lundi 20 avril 2015

Je suis mince et je m'en fiche!

 
Je suis tombée l'autre jour sur un article sur la grossophobie (intolérance envers les gros), je ne suis pas franchement convaincue du terme employé. Il faisait le parallèle entre la sanction pénale de l'incitation à l'anorexie et la tolérance à l'égard du surpoids.
Je suis tombée de liens en liens sur un autre article qui parlait de la criminalisation des sites pro-ana (qui valorisent l'anorexie).

  Je pense qu'il serait, au fond, plus simple que chacun se mêle de ce qui le regarde. Dès qu'on sort de la norme, on est montré du doigt. Ce genre de comportement n'aidera pas quelqu'un mal dans sa peau à aller mieux. Je mets à part, les cas extrêmes de maigreur ou de surpoids qui nécessitent plus qu'on tende une main bienveillante à la personne concernée: de l'écoute et de l'acceptation de la personne qu'elle est sont je crois les éléments clé, elle se prendra en charge le moment venu et se tournera vers les oreilles attentives et les mains tendues autour d'elle.
Je suis mince, très mince, mon poids est "bloqué" à la limite du sous-poids depuis mon enfance. J'ai eu des remarques comme quoi, je devrais manger plus (qui finit les plats lors des repas en famille? Moi!).

  Je mange normalement, je me fais toujours un goûter (thé, gâteau ou fruit) en rentrant du travail ou pour casser la monotonie d'un jour de chômage, pour savourer le we... Quoique je pense que niveau quantité, quand je cuisine moi-même, je mange plutôt plus que de raison, mais ce sont des choses saines (les crudités notamment les radis sont mon pêché mignon, les fruits ne restent généralement pas longtemps dans mon frigo, les pâtes en sauce ou les plats légumes/viande/ herbes aromatiques ne trainent pas longtemps non plus). Je rationne plus facilement les produits industriels: je prévois tel plat pour tant de repas, un paquet de gâteau pour un petit-déjeuner et un goûter tout simplement parce que je sais qu'ils sont moins rassassiant tout en étant riches en sucres et en sel dont je me méfie pour ma santé dans une cinquantaine d'années car je sais que si j'ai des soucis de santé, je vais le regretter. C'est un peu comme un fumeur: soit tu assumes de dépenser ton argent en t'abîmant la santé et en risquant d'avoir des soucis de santé que la société prendra en charge en creusant le trou de la sécurité sociale pour râler que "si j'avais su..."; soit tu essaies de rester raisonnable en pensant à ta santé future. 
Je vais comme d'habitude partir dans tous les sens, mais je ne trouve pas normal que les industriels puissent mettre des "merdes" dans les produits qu'ils vendent et que les gens vont manger: du sucre qui n'a rien à faire là, du sel en quantité astronomique (je mange sans sel, hormis les radis car je ne vois pas de différence au goût et je sais qu'une alimentation normale apporte déjà la moitié de la quantité maximale de sel qui est de 4 g/ jour et c'est très très vite atteint!). Je ne parle même pas des additifs alimentaires.
Si je me fais des pâtes carbonara, il y a des pâtes, de la crème liquide, des lardons, du gruyère râpé, du poivre et c'est tout! Dans les plats préparés, la liste d'ingrédients fait facilement 3 lignes, je suis d'accord avec le fait qu'il y ai des conservateurs mais pas avec le reste.

  Bref, je ne trouve souvent pas à m'habiller dans les magasins de prêt à porter hormis quelques enseignes, je ne peux pas mettre de pantalon sans ceinture... 

  Mais j'ai souvent des remarques: des médecins quand je les vois pour la première fois (malgré le carnet de santé et la courbe de poids qui a toujours été proche de la limite inférieure et qui atteste que je ne suis jamais malade ou presque), des hommes (mon ex mari m'avait dit qu'avec lui, j'allais prendre du poids; vu les grignotages intempestifs auxquels j'ai activement participé, je comprends qu'il ai pu le penser mais en quoi, ça le regarde?). 
 Mon addiction au sucre refait surface quand je perds le contrôle de ma vie, que je n'arrive pas à gérer ou à trouver le chemin vers les résultats que je me suis fixés, quand je me retrouve impuissante face à la vie. Le reste du temps, elle est inexistante ou presque: je me fais plaisir raisonnablement.  

  Je suis en bonne santé, je ne fais de tort à personne, je mange de tout en respectant mon corps et ma santé, mêlez vous de vos affaires! J'ai une addiction au sucre que seuls les gens les plus proches connaissent mais ce genre de réflexion ne fait qu'augmenter mon mal-être, je dois me justifier sans cesse et c'est fatigant. Je crois qu'accepter chacun comme il est, valoriser chacun pour les efforts qu'il fait pour améliorer sa vie, le rassurer quand il est fait des erreurs et lui tendre la main quand il tombe trop bas pour se relever seul est le meilleur moyen d'aider quelqu'un à aller mieux et à gérer ses troubles alimentaires.