samedi 29 janvier 2011

Pénurie de thiopenthal sur le marché de la peine de mort

John DUTY
  La fabrication du thiopenthal aux ETATS-UNIS D'AMERIQUE a pris du retard depuis plusieurs mois.

  De plus, HOSPIRA, l'unique fabricant Américain de ce produit qui ait obtenu l'autorisation de le fabriquer sur le sol Américain, a décidé d'arrêter sa production. Le laboratoire avait insisté à l'époque sur le fait qu'il fabriquait "cet anesthésiant pour les hôpitaux, pas pour les exécutions capitales, et n'encourageait pas son usage dans ce type de procédure". Je les trouve bien naïfs, les hôpitaux pouvaient les revendre, je suppose; même si leurs principes sont au-dessus de l'appât du gain ce qui est louable.
  La fabrication devait reprendre en ce début d'année en Italie sous réserve qu'il ne serve pas aux exécutions comme l'a demandé le gouvernement Italien, mais le fabricant a décidé d'arrêter toute production de thiopenthal pour ne pas être tenu responsable en cas d'usage détourné.

  Ce produit agit sur le système nerveux central en créant une mise en veille du cerveau, ainsi qu'une hypotonie musculaire (ralentissement des mouvements) et provoque une dépression respiratoire (ralentissement des mouvements respiratoires).
Il permet que l'injection des deux produits suivants ne soit pas trop douloureuse (je trouve très généreux de s'en soucier alors que quelques minutes plus tard, l'on va ôter la vie à une personne et ce de manière irrévocable!). Le pancuronium paralyse les muscles et stoppe la respiration avant que le chlorure de potassium n'arrête le coeur, ce qui serait extrêmement douloureux sans anesthésie préalable.

  J'ignore si le condamné est conscient et sent donc qu'il ne peut ni bouger, ni respirer et que son coeur cesse de battre. Sachant que le coeur n'est qu'un muscle (merveilleux, car avec ses 300 grammes et sa taille équivalente à un poing fermé, il bat infatigablement pendant parfois une centaine d'années suffisamment fort pour envoyer le sang dans tout le corps humain), il doit s'écouler un certain temps pendant lequel le cerveau est oxygéné. Sachant qu'il peut rester 3 minutes sans oxygène malgré la "mise en veille" qui nous garantit que le condamné n'a pas un minimum de conscience de ce qui lui arrive?

   Certains états importent ce produits depuis l'EUROPE malgré les réticences de l'UNION EUROPEENNE (mais pas son interdiction!). L'Arizona s'est ainsi approvisionné en GRANDE-BRETAGNE. 

   D'autres états (Oklahoma par exemple) ont changé de produit: ils utilisent du pentobarbital, un anesthésiant animal. En même temps, considérent-ils les condamnés autrement? Je suis résolument contre la peine de mort (qiu coûte plus cher qu'un emprisonnement à vie si l'on compte tous les recours, les nouvelles expertises...; cette sentence est irrévocable et en cas d'erreur, on ne peut pas revenir en arrière! De plus, je trouve paradoxal que pour punir une personne coupable de meurtre, les exécuteurs en commettent un! Ou alors, ils retirent le statut d'être humain au condamné et le rabaissent au rang de simple animal! Même si biologiquement, l'Homo Sapiens Sapiens appartient au règne animal. Sapiens signifie Sage en Latin, je vous laisse méditer là-dessus!).
Ainsi, le 16 décembre dernier, en Oklahoma, John DUTY, 58 ans, condamné à mort pour avoir tué son compagnon de cellule en 2002 a été le premier à être ainsi mis à mort. Il a plaidé coupable et a demandé lui-même la peine de mort. Il avait été condamné à 3 peines consécutives depuis 1978. Son décès a été prononcé 6 longues minutes après l'injection.

Le laboratoire danois LUNDBECK s'interroge également sur l'utilisation de ce produit qu'il fabrique également.