Adieu ma vie, adieu mon rêve! Deux ans d'études, deux ans de sacrifice, deux ans à tout supporter en me disant que "je sais où je vais, je ne dois pas lâcher"...Tout cela part en fumée! Aucun suivi de mon institut de formation (une offre d'emploi et un questionnaire un an après le diplôme!) ; à 1 000 € l'année, ils auraient pu faire un effort! Ou en tous cas, ne pas nous mentir sur les débouchés réels de nos diplômes... (en même temps, ils auraient eu moins d'élèves! Déjà que nous n'étions pas nombreuses!)
Je vois encore mes professeurs parler de la "pauvre secrétaire", "un peu conne" qui n'est "qu'une exécutante"; sous-entendu: pas comme vous, vous êtres des assistantes!
Un emploi de secrétaire? J'en rêve, même au smic, même si c'est plus un poste d'agent administratif à faire de la saisie et de l'accueil sur lequel je vais m'ennuyer et chercher à m'occuper (ranger le bureau, arroser les plantes, faire le café pour la pause parce qu'il n'y a rien à faire et aucune possibilité de "s'inventer des trucs à faire", bref, dépasser sa fiche d'attribution!) en attendant qu'il soit l'heure de partir!
Mon coeur se révolte, ce métier, je l'ai choisi après mûre réflexion, je l'ai rêvé (et un peu idéalisé), j'ai stressé avant les épreuves, attendu fébrilement les résultats, monté mes dossiers, préparé les épreuves pendant deux ans!
Et ensuite? Le début du parcours du combattant! Les agences d'intérim qui nous répondent que déjà avec 10 ans d'expérience, elles ne prennent pas; l' ANPE inefficace (qui a quand même trouvé judicieux de m'envoyer une offre pour... refaire mon B.T.S en alternance, certes mais je ne suis pas sûre que deux diplômes identiques m'auraient aidée!); l'entourage qui me considère comme une fainéante...
Puis, le découragement, les difficultés financières, l'envie d'y croire parce que "c'est la crise!" (argument favori des recruteurs) et que j'ai un bac+2 qui ne vaut pas "rien"!
Et vient le jour où le coeur fendu, broyé; une bouillie de coeur, d'espoir, de courage, de ténacité, de larmes et de désillusions
