mercredi 10 novembre 2010

Relaxe pour les non-jeûneurs Algériens poursuivis

   Les 8 jeunes poursuivis pour non respect du Ramadan à AKBOU en ALGEIRE ont été relaxés. Ils risquaient 2 à 5 ans de prison.

  A IGHZER AMOKRANE, le 29 août en fin de matinée, Arab CHERKAOUI retrouve des amis dans le local de l'immeuble «des 100 locaux» qu’il vient d’obtenir dans le cadre grâce à un plan gouvernemental d’aide à l’emploi des jeunes.
Depuis le début du ramadan, ils s'y réunissent pour fumer et manger à l’abri des regards.
 «C’était une journée comme les autres, j’ai fait un peu de café et j’étais en train de le boire, raconte Arab CHERKAOUI. J’ai vu la police arriver et tenter de forcer à la hache la porte de l’immeuble. Ils m’ont dit que c’était interdit de manger pendant le ramadan, qu’ils devaient m’embarquer et que j’allai payer pour ça.»

 Yacine (prénom modifié) fume une cigarette sur le toit de l’immeuble.
«J’étais là parce que je ne peux pas manger chez moi. Ma famille prie et fait le ramadan. J’étais caché, je ne suis pas allé fumer devant une mosquée ou dans la rue, je n’ai provoqué personne. Ils sont venus avec tout le commissariat, on aurait dit qu’ils venaient prendre Ben Laden», raconte-t-il. On notera la tolérance de la famille...

  Samir passait simplement par là quand les policiers, menés par le commissaire en personne, ont encerclé le bâtiment (on croirait à une arrestation de terroristes, mais bon). «J’étais près de l’immeuble et ils m’ont emmené avec les autres. Ils m’ont questionné au commissariat. "Est-ce que j’ai vu de la nourriture ?", "Est-ce que j’ai mangé ou bu du café ?". J’ai répondu que oui, j’avais bu du café, et après ?».
Entendus par le procureur de la République du tribunal d’AKBOU, les huit jeunes reçoivent une leçon de morale.


  En effet, l’article 144 bis-2 du code pénal condamne quiconque «offense le prophète ou les envoyés de Dieu, dénigre le dogme et les préceptes de l’Islam, que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen». (On admirera la tolérance pour les autres religions, censées exister également...)
Pour l’un des avocats des huit non-jeûneurs, Me Abderrezak AMMAR-KHODJA, «La Constitution instaure la liberté de conscience et d’opinion. L’Algérie a également signé des conventions internationales sur le respect de la liberté de culte».
Mais l’article 3 de la Constitution fait de l’islam la religion d’Etat.
De plus, dans la mémoire collective, un Algérien est automatiquement musulman. Les personnes ne faisant pas le jeûne doivent se cacher pour manger, souvent à l’insu même de leur propre famille

  Le jour du premier procès, prévu le 06 septembre, une manifestation a rassemblé plusieurs centaines de personnes devant le tribunal. Le procès avait dû être reporté et le propriétaire du local, Arab CHERKAOUI, en détention provisoire pendant neuf jours, avait été libéré.

  Il est vrai que dans mon ex-belle-famille Algérienne, bien que je n'ai jamais caché être de confession Catholique, mes beaux-frères, belles-soeurs, neveux, nièces me demandaient tous les ans si je faisais le Ramadan... J'ai toujours répondu calmement que "Non, je suis Catbolique". Je mangeais avec tout le monde et le midi, je mangeais sans déranger personne; mais pour eux, cela semblait difficilement concevable que je ne le fasse pas.