En fait, la miss m'a échappé quand j'ai ouvert la caisse de transport et ils se sont vus à travers les barreaux de l'enclos. Du coup, j'ai pris rendez-vous rapidement chez le vétérinaire NAC qui suit mon lapin et en attendant la demoiselle s'est retrouvée dans la cage ce qui n'a pas empêché monsieur mon lapin de lui tourner autour. Le vétérinaire n'ayant rien remarqué, mademoiselle ayant été vaccinée par la même occasion et mon lapin étant castré depuis quelques semaines, j'ai lancé la cohabitation.
Au début, malgré des moments de complicité, il y a eu des bagarres. En pleine nuit, dans l'enclos dans un appartement pas super bien insonorisé, je vous laisse imaginer le stress. J'ai séparé l'enclos en deux le temps qu'ils décident de la hiérarchie appropriée: quand je n'étais pas là et la nuit, ils étaient séparés mais pouvaient se voir à travers la grille et quand j'étais là en journée, ils étaient lâchés et réglaient leurs comptes sous surveillance du coin de l'oeil. Il y a eu quelques bagarres, des touffes de poil ont volé et tout est rentré dans l'ordre. De ce que j'ai remarqué, mon mâle était le dominant avec des fluctuations et dernièrement, ce serait plutôt la femelle mais je l'ai dit, c'est fluctuant apparemment. Il y a eu quelques bagarres rapides mais je laissais faire tant qu'il n'y a pas de risques de blessures. Maintenant, il y a quelques "mises au point" de temps en temps mais ça ne dure pas longtemps, peut-être même est-ce un jeu.
Tout ça pour dire que les seuls désagréments sont matériels: frais de vétérinaire NAC multipliés par deux (stérilisation/castration à prévoir pour les deux, vaccins pour les deux et la visite de contrôle se fait pour les deux lors des vaccins) et la nourriture (mon lapin dévore son foin depuis qu'ils sont deux et il y a moins de gaspillage, la ration de granulés a été diminuée en grandissant donc ça revient au même et les légumes, forcément, la ration est doublée). Mais je ne vois pas de réelle différence si ce n'est le foin et les frais de vétérinaire.
Ceci mis à part, je n'y vois que des avantages et je n'envisage même plus l'idée d'adopter un lapin seul.
- ils sont tout le temps fourrés ensemble: les siestes, les repas, les bêtises, tout se fait à deux. Ils vont même souvent à la litière en amoureux, c'est dire.
- lorsque je travaille, les journées sont très longues pour eux. Hormis jouer, dormir et manger du foin, comme ils sont en enclos, ça fait long. Au moins, ils sont deux: ils peuvent jouer ensemble, se faire leur toilette, communiquer; je culpabilise moins. J'aimerais vraiment les passer en liberté totale mais ils font encore des bêtises et je ne veux pas risquer un accident. Je continue l'éducation et j'envisage sérieusement de sécuriser au mieux le couloir mais il faut que je prévois l'investissement.
- ils passent beaucoup de temps à faire leur toilette mutuelle et évidemment, ils accèdent aux zones que l'autre ne peut pas atteindre, je ne sais pas si cela à un réel impact sur leur santé physique mais ça ne peut pas faire de mal.
- il y a eu bagarre quand mademoiselle est rentrée de la clinique vétérinaire la première fois mais maintenant si un seul lapin va chez le véto, j'emmène le second avec moi quand je vais chercher le petit malade comme ça, il voit où était son compagnon et ils rentrent avec la même odeur donc il n'y a pas de bagarre.
- je sais que certains font cohabiter lapin et cochon d'Inde mais ils ne communiquent pas de la même façon, peuvent se transmettre des maladies, n'ont pas le même rythme de vie et pas le même régime alimentaire. Un lapin cohabite avec un lapin et rien d'autre. J'ai lu de nombreux témoignages de lapin qui s'entend bien avec un chat et j'emmène souvent mon lapin chez un voisin qui a un chat;ils s'entendent bien mais ça ne remplace pas un congénère de la même espèce (pas le même mode de communication) et il faut rester à proximité, un accident peut toujours arriver.
