mercredi 17 décembre 2014

Moi, Azenor B. , fille de parents toxiques 4: Le primaire

Je commence à avoir des souvenirs de cette période.
Je me souviens surtout des maîtres et des maîtresses. Je me souviens de ma soif d'apprendre et de mon regard qui se perd souvent par la fenêtre, du vent qui me poussait l'hiver (moi, frêle enfant) et que je considérais comme un ami. Je me souviens des jeux avec mes copines.

  Et des devoirs. Les leçons qui devaient être apprises par cœur (moi qui ai mauvaise mémoire, même aujourd'hui ça arrive quand je suis stressée). Les poésies, ça allait, elles racontaient une histoire, c'était comme une chanson.
Je me souviens des cahiers dans la figure ou lancés sur moi parce que je ne savais pas ma leçon (moi qui tournait à 13 de moyenne), des "torgnioles", des fois où ma mère m'a mis la tête sous l'eau froide pour "me calmer" car j'étais énervée (forcément!) m'étouffant à moitié. 

C'est là que ma mère a commencé à m'inculquer les croyances que j'ai longtemps traînées et que je traîne encore aujourd'hui: tu écris mal, tu es débile, tu as mauvaise mémoire et le fameux t'es nulle qui m'a brisée plus que tout. Tu es maso, également.

Et des lignes à copier en punition.

J'ai commencé à voler par moments. Oh, juste des poupées de ma sœur avec lesquelles je voulais jouer un peu. J'ai lu dans un dictionnaire médical que le vol de l'enfant résultait de carences affectives, c'est clairement le cas.

Mon père était souvent absent pour son travail, j'ai commencé à faire des dessins en noir car j'étais seule avec ma mère.

Les arts m'ont sauvée. Je dessinais, j'écrivais de petites histoires, je chantais (aujourd'hui encore, je me casse les oreilles avec mon mp3 si j'ai plus de 5 mn de trajet). Je découvre les Disney avec lesquels je vais entretenir une relation particulière car ils vont peupler mes rêves.
Heureusement, il y a les cours de dessin et de danse classique, le catéchisme. 

Je découvre qu'il y a un problème, je me sens coupable, fautive de ne pas parvenir à me faire aimer. Et je commence à braquer mon regard vers mon rêve: le départ, mes 18 ans!