mercredi 17 décembre 2014

Moi, Azenor B. , fille de parents toxiques 7: Etudes, mariage et 1e marche

Je passe un concours difficile avec un oral que j'obtiens brillamment, j'ai fait une classe préparatoire qui m'a bien aidée. Les études se passent bien mais dès le premier stage, je rencontre des difficultés: je n'ai pas confiance en moi, je n'ai jamais travaillé et je m'en prends plein la figure dès le départ. Cette attitude était supposée nous endurcir et tester notre motivation mais ayant des bases fragiles, je vacille. Cette méthode ne fonctionne toujours pas avec moi aujourd'hui. 
Je ne reçois aucune compréhension lors de mes deux stages, on me dit que je dois me défendre mais ça, je ne sais pas faire! Toutes mes révoltes ont été étouffées dans l'oeuf car "on sait mieux que toi, tu es trop jeune, tu ne comprends rien et tu ne sais pas de quoi tu parles!". 

Je souffre, je le vis mal et j'encaisse en serrant les dents car ce métier, c'est mon rêve. Evidemment, j'échoue!

Je me suis mariée en entrant en classe préparatoire avec un homme que ma famille nie totalement et avec qui je ne m'installe pas de suite pour laisser mes parents s'habituer à l'idée. Aujourd'hui, je sais que j'ai épousé cet homme car c'est le premier à m'avoir aimée et que c'était une porte de sortie. Il voulait une béquille et quelqu'un qui s'occupe de lui: nous avons passé un accord tacite.

Je finis par arrêter ma formation. Evidemment, j'ai choisi un métier en rapport avec les sciences humaines, moi qui ai une base fragile! J'ai cherché à me réparer, je l'ai compris plus tard.

Je fais une année de fac ponctuée de stages pour trouver ma voie et me remettre de cet échec. Je choisis une voie radicalement différente: l'assistanat de direction car je veux de l'autonomie. Et aussi prendre la direction de ma vie, je le comprends par la suite. Ma première formation était dans le domaine de la psychologie-social-médical pour me réparer physiquement et psychologiquement.

Le choc est difficile. Après une année en autonomie, je me retrouve dans un cadre type lycée. J'étouffais déjà au collège avec les régles et l'infantilisation, je ne peux plus respirer. Je suis plus âgée que mes camarades, mes professeurs me laissent donc respirer au bout de quelques temps car je suis plus mature et autonome que mes camarades. Le cursus est restreint, il y a peu d'élèves, je n'ai pas d'amis. Je me retrouve avec des élèves de 3-4 ans de moins que moi, j'étais déjà plus mature que mes camarades au collège, les choses sont donc pires.
Alors, je travaille! Je travaille pour avoir mon diplôme, combler mes lacunes (en informatique, en économie, en droit, en langues car j'ai des connaissances en sciences de part ma formation initiale). J'ai toujours été avide de connaissances en tout genre (j'y reviendrai plus tard) et je grandis. Car nos professeurs ne se contentent pas tous de nous préparer à un examen, certains nous apprennent comment tourne le monde! L'économie et la politique nous sont surtout inculquées par deux professeurs, ce qui me passionne car c'est ce qui dirige le monde actuel et je n'en connais rien. 
J'ai toujours été à l'écart du monde du fait de mes parents: je n'ai jamais été à la mode, je ne connais pas la plupart des gens célèbres, les nouveautés cinématographiques (c'est d'ailleurs toujours le cas!) mais je connais des choses sur les dinosaures, l'histoire ou la biologie grâce à mes chers livres. 
Je fais le lien constamment entre ce que l'on nous apprend et à quoi ça me servira dans mon futur métier ou ma future vie. Les autres élèves ne comprennent pas et râlent ou n'écoutent pas, même si on leur explique les choses.  J'ai besoin de comprendre alors je dépasse ma peur et je demande des explications complémentaires, en développant parfois loin le raisonnement pour comprendre. Avec le fait que je propose souvent des solutions alternatives dans les exercices "Ah, tu as fait ça comme ça, toi?" (oui, je n'ai pas copié bêtement le cours), ça contribue à me mettre à l'écart. Je sais depuis des tests au lycée que j'ai une intelligence supérieure à la moyenne mais je n'ai pas compris à ce moment là que ça me mettait à l'écart. Ma tête tourne vite, je m'ennuie en cours mais je m'oblige à suivre pour réussir l'examen et comprendre qu'on attend de moi ce jour là.

Mes stages se passent bien malgré un manque évident de confiance en moi. Je passe l'examen avec brio malgré sa difficulté, mes parents sont contents mais me disent que je ne trouverai pas de travail. Je suis fière de moi: la sortie est là, près de moi. Je prends confiance en moi et mon couple en pâtit.