mardi 14 décembre 2010

Salaire Minimum: Interdit de Croissance!

   Pas d'augmentation du S.M.I.C. au-delà des 1,6 % réglementaires cette année! Il passera de 8.86 à 9 € brut de l'heure...soit une vingtaine d'euros d'augmentation mensuelle pour un salarié à temps plein!
Une hausse supplémentaire pourrait compromettre une hypothétique reprise de l'emploi, car les entreprises hésiteraient plus encore à embaucher, comme c'est déjà le cas actuellement.

  Monsieur le Président du pouvoir d'achat, une hausse du S.M.I.C. plus importante pourrait quelque peu inciter les ménages à consommer et comme la consommation des ménages est le premier moteur de l'économie Française, serait-ce un moindre mal? Même si cela dépend de l'évolution de l'inflation, bien sûr!

  Je croyais que vous vouliez que le travail de la "France qui se lève tôt" (et celle qui se couche tard??) soit "enfin récompensé"? Il avait d'ailleurs glissé "une pique" à l'encontre de Ségolène Royal : « Je veux faire une campagne de fond (...). Elle fait une campagne d'image. On ne fait pas le même métier. » C'était à Rungis en 2007. Nous étions alors en pleine campagne électorale...

  Extrait du programme électoral de 2007 (qui n'est plus en ligne sur le site de l'U.M.P., on se demande pourquoi!); je l'ai trouvé sur http://www.elections-presidentielles-2007.org:

"le mérite : ceux qui travaillent, qui font des efforts, qui prennent des initiatives ou des risques, ceux qui trébuchent, mais qui se relancent, ceux qui font du bénévolat, doivent être valorisés et récompensés à la hauteur de leur mérite. Tout ne se vaut pas et c’est à la société d’établir la hiérarchie des valeurs." (page 5)

page 28: "Nous créerons un choc immédiat en faveur des revenus du travail.", "La gauche impose de travailler moins pour gagner moins, nous proposons de travailler plus pour gagner plus." Encore faut-il trouver un emploi, évidemment...

Page 29: "A l’image de l’assurance maladie, qui couvre davantage ceux qui sont plus malades, plus le risque d’avoir du mal à retrouver un emploi sera élevé, plus les personnes seront protégées" (Le R.S.A., ça sert à ça! (Je n'ai pas pu m'en empêcher!)).
Règles d'indeminisation des chômeurs plus strictes, augmentation des radiations administratives pour faire baisser les statistiques de manière artificielle, employés de Pôle Emploi peu à même d'accompagner les chômeurs par manque de temps et d'information malgré la meilleure volonté du monde pour certains...

Il y a 70 pages, je vous en fait grâce!

Mais, le résumé des propositions relatives à l'emploi (en page 57 à 59) me laisse rêveuse quand je vois ce qu'il en est aujourd'hui:

1. Permettre l’augmentation durable de tous les salaires en rompant avec la politique de partage du travail et en mettant en oeuvre une politique de compétitivité de nos entreprises et d’enrichissement de la substance de notre économie.
 En attendant l'inflation est supérieure à l'augmentation des salaires et les "Français moyens" ont de plus en plus de mal à "joindre les deux bouts"; sans oublier l'augmentation des prix du pain, des timbres, du carburant ou encore du tabac.

2. Atteindre le plein emploi par une politique d’encouragement et d’incitation au travail de tous, car l’activité des uns crée le travail des autres.
Il faudrait déjà que le travail soit correctement rémunéré et puis cette formulation me choque car elle laisse entendre que les personnes sans emploi sont fainéantes et le font exprès! Il y a sans doute des personnes qui profitent du système mais je ne pense pas que ce soit la majorité. 400 € pour survivre, c'est vraiment peu!

3. Se fixer des objectifs en termes de hausse du taux d’emploi (jeunes, seniors, femmes, travailleurs non qualifiés…) et pas seulement de baisse du taux de chômage.
On attend de voir; en attendant c'est le taux de chômage qui augmente sans cesse...

4. Permettre à ceux qui veulent travailler plus pour gagner davantage de le faire, en donnant plus de liberté aux entreprises et aux salariés pour négocier des heures supplémentaires.

5. Exonérer les heures supplémentaires de charges sociales et fiscales, pour créer un choc en faveur des revenus du travail.
On attend toujours de voir le résultat!

6. Permettre à chacun de choisir l’âge de son départ à la retraite, en laissant aux mécanismes de surcote et de décote le soin de réguler les conséquences de ces choix sur le financement des régimes de retraite, et libérer totalement le cumul emploi-retraite.
Oui, avoir le choix (ou non, selon son état de santé) de partir plus tôt avec une pension misérable ou partir plus tard si l'on peut le faire et si son employeur l'accepté! Et pendant ce temps-là, les jeunes peinent à s'intégrer sur le marché du travail sans pouvoir espérer commencer à cotiser pour leur propre retraite!

15. Avec les partenaires sociaux, créer l’assurance « salaire et retour à l’emploi » : allocations chômage plus élevées, plus protectrices, plus incitatives au retour à l’emploi, dont la durée est adaptée à la situation de chacun devant l’emploi ; création d’un véritable service public de l’emploi par fusion de l’ANPE et de l’UNEDIC pour accompagner efficacement les chômeurs ; réforme de la formation professionnelle pour permettre à chacun de changer de secteur d’activité, de métier ou de qualification en cas de perte de son emploi.
Sur le papier, c'est beau mais qu'en est-il de la réalité?? L'accompagnement par Pôle Emploi est inexistant (une après-midi par mois de perdue pour dire que l'on n'a toujours pas retrouvé d'emploi et regarder les offres du site Pôle Emploi est-ce de l'accompagnement??); le montant des allocations chômage est peu élevé pour les salariés à temps partiel et quant à la formation, laissez-moi rire! J'ai demandé en vain des informations pour financer une formation courte: la réponse de ma conseillère "Renseignez-vous et quand vous aurez la réponse, tenez-moi au courant...", sauf que personne n'a été en mesure de m'aiguiller pour trouver l'information! J'ai laissé tomber après avoir trouvé un C.D.D. dans un autre domaine...
Quant à connaître les perspectives d'emploi sur la région, c'est exactement pareil!

  La crise est passé par là, bien sûr, mais quand on voit le décalage avec la réalité que les Français vivent en ce moment... On verra dans un an et demie, si ces objectifs sont atteints!