vendredi 22 avril 2016

Libérée, délivrée... ou pas!


Peu à peu, j'apprends à me connaître mais je me retrouve face à un miroir brisé. Je ne sais pas qui je suis car mes parents m'ont toujours bridée. La société nous bride dès notre plus jeune âge: non, tu attends avant d'aller aux toilettes (besoin naturel qui peut être pressant s'il en est!), de manger ou autre.
Ma vie est faite d'un système inextricable d'interdictions réelles (je ne peux pas tuer quelqu'un légalement, enfin, si, techniquement, je peux mais on m'a appris que ça ne se fait pas pour tout un tas de raison (et heureusement!) et personnelles (je m'interdis énormément de choses de manière totalement inconsciente parce que mes parents m'ont appris que si je me trompe, c'est la catastrophe (oui, si je fais une erreur, ce sera comme Tchernobyl, la radioactivité va envahir la France et euh, non, j'exagère un peu mais c'est un peu ça quand même!!). Ou d'obligations: si je prends le bus, je DOIS prendre un ticket (ou ma carte de bus) et le poinçonner; non, en semaine, on ne se lève pas à midi sous prétexte qu'on est au chômage, qu'on n'a pas le moral et que de toutes façons, on ne verra personne
Alors, à la question, "ça va?", on est supposé répondre "oui", pas "non" (même si c'est vrai!! En tant que zèbre, j'ai du mal avec les implicites, il y en a qui sont entrés mais pour d'autres, ce n'est pas ça! Donc je suis honnête à cette question même si ce n'est pas franchement la réponse attendue...). 

   Je suis en train d'apprendre à me connaître: alors, non, tout le monde (ce qui veut dire la majorité des gens) n'est pas synesthèse! Oui, la majorité des gens (apparemment) arrive à isoler les flux d'information (je ne suis pas capable d'isoler des sons dans une pièce bruyante, j'entends...TOUT! Les feuilles qu'on tourne, le plancher qui craque, les chuchotements; je me souviens avoir raté un devoir à l'école à cause de ça, il y avait des chuchotements incessants qui m'ont déconcentrée mais je me suis fait engueuler car je cherchais des "excuses"; sauf que non, c'était vrai et ça m'avait vraiment dérangée et horripilée!). Je n'arrive pas à comprendre ce que mon hypersensibilité peut bien changer, alors que ça change pas mal de choses. 

  Socrate disait "Connais toi toi-même" https://fr.wikipedia.org/wiki/Gnothi_seauton et il n'y a pas de suite à sa phrase! Et quoi? Tu seras libre, sûr de toi? https://fr.wikipedia.org/wiki/Connaissance_de_soi  

  J'ai pris quelques jours loin de ces interdictions, j'ai fait ce que je voulais (en cherchant un peu du travail quand même) et ça m'a fait du bien, le ciel ne m'est pas tombé sur la tête, ma vie ne s'est pas écroulée non plus. Je ne sais plus qui a dit "Quelqu'un qui s'aime ne s'interdit rien.". Ca, c'est la théorie mais au fond, j'ai une estime de moi fragile car mes parents toxiques ont savamment détruit tout velléité d'indépendance, ils ont toujours rejeté mes différences (tu es bizarre parce que je ne pense pas comme eux ou que j'ai des difficultés). Le cadre est trop récent pour être totalement assimilé, je continue les recherches sur ce sujet mais je suis normale! Pas normale par rapport à la majorité des gens mais normale pour une jeune femme qui a souffert de l'emprise de parents toxiques et à l'intelligence atypique. Dieu sait que j'ai lutté ces dernières années contre moi pour être un peu comme les autres mais je ne peux pas, je ne dois pas car je suis unique et tant pis pour les gens qui n'en voient pas la richesse. Je dois m'assumer comme je suis car je suis le fruit de la génétique et de mon histoire. J'ai eu beau lutter, c'est toujours ressorti à un moment ou à un autre. J'en ai marre d'expliquer aux gens qui je suis, ils ne me "comprennent pas". 

  Pourquoi l'être humain a-t'il cet instinct grégaire? Pourquoi devoir entrer dans un moule? Les plus grands artistes, penseurs, les grands Hommes de notre histoire ont souvent été atypiques. J'ai enfin trouvé ma "mission de vie": écrire, écrire encore et toujours ici ou ailleurs pour faire passer un message. Sois toi-même et fais tout pour ton bonheur intérieur car la vie est courte en faisant fi de tout le reste. La vie est trop courte pour la gâcher à cause des autres, du destin, des obligations, de la société ou de ce monde qui m’écœure. Alors, je ne regarde plus les informations qui parlent à 80 % des nouvelles négatives du monde (je suis sûre qu'il se passe plein de choses super chouettes chaque jour mais c'est moins sensationnel!), je fais avancer ma vie un peu chaque jour juste ce qu'il faut et tant pis pour le résultat car j'ai fait ce que je devais faire.

  Ca fait longtemps que je dis que je dois fonctionner par projets sur un mois, deux mois ou six mois qu'importe mais le faire avancer un peu tous les jours ou toutes les semaines. Même si je ne trouve pas d'emploi stable, le grand amour ou le cercle d'amis à voir le week-end ou en semaine dont je rêve, j'aurai fait quelque chose de ma vie!