vendredi 30 décembre 2011

Désillusion d'une jeune diplômée

  Un coup de gueule car ça fait du bien!

  Diplômée d'un bac+2 avec toutes les options que je pouvais prendre (LV1, LV2, export, approche commerciale...), j'avais mis toutes les chances de mon côté! Du moins, l'ai-je cru...

  Depuis plus de 3 ans, je m'accroche à mon rêve; j'ai fait tout un tas de petits boulots tous aussi intéressants les uns que les autres (mise sous pli, restauration rapide, distribution de prospectus en boîte aux lettres ou aux passants, garde d'enfants...), tout en essayant de me rapprocher du secteur administratif pour préserver mes chances d'accéder à l'emploi pour lequel je me suis formée en école privée sur mes propres deniers durement gagnés: assistante de direction trilingue à l'export.

  Je regrette tous ces sacrifices:

- obtenir mon baccalauréat
- faire une préparation aux concours infirmiers privée, plus le travail personnel en plus de ce qui était demandé (car ce n'était pas suffisant, le niveau des tests psychotechniques était trop facile et les sujets à l'oral trop communs) pour être dans les meilleurs et ne pas passer deux ou trois ans à avoir ce concours (ils sont légions, je l'ai appris en discutant avec mes compagnons d'infortune en attendant mon tour).
- passer ces concours dont le coût varie de 60 à 100 € sur mes propres deniers en y ajoutant le transport, le travail personnel, le stress et les larmes que cela m'a coûté
- accéder à l'institut de formation en soins infirmiers pour me rendre compte que je n'étais pas faite pour ça et échouer à réaliser ce rêve, je n'ai pas le regret de ne pas avoir essayé ce qui me coûte si cher aujourd'hui, car les recruteurs en font un critère de tri; j'avais un rêve, j'ai essayé même si la réalité ne correspondait pas à ce que j'imaginais; cette expérience m'a aidée à mûrir, j'ai beaucoup appris sur moi-même, j'ai travaillé très dur pour obtenir ce concours et ces efforts ont été récompensés
- me réorienter, repartir en école privée pour obtenir mon BTS Assistant de direction, les bourses n'ont pas tout payé
- passer mon permis sans aide de quiconque, m'offrir une voiture car c'était un gros frein à l'emploi
- travailler pour ne pas rester à rien faire entre deux contrats dans mon secteur (au mac do, à faire des ménages...)
- ne pas baisser les bras  et continuer à chercher dans mon secteur d'activité

  Tout ça pour quoi? Pour rien!
J'en veux à mon établissement de nous avoir menti sur la réalité du marché de l'emploi ("on vous attendra à la sortie", "on aura toujours besoin de secrétaires, quoiqu'il arrive"), au Centre d'Information et d'Orientation d'avoir confirmé, aux agences d'intérim que je suis allée interroger de m'avoir dit qu'ils embauchaient régulièrement des assistantes (sans me préciser qu'elles demandaient de l'expérience!)!
Certes, j'ai eu mon diplôme au début de la crise, j'ai débuté avec peu d'expérience et une réorientation; mais j'ai, aujourd'hui des compétences, une expérience variée même si sur papier, elle peut sembler faible, je suis "jeune" avec tous les préjugés que cela implique (ne se lève pas, en retard... un employeur a justifié ainsi le refus de mon cv par téléphone!), j'ai fait deux ans d'études et j'attends qu'il en soit tenu compte un minimum par les employeurs: c'est un sacrifice onéreux qui m'a coûté de l'argent, du temps et des larmes. Sans oublier, le pas d'expérience= pas d'emploi et pas d'emploi= pas d'expérience...

  Tout ça pour rien! J'abandonne mes rêves et tout ce pour quoi, je me suis battue! Pour faire quoi? Je ne sais pas encore... Je profite des fêtes de fin d'année et on verra bien ce qui se présente!