mercredi 22 juillet 2020

Crise post-confinement

  Depuis la fin du confinement, je cogite, j'observe et j'essaie d'en tirer les leçons. La crise sanitaire est loin d'être terminée, un reconfinement nous pend au nez et j'ai perdu foi en l'humanité, je crois. Quand ça a commencé à devenir sérieux, je me suis dit que c'était une opportunité pour la société. De ressortir le meilleur et de changer de voie sur certaines choses, ralentir la course à la consommation ou le pire, l'égoïsme, l'indifférence, le chacun pour soi. J'ai espéré mais les mauvais côtés ont gagné.

  Au début, j'ai essayé. De discuter durant les files d'attente au supermarché mais ça ne prenait pas trop. On est enfermés, on ne voit personne, l'envie de créer le contact devrait être là mais non. Sauf avec certains voisins et c'est déjà ça.

  Malgré les baisses de moral tout à fait normales, j'ai tenté d'en tirer le positif. Je m'étais dit que j'allais écrire, lire, créer mais je n'ai pas fait grand chose. J'ai un peu culpabilisé, je l'avoue. J'avais espéré que les gens reviendraient à l'essentiel.

  Puis, ça a commencé. Les gens qui fuient les zones contaminées vers les moins contaminées au risque de propager la pandémie, ce qui est juste égoïste et écœurant. Les gens qui ne mettent pas de gants. Qui mettent mal leur masque. Les coureurs du dimanche pendant le confinement qu'on ne voit plus depuis, même le week-end. Les gens qui ne font pas attention à eux mais surtout aux autres. Même aujourd'hui, il y a encore des gens sans masques qui se collent aux autres dans les magasins. Est-ce si compliqué de mettre un *** de masque? C'est un budget mais bon, on n'a guère le choix. Je groupe les sorties pour ma part vu que je ne compte pas sur le pauvre masque en tissu offert, après la guerre, par la mairie.

  Il y a eu de belles initiatives institutionnelles: les chaînes de télévision gratuites, les livres gratuits, les visites virtuelles mais individuelles? Sourire sous son masque, regarder l'autre au lieu de le voir, discuter un peu?

  J'ai longuement réfléchi à ce que je voulais changer après le confinement et j'ai mis du temps à trouver. En partie à cause du Nanowrimo catastrophique que je vis, l'inspiration me fuit. J'ai tenté plusieurs fois de donner sans rien attendre en retour car je crois que c'est la solution pour ne plus être déçue par les gens; la majorité des gens va donner aussi en retour sans y penser. Mais il y a toujours des vampires qui prennent, prennent sans rien donner en retour. Pire, il y a les vampires énergétiques. Quand je vais mal, j'ai le réflexe de m'isoler pour ne pas charger les autres sur le plan émotionnel, le temps d'aller mieux.

  Pendant le confinement, les gens ont été des vampires énergétiques, des boules de mal-être ambulants. Normal, ça allait mal; j'étais certainement pareil. Cela m'a fragilisée plus encore que le confinement que j'ai bien vécu globalement quand j'arrivais à me couper du discours ambiant sur le sujet du moment. Mais le manque d'interactions sociales à cause de la fermeture des lieux de sorties ne m'a pas encore permis de retrouver un niveau normal. Je reste fragile, j'ai besoin de sortir, m'amuser, rencontrer des gens, prendre les vacances pas prises depuis deux ans. La bonne nouvelle, c'est que si en ce moment, c'est mou; les sorties reprennent en août. Les gens auront eu le temps de se vider de tout ça, je l'espère. Reste à attendre encore un peu pour que ça reparte. Ce qui ne règle pas le problème de l'ennui et des attentes divergentes mais une chose à la fois.