mercredi 29 juillet 2020

Le 9e art

  Je ne suis pas bandes dessinées, je ne l'ai jamais été. Les BD que j'ai lues m'ont été offertes ou à ma famille. Il y a bien sûr, le grand frère qui emprunte des BD à la bibliothèque qu'il me prête. Mais hormis quelques séries que j'affectionne (Yoko Tsuno, Astérix et Les tuniques bleues) pour lesquelles il m'arrive de me tenir vaguement au courant des nouveaux tomes. Je n'accroche pas. J'en ai lu par-ci par-là chez les cousins ou emprunté au grand frère ou qu'on m'a offert: les Schtroumpf, Spirou, Le petit Spirou, Ducobu, Cubitus, Lucky Luke. C'est sympa à l'occasion mais je n'irais pas les chercher de moi-même.

  J'ai découvert les mangas, il y a quelques années mais je n'ai lu que les FMA que j'ai achetés parce que je suis tombée dessus à la Fnac et qu'il y avait tous les tomes et que j'avais assez d'argent pour acheter la série en entier sur le moment. Je lorgne de loin sur les Soul eater et Death note mais pour déclencher l'achat, il faudrait:
1 que je tombe dessus donc déjà que j'aille au rayon manga (ça arrive, ceci dit)
2 que j'ai des sous sur le moment pour acheter l'intégralité des tomes (même si individuellement, les prix ne sont pas excessif).
3 que j'ai une envie de l'acheter sur le moment
4 que pour une raison ou pour une autre, je décide qu'en fait, je vais l'acheter aujourd'hui
5 que TOUS les tomes soient disponibles en rayon à l'instant T dans la même édition (mais en général, il n'y en a qu'une disponible)
6 que la série soit terminée.

Ca fait beaucoup... Donc ce n'est pas prêt d'arriver.

Puis, je me suis inscrite à la bibliothèque pendant le confinement. Et comme on n'avait pas accès aux livres, les bibliothècaires faisent des sacs avec des livres préselectionnés: adulte ou enfant? Et il n'y avait qu'à aller les récupérer directement. Pas le choix donc 10 livres: romans, revues, bandes dessinées, DVD, pêle-mêle dans le sac et au suivant! Je me suis donc retrouvée avec des bandes dessinées. J'ai eu globalement de la chance car je suis pas mal tombée sur des romans graphiques ou des adaptations de romans. Avec une vraie histoire et surtout de belles illustrations et beaucoup de texte, bien écrit.

Et puis comme j'avais tendance à abuser dans mes lectures (qui s'ajoutent à ma liste normale de livres à lire) et que je ne voyais pas aller rendre mes livres toutes les 2 semaines alors que j'ai un mois pour les lire, j'ai exploré leur site. Ah, des films en ligne (Arte en force et quelques films) et oh, des BD en ligne. Pas des trucs hyper connu, un nombre limité chaque mois (mais fort généreux, d'autant plus que c'est en plus des livres empruntés) donc il faut bien choisir au hasard mais quand même. En gros, j'ai droit à un film (hors quelques trucs hors quota du genre les documentaires d'Arte) et une BD en ligne par semaine. EN PLUS des livres. Je ne refuse jamais de la lecture en plus. Il y a pas mal de références connues (Alix, Astérix, Gaston Lagaffe, Spirou mais pas Yoko Tsuno ou Les tuniques bleues mais des vieux tomes que j'ai souvent déjà lus) et des "trucs pas connus" que j'ai pris le temps d'explorer. Et il y a des choses vraiment sympas. J'ai découvert que ça se lit très vite, en une heure, c'est bouclé ce qui peut être un souci.

La lecture est un plaisir qui se savoure mot après mot, phrase après phrase, en laissant les mots palpiter dans la bouche, la tête, le coeur. Donc forcément, les histoires sont moins développées et si le dessin ne me plaît pas (les couleurs agressives, les traits rapides), c'est raté même si l'histoire est la meilleure du monde.

Et à la réouverture de la bibliothèque, j'ai eu le droit de choisir! Oui, j'ai pu enfin choisir mes livres dans une bibliothèque pas si fournie que ça, en fait. Mais les gens ont dû la dévaliser entre la réouverture physique, les inscriptions pendant le confinement (quand après avoir lu et relu toute la bibliothèque, on attend la réouverture de son libraire préféré, que la mort dans l'âme, on traîne sur le site de la bibliothèque municipale pour se rendre compte qu'en fait, ce n'est pas cher du tout à l'année, même à plein tarif) et les départs en vacances.

Et je crois n'avoir jamais autant lu et regardé de films que pendant le confinement (d'ailleurs, j'ai un peu mis de côté les livres numériques offerts pendant le confinement que j'ai à peine explorés pour me tourner vers les gros pavés qui traînent et traînent encore et encore dans ma liste de livres numériques en attente de lecture). Bref, il me manquait des livres à choisir, 4 DVD, deux intégrales parce que tant qu'à faire autant tout prendre d'un coup (dont un énorme pavé que j'ai couvé des yeux pendant des années en mode "si un jour, je tombe dessus, je l'achète parce que je VEUX le lire avant de mourir" absolument nul en prime) plus mes livres à lire dans le mois (toujours un par semaine)... Bref, il m'en manquait un pour avoir mon quota et j'étais déjà en train de m' "engueuler" intérieurement en mode "non, mais là, tu abuses, quand vas-tu lire tout ça/ Mais la moitié se lit vite/les DVD en 1 h 30, c'est plié/Et il y a un Stephen King, un vieux, du genre qui se lit s'engloutit d'une traite ou presque" (qui en plus, est nul, à mon grand regret). J'ai fini au rayon BD par dépit et j'ai posé mon sac qui pèse une tonne pour me plonger dans les bacs. Et il y avait ce livre noir à la couverture digne des plus beaux romans de fantasy, le thème bien glauque comme j'aime de temps en temps, le dessin pas désagréable à l'oeil. Pourquoi pas, de toutes façons, j'ai autre chose à faire (nanowrimo méga en retard, tout ça) alors go.

Et en fait, c'est bien. Mais vraiment. En un seul tome, parfait donc.

Je ne suis toujours pas bandes dessinées mais je suis passée à côté toute ma vie ou presque. Pour moi, c'était de la sous-littérature (même si j'admire sincérement les auteurs de BD: le scénario+les textes+les dessins+la couleur+le nombre de cases à calculer et insérer dans la page pile poil, je leur ai toujours tiré mon chapeau). Même en série, je trouvais ça trop court pour creuser l'histoire, le scénario, le personnage. Bref, ça ne m'attirait pas plus que ça. Même si je n'ai rien contre des planches courtes de temps en temps (Gaston Lagaffe, Ducobu, Cubitus). J'avais oublié que certaines histoires  n'ont pas besoin de s'étaler dans un roman de 300 pages pour être géniales. Ou d'être condensées en une courte nouvelle ou un poème. L'entre-deux est très très vaste.

Bien sûr, beaucoup d'histoires ne sont pas creusées, aussitôt lues aussitôt oubliées. Ou on sait qu'il y aura le 15e tome de la série qui ne révolutionnera pas l'histoire, on ajoutera une histoire à la somme des histoires déjà parues mais même si c'est le dernier tome, ça restera toujours une fin de l'histoire qui la conclut correctement. Parce que la série est conçue ainsi. Avec ou sans tome supplémentaire ou des tomes lus dans le désordre, le lecteur s'y retrouvera toujours. Mais c'est très bien également. Combien de fois ai-je été frustrée voire très en colère qu'en fait, il n'y a pas de fin parce que l'auteur est mort ou a lâchement abandonné ses personnages sur une aire d'autoroute en partant en vacances (hein, Georges...??) pour aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte.

Bref, les héros de bandes dessinées sont des gens livres très bien et il ne faut pas hésiter à aller leur rendre visite de temps en temps en plongeant dans les bacs pour dénicher la perle rare.