samedi 3 mars 2018

Chroniques d'une misanthropophile 1 Présentation de cette nouvelle rubrique

Ma vie est bloquée en ce moment et de tous les côtés: travail, amour, amitié. J'ai fait le point depuis le début de l'année et j'en viens une fois de plus à cette conclusion, le point commun, ce sont... les gens. La chose la plus difficile sur Terre: l'humain, le plus imprévisible, impossible à maîtriser qui soit. Mais le truc le plus merveilleux et intéressant qui soit.


J'aime les gens, vraiment, je les aime, je vous aime les gens. Je vous jure que je ne demande qu'une chose: vous tendre la main et illuminer votre vie pour un instant ou plus et réciproquement. Mais je suis fatiguée de plusieurs choses:
- le manque de retour (je souris dans le bus, j'attends la même chose au fond de moi; au bout de la millième fois, je me dis que décidemment, si vous n'êtes pas capables de répondre à un sourire spontané, votre vie est triste; surtout quand il fait froid/gris/pluvieux (cette liste n'est pas exhaustive et peut se cumuler))
- le manque d'aide; je repensais hier à des galères qui me sont arrivées: personne ne m'a aidée, PERSONNE. Hier, j'ai eu un souci de voiture mineur. J'en avais pour deux minutes, je gênais un peu le passage mais j'étais stressée, je n'ai pas réfléchi et les gens voyaient bien qu'il y avait un souci, ils pouvaient aller ailleurs. Bref, les deux minutes, c'est la théorie, en pratique, ça a été dix. Une personne râle, je lui dis (presque) gentiment que j'ai un problème (mais ça se voyait!) et que si elle m'aide ça ira plus vite. Elle est remontée dans sa voiture et est passée par ailleurs. Ok, merci!  Une deuxième, rebelote. Une troisième est enfin venue me demander si j'avais un souci (non, tu crois??), j'explique le problème, il prend l'outil que j'avais en main alors que je lui disais de ne surtout pas le faire parce qu'il allait empirer la chose et que j'arrivais au bout. Bien sûr, ce gentil monsieur a empiré la chose, je devais reprendre du début en pire. Merci, vraiment merci! Bien sûr, gentil monsieur m'a laissée en plan au lieu de m'aider à tout reprendre depuis le début (à deux, ça aurait été tellllemmment plus rapide! Et sans s'excuser, hein). Au final, je me suis débrouillée seule pour changer, avec le stress (j'étais en retard) et l'impression que les gens sont des cons finis. Qu'on ne vienne pas me dire qu'à quinze heures de l'après-midi, les gens ont tous des choses urgentissimes à faire (genre travail); à neuf heures, je comprends qu'ils n'aient pas le temps mais là, j'ai des doutes.
- les critiques de ma personne (quoi, c'est ce que je suis en train de faire?? Oui, je sais mais c'est vraiment de guerre lasse). Je suis ce que je suis, je ne suis pas comme la majorité des gens, j'ai des goûts différents, des valeurs différentes, des référentiels différents, je n'y peux rien si la dernière téléréalité ne m'intéresse pas. J'ai essayé, je vous jure que j'ai essayé sans succès. Je n'y peux rien si je préfère Zola à Musso, Mozart à Ed Sheeran ou aller au musée plutôt qu'en boîte de nuit. J'ai essayé, vraiment, je n'y peux rien, ce n'est pas fait pour moi. Alors oui, de prime abord, on a peu de points communs, mais le souci, c'est que vous me critiquez (comment ça t'es venu? Tu es bizarre! blablabla); j'avoue ressentir pas mal de mépris à votre égard (on est honnête, on est entre nous, non?) en ce qui concerne vos goûts. Oui, pendant une seconde, je vous regarde un peu de haut, je n'ai rien contre la culture "populaire" mais je n'y trouve tellement pas d'intérêt que je me sens à des années-lumière de vous et je ne sais surtout pas comment réagir. Mais il y a des trucs bien (j'aime bien certains titres de Johnny Halliday par exemple). Ce qui me blesse, c'est que toi lecteur, tu aimes David Guetta (je dis ça au hasard, il a quelques bons titres mais ce n'est pas ma tasse de thé, sorry, David, je n'ai rien contre toi, promis) alors que je ne lui trouve pas d'intérêt, je vais te dire que ce n'est pas ma tasse de thé et ça va en rester là. Sauf que 90 % des gens de mon âge ou proche, vont me dire que le fait que je suis en ce moment à fond sur telle musique traditionnelle/tel morceau de Mozart que j'écoute en boucle/ telle chanteuse de RNB que j'aime bien est "bizarre". Ils ont le droit de ne pas aimer, ça je m'en fiche, heureusement que tous les goûts sont dans la nature, on s'ennuierait sinon, vous ne pensez pas? J'ai le droit d'aimer V.A. Mozart et de m'écouter son merveilleux Requiem en boucle par moment, non? Ou Le lac des cygnes de P.I. Tchaïkovski?  Ou de "me farcir" du Zola (et de l'appeler par son prénom)? Un de mes livres préféré, c'est une pièce de théâtre de Jean Racine et un recueil de Pierre de Ronsard (et de les appeler par leur prénom) ou de lire du Baudelaire (et de lui donner un surnom, on est intimes). Je suis désolée, je n'y peux rien. J'ai lu/entendu, ça m'a plu. J'avais 10 ans, 16 ans ou c'est plus récent. On a le droit d'avoir un coup de cœur sur le Requiem de Mozart à 10 ans, non? Et de s'acheter le CD à 26 ans parce qu'on tombe dessus, non? Pour un anniversaire, j'ai demandé le CD du Lac des cygnes, je devais avoir 14-15 ans. On s'est bien fichu de moi au collège (ça ne changeait pas grand chose, j'étais mise à l'écart et parfois harcelée). Au collège, à la rentrée, on demande le dernier livre lu, j'ai mis Les fleurs du mal de Charles (Baubau ou Charles Baudelaire, selon le degré d'intimité), la prof a été super surprise alors que je ne voyais pas du tout le souci et tout le monde parmi les élèves s'est fichu de moi. C'est sûr que Twilight, c'est mieux! (que j'ai lus soit dit en passant et qui sont dans ma bibliothèque à côté des Harry Potter, il m'arrive de les lire de temps en temps, je ne suis pas sectaire même si je préfère Les contemplations de Victor (Hugo) à Twilight, largement). C'est drôle mais je trouve des gens ouverts essentiellement sur les fora (ça brasse du monde de tous les horizons, les âges, les pays) mais pas dans la vraie vie. Où êtes-vous les gens?


Bref, dans cette rubrique, je vais vous parler des gens: les recruteurs qui me prennent pour une c... parce que j'ai un CV chaotique parce que oui, je préfère travailler partout que de me cantonner à quelques secteurs en espérant peut-être trouver quelque chose; les gars avec qui je vais boire un verre et qui se permettent de me critiquer sans me connaître parce que Oh, mon Dieu, j'ai eu le malheur de dire que j'aime écrire/faire mes cosmétiques/Mozart. En se "foutant ouvertement de ma gueule". En vrai, ça m'est arrivé vraiment une fois, je me levée, je suis partie en disant à ce monsieur qu'il était étroit d'esprit et impoli; après coup, il s'est excusé, "tu as dû me trouver prétentieux mais blabla" mais évidemment, je ne l'ai pas revu et il m'a fait perdre du temps que j'aurais préféré passer à lire (oui, il pleuvait et on était en hiver, ce soir-là; un thé et un bon livre au chaud chez moi m'attiraient bien plus). Les gens détestables sur les sites de rencontres qui m'accostent avec un "salu sa va?" auquel je ne réponds pas (non, mais sérieux, les gars, vous accostez les filles comme ça dans la vraie vie??); ceux qui m'envoient des photos "intimes" comme ça sans prévenir façon film d'horreur alors qu'on n'a pas échangé un seul mot.


Pourquoi? Parce que j'ai envie de rire en ce moment ("c'est pas beau de se moquer!"), que j'ai envie de nouveau d'aller vers les gens et que la perspective d'une anecdote croustillante est, ma foi, une bonne motivation à essayer d'entrer en contact, encore une fois avec les gens. Quoi? Ce n'est pas bien de se moquer?


Et les autres. Le gentil monsieur que je vois de temps en temps qui est juste gentil et à qui je dis souvent de rester comme il est, même si on se voit très très très peu et qu'on ne vivra rien. Les amis qui entreront un jour dans ma vie. L'amoureux qui viendra un jour dans ma vie et qui restera jusqu'à la fin. Un peu de bonté, ça fait du bien aussi. Je suis sûre qu'il y a plein de gens biens mais à force d'être blessés/de voir les autres profiter de nous, on n'ose plus donner et c'est dommage.


Bref, un peu de journalisme social pour retrouver l'envie d'aller vers les autres. Et surmonter les claques que je ne vais pas manquer de me prendre mais à force, je vais dénicher quelques perles, quelques porteurs de lumière, ces gens qui en valent la peine.