jeudi 26 février 2015

Ma vie chez Pôle Emploi 5 ou comment une future baisse du chômage me fait bien rire, réflexion sur les contrats aidés


Je sors d'un contrat aidé qui fut très difficile moralement et nerveusement.Qui dit contrat aidé, dit subventions qui prennent le salaire en charge, qui dit main d’œuvre gratuite, qui dit pas de respect. Il y a sûrement des patrons très bien mais le mien ne l'était pas.
Une association qui vit des subventions de l'État; des salariés en contrat aidé dont les horaires sont flexibles et dont les heures supplémentaires ne sont pas toujours rattrapées; énormément de bénévoles et de stagiaires; un directeur qui n'a sûrement pas fait de formation en management (oui, mener des hommes, ça s'apprend!) clairement histrionique (théâtral, les autres ont toujours tort, menteur, qui joue sur la compassion, la plainte, monte les gens les uns contre les autres, parle dans le dos des gens face aux collègues, qui critique systématiquement le travail fait, qui rabaisse, qui veut tout contrôler (même ce que nous faisons dans une journée de travail: nous devions justifier notre emploi du temps heure par heure en détaillant ce que nous avions fait et le temps que ça prenait. Le patron ou son adjoint passait ensuite une heure ou deux par semaine à tout revérifier pour tout le monde)), qui change les plannings, les systèmes de classement quand ça lui chante et tant pis, si on vient de tout refaire! Bref, aucun respect du salarié ou du travail fait... Et comme la paie ne suit pas (petit salaire + tout petit complément assedic + grosse baisse des apl + frais annexes (repas correct pour ne pas faire pauvre devant les collègues, talons à refaire, homéopathie contre le stress, transport...)) = se lever très tôt pour gagner 200 €), nous étions tous démotivés. 
Je n'ai pas réussi à démissionner et j'ai dû attendre la fin du contrat pour partir. 

  Retour chez Pôle emploi, j'envoie mon dossier d'assedics, je fais une estimation (ça a l'air correct, je devrais pouvoir respirer un peu), on me renvoie le dossier parce qu'il manque un papier qui est bien dans le dossier, la caf suite à ma déclaration trimestrielle n'a pas pris en compte le fait que j'ai bien coché la case comme quoi je ne travaille plus. La galère totale, Pôle emploi est débordé (qu'ils m'embauchent pour faire de la saisie!!), il faut 15 jours pour examiner un dossier, mais attention, je dois épuiser mes droits au chômage datant de 2013 avant un futur examen!!), la sécurité sociale aussi (mon dossier de cmu est à renouveler et j'ai besoin de parler donc voir un psychiatre (remboursé) ne serait pas de trop)). Je redécouvre ce que c'est qu'être pauvre! Pendant ce temps là, mon découvert se creuse et les frais qui vont avec! Car, je n'ai pas pu échapper au psy: j'avais trop besoin de parler à une oreille neutre, sans tabou.
Ce contrat m'a cassée moralement: je n'ai plus envie de travailler, de chercher, ma motivation n'est plus, je n'ai pas le courage de recommencer à chercher. Alors je planifie et j'y vais petit à petit. Mais ce n'est pas juste de me retrouver dans la galère financièrement alors que j'ai travaillé un an!! Des gens qui touchent tranquillement leurs assedics tous les mois n'ont eux pas de frais de découvert à payer.... Ce contrat m'a cassée, j'ai du mal à recommencer à chercher du boulot, j'ai y ai cru (cv rempli, expérience enrichissante, formation, hypothétique cdi à la fin; il n'en a rien été) et la suite n'est pas pour me remonter le moral.

 Bref, revenons à mon ami Pôle chômage qui ne devrait pas tarder à me proposer un rendez-vous, même si je finis tout juste.
284 700 offres ce matin divisées par 5 232 100 chômeurs (chiffres de ce matin), ce qui nous fait 0,054 offre d'emploi par chômeur! Vu comme ça, ça fait peur... Je ne me plains pas, il y a quelques annonces, j'ai eu deux entretiens depuis le début de l'année, ça pourrait être pire. Les candidatures spontanées ne donnent rien.
Donc je voudrais bien savoir comment notre gouvernement espère une baisse du chômage à venir et reste optimiste...?