samedi 31 mars 2018

Fatigue extrême et flemme Comment survivre sans procrastiner?

 Je le note pour garder ça dans un coin. J'ai eu une grosse période de fatigue et de déprime en janvier qui fait suite à un mois de décembre où j'étais fatiguée. A un moment, je me suis dit: ça va mieux, la pleine lune a dû remettre les choses en place, comme si ça avait été le signal d'un nouveau cycle pour mon inconscient. Quelle qu'en soit la raison, qu'importe, j'ai retrouvé de l'énergie et la déprime s'éloigne comme par magie, je ne cherche pas trop à comprendre, je l'avoue.


  J'avais beaucoup (trop) de projets pour le mois dernier: janvier, on remet tout à plat, on planifie l'année, on change ses habitudes ou pas. Bref, même sans travailler, je suis "overbookée" parce que je veux profiter de cette denrée rare qu'est le temps libre et pouvoir me retourner quand j'aurai un CDI et me dire que je n'ai pas perdu mon temps durant ces années douloureuses. J'ai appris/réappris quelques petites choses durant ces journées difficiles.


- Le premier pas est le plus dur et l'action amène l'action.
 Dur de se mettre à la vaisselle par exemple mais une fois que je me lève et que je me dirige d'un bon pas vers la cuisine, ça va mieux.


- Se mettre en apnée pour faire les choses difficiles, ça marche.
 Je n'avais jamais testé mais ça a très bien marché notamment pour les tâches ménagères et la recherche de travail. Oui, à force de laisser le ménage un peu de côté, j'ai dû enchaîner les machines (ce que je fais déjà en temps normal car ma machine n'est pas si grande que ça et je n'ai pas énormément de vêtements) à remplir, mettre à sécher, plier et ranger. Pareil pour la vaisselle. Bref, je me suis mise instinctivement en apnée, pourquoi? Bonne question mais ça a marché. Je me disais "Vas-y!" et je m'y mettais même si ça ne m'intéressais pas.


- Fractionner.
Essuyer, ranger l'égouttoir chaque fois que je rentre dans la cuisine puis laver la vaisselle jusqu'à remplir un nouvel égouttoir. Le linge est sec? Plier le linge et remplir la machine en différé. Quand elle est terminée, ranger le linge déjà sec et mettre le linge à sécher.


- Chronométrer
Tous les jours, j'estime le temps que je vais passer sur chaque tâche de la journée pour avoir une idée et me rendre compte qu'il va me rester du temps pour moi si je ne traîne pas. Et aussi pour être efficace (si je me dis que je vais faire telle chose en 20 minutes, je vais mettre à peu près 20 minutes pour le faire, si c'est raisonnable. Au lieu de mettre 45 minutes ou une heure parce que je vais prendre mon temps). Le plus? Dans ma tête, quelque part, je sais que plus je serai efficace, plus j'aurais du temps pour ne rien faire donc ça en vaut la peine. Je ne sors pas systématiquement le chronomètre mais avoir cette estimation en tête, ça aide bien.


- Penser à l'avenir
J'ai gardé en tête qu'une fois la période de fatigue terminée, je serai contente d'avoir avancé et de ne pas avoir de retard à rattraper. C'est d'autant plus visible quand la fin de semaine/mois approche et que je vois qu'il me reste tel truc et tel autre sur mon objectif mensuel ou hebdomadaire. Si dans ma tête, ça DOIT être fait pour telle date, c'est fait (et c'est d'autant plus vrai si le mois suivant est déjà planifié).


- Planifier les courses et se faire plaisir
Oui, addiction au sucre oblige, la tentation a été grande de me laisser glisser. Déjà, j'avais la flemme de faire les courses (j'ai 15 minutes de marche pour aller au magasin le plus proche, il est certain que ça limite les craquages par rapport aux moments où j'avais une supérette à 5 minutes de chez moi) et envie de rien. Plus un budget limité. J'étais vraiment épuisée physiquement et donc psychologiquement, j'ai bêtement suivi mes listes de course sans réfléchir. Si je marque 14 crudités, je prenais au plus simple et moins cher (donc le sac de carottes entières atterrissait par magie dans mon sac, c'est moins cher et ça se garde mieux que des salades toutes faites et c'est moins cher que les fruits; ça m'évite donc de devoir me livrer à des calculs comptables pour tout faire rentrer dans le budget). Je me suis juste accordé une tablette de chocolat noir pour la semaine. Au final, je ne me suis pas ruée sur les sucreries et j'ai mangé sainement, même si prendre des soupes en sachet en plus pour dépanner car il me restait un peu de budget (pleines de sel) n'était pas une bonne idée.


- Modifier les objectifs si besoin
Je bute sur un morceau de piano électronique depuis des mois (je suis fatiguée, ça n'aide pas!!); du coup, j'ai laissé tomber et je travaille au piano électronique, les morceaux que je tente d'apprendre/ de travailler au violon. Ca me change, je ne connais pas les morceaux au piano donc ça m'oblige à les retravailler et compter sur mes automatismes vu que la partition ne m'est pas inconnue donc je la décortique au violon et pas au piano, j'y suis allée directement. Bien sûr, je ne travaille pas la main gauche mais ça m'a permis de faire d'une pierre deux coups: intégrer les morceaux, faire une fois le travail sur la partition pour deux instruments différents (moins de travail au final), aller plus vite dans le travail au piano électronique (donc vaincre la flemme et les jours où c'était plus dur, enchaîner les deux instruments pour m'en libérer plus vite tout en travaillant quand même sérieusement).


- Glander n'est pas interdit, au contraire
Forcément, en étant efficace avec des objectifs minimes (car répartis sur la semaine de manière harmonieuse), j'avais du temps pour glander, rêvasser un crayon à la main et je n'ai pas culpabilisé, ça m'a fait du bien.


- Planifier pour ne pas sombrer
Notamment les heures de sommeil ce qui veut dire être scolaire: réveil matin et soir même si je ne travaille pas. Si j'avais fait ça, je ne me serais pas couchée à 1 h du matin la veille de retravailler quelques jours... M'accrocher à mon bullet journal m'a permis d'avancer durant ce mois difficile et même plutôt bien soit dit en passant parce que j'ai fait un peu tous les jours et mis bout à bout, ça fait pas mal de travail abattu mine de rien. Même si je me suis embêtée lors de mes sorties et que je n'ai pas rencontré de gens intéressant, je suis contente d'avoir essayé de faire bouger les choses.


- Sourire et ne pas oublier que l'art est mon meilleur ami
Je crois que c'est la leçon la plus importante qui s'est faite jour en ce mois difficile. Sourire aux gens qui font la tête même en me forçant m'a fait énormément de bien. Je me sentais moins malheureuse que les gens alentour et quelque part, ça m'a aidée à me souvenir que ça ne durerait pas. Les arts m'ont sauvée, même si j'ai dû me forcer à peindre/dessiner, danser, jouer de la musique, écouter de la musique, lire, écrire, ça m'a fait du  bien car ça m'aide à sortir des émotions et quelque part à vivre ma vie par procuration (par la lecture et l'écriture) pour retrouver l'espoir que ça s'arrangera, que c'est un mauvais moment et que je ne serais pas une larve fatiguée toute ma vie, que c'est l'affaire de quelques jours/semaines avant de partir sur un nouveau cycle plus vertueux.