mercredi 1 avril 2020

Journal d'une confinée 3 J+15 Où le moral en prend un coup et le corps suit

  Les choses commencent à devenir difficiles, l'inactivité ne me va pas du tout et si psychologiquement ça va, physiquement, c'est dur et cela impact le moral.

  Le nanowrimo a enfin commencé et je n'ai pas fait mon (monstrueux) quota du jour au vu de mon énorme objectif mais j'ai tout le mois pour rattrapper. Je reprends de vieux projets délaissés et tout se brouille dans ma tête, je ne sais plus où je vais parce que jai la flemme de relire des centaines de pages (d'habitude, je sais où j'en suis mais certains projets sont si vieux que tant pis, je verrai à la correction) mais j'écris.

  Mon corps dit stop, il me hurle qu'il veut du soleil et que la prison, c'est bon, il en a marre. Ce n'est pas la privation de sortie en elle-même qui me pose souci pour le moment, c'est l'aspect privation. Quand je vois des gens verbalisés un peu à la tête du client et du policier, cela m'inquiète un peu. Je sors pour les courses et parfois, l'envie me prendrais de marcher un peu. Mais voilà, la promenade est-ce une activité sportive? C'est un peu sujet à interprétation donc je ne le fais pas. Le manque de soleil me mine le moral et surtout le corps, j'ai besoin de soleil sur la peau pour retrouver de l'énergie physiquement qui va me permettre de faire ce que j'ai à faire, bouger mais hormis passer le nez et le bras par la fenêtre, c'est compliqué. Lire au soleil dans le jardin quand il n'y a personne n'est pas possible vu que ce n'est pas du sport donc tant pis. D'ailleurs, je trouve que c'est presque de la discrimination, les sportifs ont le droit de sortir mais pas les non sportifs alors que seule dans le jardin, je ne vois pas qui va me contaminer.

  Je fais du sport, je précise. De la danse (merci, merci mille fois à tous les danseurs de tout poil qui mettent des video sur internet), de l'escrime en intérieur, du pilates mais rien qui justifie de sortir. Les joggers et cyclistes sont privilégiés et je ne sais pas si c'est juste au fond.

  Du coup, je dors mal, je me lève tard, me couche tard et j'ai un aphte. Oui, un aphte qui me gêne pour manger et pour me laver les dents, pour boire, parler. J'ai beau tenter de voir le bon côté des choses: du temps pour lire, écrire, jouer de la musique et surtout lire vu que plein d'autres activités sautent, mon corps a choisi de me dire qu'il souffre de voir le soleil à travers la vitre. A la limite, un aphte même du genre bien douloureux, cela reste moins pire que des douleurs aux articulations (coude, genou, dos, j'ai le choix).

  Pourtant, il y a plein d'avantages: le silence sans les voitures qui permettent d'entendre les oiseaux, les lumières la nuit qui permettent de mieux voir les étoiles (d'ailleurs, à l'instant, j'ai tourné la tête et mon regard a été attiré par une énorme lumière dans le ciel qui se voit à travers mes rideaux, peut-être l'ISS même s'il me semble qu'elle se déplace), une bonne excuse pour ne rien faire, plus d'achats parce qu"'il me reste deux euros de cette semaine, je pourrai aussi bien les dépenser". Mais voilà, je n'ai pas ma dose de soleil donc c'est compliqué mais ça passera, cela ne durera pas. Le nanowrimo a commencé, je vais être occupée et quand il sera terminé, le confinement devrait ne pas être loin de la fin.