jeudi 2 juillet 2020

Faire plier le destin Encore

  Après une nuit de déprime, je suis bien décidée à faire plier le destin. Essayer une nouvelle fois de toutes mes forces. Je fonctionne comme ça, ça monte très vite, ça "pète" très vite, je rationnalise, je prend une décision et ça repart. Si ça ne marche pas, j'essaie autrement.

  Je ne suis pas partie l'été dernier, même pas une journée. Souci de voiture, économies siphonnées. Fin de partie. Cette année, ce n'est pas mieux: soins donc pas de travail, factures de santé à payer donc économies drastiques donc la moindre économie siphonnée durant des mois (j'ai préféré payer pour en finir au plus vite), la taxe d'habitation dont on attend toujours la suppression mais cette fois-ci, c'est la bonne (a priori, on verra en septembre). Puis, alors que ça repartait niveau travail, que j'étais libre, confinement. Donc pas de sous (si la prime (avec laquelle, j'ai achevé de payer mes frais + acheté mon bon d'achat à la librairie que j'avais déjà budgeté de toutes manières) mais je m'en fiche, je veux un salaire! Oui, un smic et les tickets restaurant). Et depuis la fin du confinement, on m'appelle mais ce sont des agences d'intérim, elles prennent la température mais il n'y a jamais rien derrière. La bonne nouvelle, c'est que c'est par téléphone, elles ne me font pas déplacer pour ne rien proposer. J'ai eu un entretien physique dans une petite entreprise mais vu mon cv, s'ils comprennent le trou abyssal dans mon cv, il ne fait pas rêver, c'est clair mais bon, dur de trouver un emploi du temps qui rentrait dans mes contraintes pour aller à mes rendez-vous dans mon secteur. Et en sortir avec un CV spécialisé, c'est compliqué. La mentalité française à la khon des patrons: classer dans des cases et ne pas imaginer qu'on puisse en sortir, faire autre chose, transférer les compétences d'un poste à l'autre. Et avoir peur des gens polyvalents. Personnellement, je suis patron, j'embauche. Au moins, si je n'ai plus rien à lui donner, je peux le mettre en renfort de quelqu'un d'autre pour le décharger de tâches répétitives (surtout si comme moi, on travaille vite. Non, un salarié ne travaille jamais trop vite. Désolée. S'il travaille deux fois plus vite que ses collègues sans demander d'augmentation de salaire, n'est-ce pas du pain bénit pour le patron? Je ne sais pas, je suis patron, j'embauche. Et je ne vais pas aller juger les autres employés, ils font ce qu'ils peuvent. J'ai trouvé un extraterrestre, bonne pioche, tant mieux pour moi).

Je voudrais retenter de trouver l'homme de ma vie. Mais pour sortir, c'est compliqué, on va dire. Déjà, le budget va être limité. Très limité parce que je pars en vacances, tant pis. Même si je dois manger des pâtes tout l'été, je trouverai 40 € pour bouger. Je ne suis pas partie l'an dernier, pas une journée. J'ai pu aller voir mon meilleur ami un we en début d'année mais ça ne suffit pas. Je l'avais vu l'été d'avant. Donc en deux ans, je serai partie un we le voir. C'était génial, vraiment mais c'est trop peu. Un we au lieu de deux ou trois dans l'année. J'ai listé des choses à faire pour cet été entre 5 et 40 € pour l'instant. 5 € pour sortir boire un verre sur OVS et 40 € pour partir à une heure de route (frais d'essence + sandwich + un extra). A la louche, bien sûr.

  Je n'ai jamais compris comment je me débrouille. Sincérement. J'ai toujours suffisamment d'argent sur l'année en global pour acheter des livres et des DVD en quantité raisonnable, on va dire. Et n'avoir pas de réels états d'âme à les donner s'ils ne me plaisent pas. J'imagine que c'est le budget que j'arrive à consacrer à mes chaînes de VOD/streaming payant légal soit les chaînes type Netflix que je ne sais pas comment appeler. Plateforme de "distribution et l'exploitation d'œuvres cinématographiques et télévisuelles par le biais d'une plateforme dédiée" d'après Wikipédia mais c'est un peu long. Avec les livres offerts pendant le confinement et les livres de la bibliothèque + les DVD de la bibliothèque et la plateforme de VOD (gratuite donc) de la bibliothèque  qui permet de voir quelques films par mois, je peux réduire à néant ce budget jusqu'à la fin de l'année. Le budget n'est pas énorme, il est lissé sur toute l'année et je profite allégrement des promotions (une offre 5 DVD à 20 € sur l'année, ça fait un DVD tous les deux mois soit 1,5 € par mois en moyenne; quatre livres par an à 6 € en moyenne, ça fait 2 € en moyenne). Donc je dois pouvoir dégager 5 € par mois pour sortir et partir. Ca fait 1, 5 € d'économie par semaine, ça se trouve. 2 € d'économie par semaine sur les courses, ça me ferait 8 € pour le mois. 8 € en juillet et pareil en août pour bouger en ajoutant une petite part pris sur le budget essence vu que je roule peu. Donc une sortie bar sur OVS (3 €) et 5 € pour une journée balade pique-nique avec peu de chance de rencontre, il est vrai mais sans la contrainte des autres. Libre de marcher vite (enfin à mon rythme mais sans devoir attendre régulièrement les autres), m'arrêter pour voir ce que j'ai envie de voir (et dont tout le monde se fout royalement, mais si le papillon/la fleur/le nuage à la drôle de forme/l'étoile/l'arc-en-ciel qu'on voit là-bas!). S'il fait beau. Dans ce bled, c'est plutôt mitigé mais bon, l'idée, c'est d'en sortir un jour de beau temps. Prendre mon carnet à dessin et ma boîte d'aquarelle qui ne sort jamais; mon appareil photographique; le carnet d'écriture que je trimballe toujours avec moi et c'est parti!

  Garder espoir, rationnaliser au maximum, étouffer les émotions qui m'ont réveillée en pleine nuit et fait pleurer en mode "je suis vieille et moche, aucun homme ne m'aimera jamais et je ne le rencontrerai jamais, je n'ai pas de sous pour sortir de toutes manières, je suis trop vieille pour avoir des enfants mais je peux encore me marier et leur confinement à la noix m'a fait perdre des mois sur le temps qu'il me reste à vivre". Ca va passer, c'est pour cet été (ou du moins, je ferai tout pour). Et si ça ne marche pas, je ne vais pas m'effondrer ou une fois tous les 3 ou 6 mois durant dix minutes et on repart. Il y a quelqu'un pour moi. Oui, je fais peur, je suis (trop) jolie (parait-il, je m'aime comme je suis de toutes façons), cultivée, gentille (mais pas une bonne poire), intelligente, passionnée (de trucs d'artiste et d'intellectuelle mais je ne demande pas à l'homme de ma vie de me suivre partout, j'ai besoin de respirer; quelques trucs en commun ou trucs qu'on veut découvrir, c'est largement suffisant), je suis à l'aise avec la personne que je suis, j'ai appris à accepter ce que je ne peux changer et j'ai changé ce que je peux changer, je suis en paix avec moi-même. Même si ça cogite en permanence là-haut, je soupèse, je remets en cause en permanence, je réévalue mais je suis bien dans ma vie depuis quelques années. La fenêtre de tir est étroite mais ça suffira. Faire ce que j'ai envie de faire quand j'en ai envie et regarder autour de moi, sourire, insister du regard si quelqu'un m'intéresse. Quelqu'un fait ça, je souris s'il m'intéresse, c'est automatique et je dis "bonjour", la glace est brisée et c'est parti. S'il ne m'intéresse pas, je souris d'un air gêné et je détourne le regard pour me montrer claire et nette. Si je croise quelqu'un en promenade, je dis bonjour, chez moi, ça se faisait quand j'étais petite, j'ai pris le pli. Même s'il semble que ça ne se fasse plus en Bretagne. Ca incite les gens à se retourner pour demander un truc qu'ils n'osaient pas demander, c'est drôle. Ils sont étonnés, hésitent et reviennent en arrière. Je croise peu de jeunes en balade, c'est dommage, franchement. Gratuit (sauf le trajet), au grand air, la nature est apaisante, ça fait faire de l'exercice sans être sportif et ça remplit la tête de choses positives (avant de s'écrouler pour une bonne nuit de sommeil). C'est simple au fond. Mais les gens ne font pas comme ça, à eux de s'engouffrer dans cette ouverture.  Les hommes n'ont toujours pas compris que les filles qui leur font peur sont les moins draguées donc celles qu'ils ont le plus de chance d'avoir s'ils osent tenter leur chance. C'est pareil pour les hommes mais généralement, ce sont encore eux qui font le premier pas.

  La cagnotte est faite, reste à la remplir. Je devais sortir ce we mais c'est un pique-nique. Entre le temps pourri et mes allergies, ça va tomber à l'eau sauf miracle. Des sous pour ma cagnotte!

  Allez, de toutes manières, c'est le nanowrimo (j'ai déjà pris du retard hier, le confinement a été très mauvais pour mes travaux d'écriture, il a réduit ma créativité et mon envie d'écrire à pas grand chose), je ne vais pas avoir de temps pour y penser de tout le mois de juillet.


CARPE DIEM

"On ne lit pas, ni écrit de la poésie, parce que c'est joli. 
On lit et écrit de la poésie car on fait partie de l'humanité. 
Et l'humanité est faite de passion."
Le cercle des poètes disparus
(excellent livre et excellent film qui remonte le moral)

Ajout:
En fait, le ciel s'est dégagé et ça va mieux. J'oublie souvent que mon humeur est très liée au temps qu'il fait et il a été pourri ces derniers jours. Le soleil revient en début de semaine prochaine, j'aurai eu mes sous et je pourrai envisager de bouger ce we. Un peu. Un petit pas vers un autre avenir si la chance me sourit?
J'ai tenté les sorties jeux. Six lancées sur tout l'été, chez moi donc si personne ne vient, je n'aurai pas à me déplacer; si reconfinement avec fermeture de tout, elles ne seront pas annulées si les gens ont des masques et se lavent les mains, ça ira. Si je ne travaille pas, je pourrai bouger en semaine. Si je travaille en horaires de bureau, ça limitera les sorties. Mais il y a 5 week-ends complets en août donc ça me laisse 3 we de libre. 
J'ai cherché sur internet et en fait, le souci, c'est que les gens d'ici sont juste froids et fermés (à part pour les gens d'ici qui diront le contraire mais qui ne prendront jamais un numéro de téléphone). Et c'est vrai que toutes les relations que je me suis fait sont des gens qui venaient d'ailleurs et qui se "sont cassées" rapidement d'ailleurs. Un des voisins que je vois souvent n'est pas d'ici non plus et l'autre, je ne sais plus trop mais il est "bizarre" sur le plan relationnel. C'est vrai que chaque fois que j'ai déménagé, les voisins ne disaient pas bonjour spontanément. Jamais. J'ai parfois dû insister lourdement en mode "BON-JOUR!" bien fort en regardant droit dans les yeux pour qu'on me réponde. Ils ne proposent JAMAIS leur aide spontanément quand on est en galère (avec un pack de lait, d'eau ou autre), il faut toujours demander (et on n'est pas sûr d'avoir de l'aide) sauf quand on les connait et là, ils sont parfois trop généreux (mais je refuse gentillement si c'est trop et ça passe avec un sourire). Bien sûr, ce n'est pas tout le monde mais pas mal. J'ai fait plusieurs fois des malaises à être aveuglée ou pliée en deux, j'ai toujours dû me débrouiller pour rentrer. Demander si ça va, même si on ne prend pas la même direction, accompagner sur une centaine de mètres, ça donne du courage. Je pense aller prospecter plus loin. A seulement une heure de route, ça peut se tenter sur des sorties l'après-midi. Ca fera un budget essence mais ça restera faisable. Comme à L. où ce sont des ploucs, des paysans mal dégrossis qui restent entre eux. Là, c'est l'inverse, ce sont de gros "bourges"qui regardent les gens de haut. Question de culture, en fait. Mais là d'où je viens, les gens sont ouverts, heureux d'intégrer des gens de nouveaux horizons (ou je me fais cette idée parce que j'en viens?). Déménager coûterait trop cher mais trouver des gens loin mais pas loin permettant en prime des week-ends à pas cher, improvisés à la bonne franquette, ce serait carrément faisable. J'adore mon meilleur ami mais aller le voir, c'est un sacré budget essence et surtout temps. Mine de rien, sur un we, il ne reste pas grand chose si je retire les temps de trajet. Une heure de route, c'est largement raisonnable.

  Ca va bouger, je dois continuer d'y croire. Je me suis fait deux bonnes connaissances depuis un an et demie. Deux voisins donc ce n'est pas une relation simple mais les choses vont mieux mine de rien.