mardi 7 septembre 2010

Manifestations

  Je rentre des manifestations contre la déformation réforme des retraites.

  J'étais la seule "jeune" du cortège, composé essentiellement de personnes proches de la retraite, quelques rares parents accompagnés de leurs enfants en bas âge comme noyés dans cette foule. Ce cortège se composait essentiellement de fonctionnaires, les salariés du privé étaient absents (ou du moins, non identifiables) de cette manifestation qui les concernait pourtant.

  Un cortège funèbre! Voilà à quoi j'ai pensé de prime abord: une marche lente à travers la ville, des slogans scandés de temps à autre et tout le monde qui parle...boulot! entre collègues de travail. Les passants qui s'arrêtent quelques secondes pour regarder, remontent sur leur vélo ou le trottoir et retournent vaquer à leurs occupations.

  Le communitarisme m'a frappée, également. Personne ne se parle, chacun reste dans son coin avec des personnes qu'il connaît. Pas de discussions de fond, d'échange d'idées... On parle du travail, des collègues, des vacances, des connaissances communes et de ce que l'on va faire ce week-end!

  Une nostalgie m'a envahie à l'évocation des manifestations lycéennes contre le C.P.E., une des premières manifestations auquelle j'ai participé. Je me souviens que tout le monde se parlait ("Tu es de quel établissement?", " En quelle section?", " En quelle classe?"), on riait dans les cortèges, on chantait, on dansait avec ses voisins tout en scandant "Retrait, retrait du C.P.E.", baignés dans une atmosphère bonne enfant...

  Je me suis souvent fait la réflexion que c'était un problème dans nos sociétés: chacun est replié sur soi, on ne se parle pas. Dieu merci, entre "jeunes", c'est encore possible (même si en grandissant cela a tendance à changer un peu), l'on peut encore parler à des inconnus, quelques minutes pour faire connaissance sans raison particulière et bien souvent sans suite dans un tutoiement familier.

  J'espère bien que cela ne changera pas en prenant de l'âge!