mercredi 24 août 2011

Sucker Punch

  "Chacun de nous à un ange. Un gardien qui veille sur nous. [...] Pour nous rappeler que c’est nous, chacun de nous qui détenons le pouvoir dans les mondes que nous créons.", le fim s'ouvre sur cette phrase...

Ce film traite de l'histoire d'une jeune fille que son oncle fait interner et souhaite faire lobotomiser, afin de toucher un héritage: échappera-t'elle à son destin? Une histoire touchante que je vous laisse découvrir sur Wikipédia (mais ne lisez pas trop, au risque de connaître la fin!). http://fr.wikipedia.org/wiki/Sucker_Punch.


  C'est un film qui m'a touché d'abord pour l'histoire de Babydoll, héroïne à laquelle je me suis attachée d'emblée (dont on ne sait pas le véritable prénom, ni son histoire seulement évoquée car il n'y a pas vraiment de retour en arrière, le film s'ouvrant sur des phrases sur lesquelles méditer relatives au destin, au théâtre et aux choix que nous avons pour le changer puis une scène de meurtre)... On devine qu'elle et sa soeur sont orphelines, on voit clairement le testament et la réaction de leur oncle qui veut les tuer, la fuite de Babydoll pour sauver sa vie; jusqu'à son arrivée dans l'institut psychiatrique où la sinistre Madame GORSKY fera danser les filles quand la fiction et la réalité se fonderont l'une dans l'autre lors de l'angoissante scène de lobotomie...


  Mon coeur s'est serré d'imaginer cette jeune fille de 16 ou 17 ans si frêle dans cette situation, lire son désespoir sur son visage m'a donné les larmes aux yeux...


  Puis, place à l'imaginaire de Babydoll au vert criard insupportable qui semble tout droit sorti d'un jeu vidéo qui m'a écorché les yeux tout le long du film! Des scènes d'action avec des combats contre des créatures fantastiques, des effets spéciaux qui m'ont bien plu dans des tenues sexy qui raviront ces messieurs mais je me demande si elles sont bien utiles (ou symbolisent-t'elles le passage à l'adolescence et la sexualité, par rapport à l'innocence d'avant??), surtout associées à des armes de guerre; puis une alternance entre le retour à la réalité (la vraie ou celle de Babydoll dans cette mise en abyme?) et l'imaginaire de notre héroïne, sur fond de musique...


  Héroïne timide et effacée qui prendra de plus en plus confiance en elle dans la quête des objets réels ou imaginaires, qui la méneront à la liberté...


  Echappera-t'elle à son destin? Où est la frontière entre le rêve et la réalité, entre le destin de Babydoll et de Sweet Pea?; et qu'en est-il de ses compagnes? Babydoll et Sweet Pea ont-elle dans leur fantasme imaginé échanger de vie l'une avec l'autre? Elles sont amies, ont toutes deux une soeur au destin tragique, à peu près la même histoire et font équipe... Sont-elles la projection, le miroir du moi intérieur fantasmé (l'héroïne du rêve, la guerrière qui trouvera la force de se battre; force que leur moi réel n'a pas, condamné à se résigner à son destin) l'une de l'autre?



  J'ai eu des moments de lassitude, où j'avais envie de zapper mais je voulais connaître la fin! Avec le recul, je me dis qu'en le revisionnant après avoir vu la fin, je comprendrai mieux les enjeux de ce film, qui aborde de nombreux sujets sérieux (les traitements psychiatriques dans les années 20 ou 30 (?), la cupidité, la place et la force de l'imaginaire, le jeu de miroir entre Babydoll et son double (?) Sweetpea et leur destin étrangement parallèle)...


  Je pense qu'il y a plusieurs niveaux de lecture dans ce film et des critiques de la société voilées... Sinon, il vaut le coup surtout pour les scènes de combat et aussi pour l'émotion que nous procure le sort tragique du début à la fin du film de l'héroïne dans sa quête de liberté... Même si j'attendais avec impatience la sortie du DVD, faute de l'avoir vu au cinéma et que j'ai du coup, peut-être mis la barre haut, je suis légèrement perplexe, en attendant un deuxième visionnage d'un regard plus averti.