mardi 20 janvier 2015

Désinformation volontaire


Depuis toujours, je suis une boulimique d'info: petite, je ne ratais jamais le journal télévisé (en même temps, ça voulait dire qu'on passait à table et que si le couvert n'était pas mis, il aurait dû l'être donc il faut se dépêcher!).
D'ordinaire quand je suis chez moi, je suis branchée sur une chaîne d'information en continu. D'ailleurs quand la TNT est arrivée, je me suis dit que c'était une idée géniale. J'avoue que je pensais qu'il y aurait des reportages informatifs toutes les heures, d'un quart d'heure- vingt minutes, pour changer et parler de "la vraie vie des Français" en lien avec l'actualité sur les chaînes d'information en continu. Mais bon, j'ai vite déchanté.

 Hormis le journal, je ne suis pas télévision. J'aime regarder les documentaires mais au bout d'un moment, on a l'impression de les avoir déjà vus car j'en ai vu un certain nombre en 30 ans et il est rare que ça parle d'une chose fascinante dont j'ignore tout. Les films et les téléfilms m'intéressent si le sujet me touche ou s'ils sont connus. La téléréalité, j'aime bien regarder Cauchemar en cuisine en ce moment, j'ai regardé un Dîner presque parfait à une époque, mais voilà, je regarde si je tombe dessus tout en faisant autre chose... Parfois, une série m'intéresse et je la suis à peu près (une fois sur deux quand j'y pense) mais si elle dure trop longtemps, ça me lasse car ça devient du remplissage, l'intrigue devient moins intéressante.

  Sauf que voilà, le journal, c'est quoi?? 90 % de reportages négatifs et un reportage sur une jolie chose ou une bonne nouvelle de temps en temps. J'avoue que j'aimais beaucoup le journal de Jean-Pierre PERNAUT pour ses reportages sur la France profonde, ses traditions, ses vieux métiers...  et son sourire qui vient du cœur.

  Alors au fil du temps, j'ai baissé le son pour avoir les images et les bandeaux d'information sur un bruit de fond. J'ai regardé de moins en moins les informations du soir: juste les premiers reportages qui parlaient des grandes nouvelles de la journée. Puis juste la page d'accueil de ma messagerie pour me tenir au courant des choses importantes: je me suis rendu compte qu'il n'y en avait pas forcément tant que ça, au final.

  Et je me suis sentie mieux, au final. Mieux dans ma peau et plus facilement encline à regarder les belles choses qui arrivent chaque jour. Car oui, c'est l'arbre qui cache la forêt: on parle d'un gros malheur arrivé dans la journée qui choque pour faire de l'audience mais je suis sûre qu'il y a des tas de petites ou grosses choses gentilles et merveilleuses qui arrivent chaque jour dont on ne parle pas. 
Bien sûr que les chiffres du chômage, ça m'intéresse mais ce qui m'intéresse plus que son évolution, ce sont les solutions pour en sortir ou ce que le chômage peut apporter à quelqu'un. Plus qu'un reportage sur quelqu'un qui a du mal à boucler ses fins de mois (moi aussi, j'ai connu les soupes en sachet avec du riz pour seul repas les 15 derniers jours du mois parce qu'une dépense imprévue est survenue. J'ai aussi renoncé à me soigner (de manière traditionnelle s'entend, je me suis tournée vers les remèdes de grand-mère et j'ai fait confiance à mes défenses immunitaires qui sont là pour ça (même si on l'oublie souvent)). Pour moi aussi, le mot "partir en vacances" n'est qu'un lointain souvenir (c'est partir une journée loin de chez moi)). Mais je ne fais pas venir les caméras de télévision pour montrer mon malheur: je ne suis pas la seule dans ce cas. 
Moi ce qui m'intéresserait, c'est de savoir comment une personne dans ce cas a réussi à s'en sortir, comment elle garde le moral, ses astuces pour gérer son budget et garder une vie sociale, où elle trouve des ressources pour tenir le temps de retrouver un emploi, comment elle reste positive... Là, c'est de l'information! 

  Je crois que c'est le reflet de notre civilisation. On dit bien "journal télévisé", comme un journal intime filmé. Alors oui, j'aime tâter le pouls du monde mais même quand je tâte mon propre pouls, je retrouve deux sensations: ça va et ça vient. Alors pourquoi le journal télévisé parle-t'il essentiellement des choses négatives et pas aussi des choses positives pour atteindre un équilibre? 
J'ai fini par moins suivre les informations et je me suis rendu compte que je m'en trouvais mieux: j'absorbais moins de choses négatives et j'appréciais plus les petites choses de la vie, je multipliais les sources d'information via internet pour me faire mon opinion. Je me suis sentie plus sereine et moins stressée. Puis, j'ai découvert que ça a un nom: la désinformation volontaire.

  En zappant sur les autres chaînes, je me suis rendu compte que la majorité des programmes n'est pas intéressante et je me demande comment des gens peuvent "vivre leur vie par procuration derrière leur poste de télévision" comme l'a si bien dit une chanson célèbre entre deux pages de publicité (la publicité m'horripile!), car j'en ai connu parfois intimement des gens comme cela.
Alors, j'ai éteint ma télévision et j'ai lu, profité des richesses d'internet, suis allée me promener selon le temps qu'il fait (en ce moment,il fait froid donc je sors moins), j'ai regardé des films que j'aime et je m'en suis sentie plus sereine, plus calme.Je me contente de la page d'accueil de ma boîte mail ce qui me suffit amplement. Je ne dédaigne pas de regarder un programme court qui me fait rire ou sourire de temps en temps, regarder le journal télévisé ou une émission de télé-réalité mais pas quotidiennement. De temps en temps, pour penser à autre chose ou si comme en ce moment, je suis malade et évite de sortir: ça me permet de varier mes activités. Car oui, j'apprécie aussi de rester sous ma couette, une tasse de thé à la main à regarder une émission débile tout en pensant à autre chose et en suivant d'un œil (ou d'une partie du cerveau, plutôt). 

  Mais je ne veux pas que ça devienne un mode de vie car la vie est ailleurs et bien plus intéressante que ce que nous montre la télévision d'aujourd'hui.