dimanche 15 août 2021

Le jeu de la dame

  

A la faveur d'un retour sur Netflix, j'ai découvert la série Le jeu de la dame. On en a tant parlé que j'ai tenté le coup alors que ça m'intéressait moyennement. Une série sur les échecs? Mouais... Ennuyeux à mourir. Mais comme il y a peu d'épisodes, j'ai décidé de regarder au moins le premier pour me faire une idée. 

  J'ai toujours voulu apprendre à jouer aux échecs mais seul un de mes frères y joue à un niveau trop élevé pour une débutante et pour apprendre donc je n'ai pas persévéré. Pourtant, ça a toujours été quelque part dans un coin de ma tête. J'ai un mini jeu d'échecs qui attend dans un tiroir depuis...des années. Des années qu'il prend la poussière et que je le traîne avec moi de déménagement en déménagement alors que j'aurais pu le donner depuis des lustres. Mais toujours la question qui trottait. "Et si?" Pas "Et si je m'y mettais un jour?", non, "Et si je ne l'ai plus le jour où je déciderai de m'y mettre enfin car je sais, j'ai toujours su que ce jour arrivera". Donc je l'ai toujours glissé dans un coin du tiroir avant de le refermer. La boîte est minuscule fort heureusement. 

  J'ai bien aimé la vision des échecs de l'héroïne, ses parties d'échecs avec elle-même (ceux qui ont vu la série comprendront) qui m'ont permis de mieux comprendre les choses. C'était la vision d'ensemble qui me manquait. Voir les choses autrement, sentir les pièces comme lorsque je joue sur mon violon et que je sais instinctivement où mes doigts doivent se trouver, la note à jouer, sa sonorité et ce que je dois faire de mon archet. C'est pareil, les coups et les déplacements des pièces doivent devenir instinctives, je dois les ressentir naturellement et pour ça, il faut travailler encore et encore, répéter les mêmes gestes jusqu'à ce que ma mémoire les rende automatiques, naturels, qu'ils me parlent leur langage et qu'on devienne intime. Comme pour les mots, les lettres, les couleurs, je fais tout à l'instinct. Lorsque je fais mes mélanges sur ma palette, je fais tout à l'instinct, "au pif", j'ajuste petit à petit, je ne réfléchis pas, je fais jusqu'à obtenir ce que je veux. Bien sûr, il arrive que je "cale" et que je me réfère à mon nuancier (ce serait dommage, j'ai mis un temps fou à en faire un pour ma palette d'aquarelle et un pour ma boîte de gouache même si ça m'a permis d'apprécier les textures et les nuances; oui, certaines couleurs "marquent" énormément, une pointe et la couleur en est imprégnée tandis que pour d'autres, il faut en mettre une grosse quantité pour que la couleur "marque". Pour les échecs, c'est pareil, je dois connaître le jeu, les pièces et l'ensemble de manière intime pour laisser l'instinct travailler tout seul, en partie, bien sûr. 

  Bref, tout ça pour dire qu'ils ont réussi à rendre les échecs "sexy" et ce n'était pas gagné. En prime, c'est une mini série et c'est un vrai plus en ce qui me concerne.J'avance d'un épisode par jour alors je prends toujours le risque que la série disparaisse de la plateforme sur laquelle je la regarde avant qu'elle ne se termine. C'est arrivé une fois mais je l'ai retrouvée sur une autre plateforme, par chance.