jeudi 7 mai 2020

Journal d'une confinée 15 J+51 Confinement et poids

  J'ai perdu trois kilos en janvier sur les 17 kilos que j'avais prévus de perdre cette année (ou celle d'après). Ca a monté, lentement mais sûrement et un jour, j'ai dit Stop, ça ne peut pas continuer pour ma santé tout d'abord. Je ne veux pas mourir à cause d'un surpoids (enfin de pathologies annexes), lorsque l'âge viendra. Autant me prendre en main dès maintenant.

  Depuis mars, j'oscille entre un poids et un autre avec 2,5 kg d'écart, je fais le yoyo entre les deux malgré 3 kilos perdus en janvier. Le confinement a tout mis par terre. En temps normal, je marche beaucoup que ce soit pour les courses ou juste pour aller en ville (une heure de marche) lorsque les temps (climat et horaire) me le permettent. J'aime flâner, ça me fait du bien lorsque j'ai le temps, j'aime marcher, j'ai dû le dire plusieurs fois.

  Malgré la séance quotidienne entre voisins à distance (que je faisais déjà par intermittence par moi-même avant), le poids ne baisse pas. La cause? La bière. Un verre de bière de temps en temps, ce sont des calories en plus, des calories vides qui plus est qu'il est difficile de perdre. En avril, j'avais dit "tant pis" mais ce mois-ci, j'ai bien l'intention de me reprendre pour ne pas perdre le bénéfice des mois passés. Il y a le souci que déjà, un verre de bière, ça fait plus sortie qu'une tasse de thé sans compter la pression sociale. Les gens sont nombrilistes. Ce qui ne les concerne pas est occulté. Le fait que j'ai besoin de temps pour moi car je ne navigue pas entre ma télévision/mon canapé/ une page de roman/ mon ordinateur et rebelotte toute la journée. Et que j'ai bien l'intention de retrouver mon poids normal d'ici la fin de l'année, ce qui veut dire réduire les calories. Je sais que c'est un moment particulier mais il semble que ce soit amené à durer. Je dois en tenir compte. Et j'aimerais que les autres fassent un peu de même.

  Pour le moment, je suis dans les fourchettes que je me suis fixée alors ça va, si je ne me relâche pas ce mois-ci qui est bien entamé. Mais si je suis honnête, le manque de sorties fait que je marche moins qu'avant, les émotions négatives liées aux discours ambiants qui font stocker dont je ne parviens pas à me couper totalement, le voisin qui me fait gentillement à manger (je ne lui ai RIEN demandé mais je le vexe si je refuse; des féculents majoritairement avec un peu de légumes; j'ai refusé fermement, parfois jeté en douce mais si c'est gentil, c'est difficile à gérer niveau calories), les bières entre voisin que je ne peux toujours refuser et surtout le fait que je n'ai envie de rien et surtout pas de cuisiner. Même cuire des pâtes ou des oeufs relève du calvaire en ce moment ce qui en soi n'est pas grave. Des tomates, concombres et de la viande maigre suffisent à équilibrer les repas.

  Vigilance toujours, en vérifiant où j'en suis en permanence, en m'autorisant des écarts mais pas trop, en rééquilibrant en permanence. Globalement, ça va, ce n'est pas contraignant du tout, j'ai pris l'habitude; je fais mes courses à la semaine et ce n'est guère varié sur une semaine donc c'est facile. Je n'ai qu'à traquer les excès (bières) et les craquages parce que j'ai faim (ce qui arrive lorsque je rééquilibre suite à un apéritif mais j'arrive à me raisonner et à faire comprendre à mon corps que je ne vais pas mourir de faim, que j'ai de la réserve. C'est rigolo d'ailleurs de voir que...ça marche. Un thé et mon corps a oublié qu'il n'a pas eu sa dose pour ce repas (hypocalorique mais pas de quoi mourir de faim; des tomates à la place du pain/riz), mon ventre cesse de se tordre et de réclamer des calories).

  Les gens ne comprennent pas. Non, je ne suis pas grosse et ma santé n'est pas trop en danger pour le moment. Mais ce n'est pas moi, pas mon corps (je  n'en souffre pas le moins du monde au quotidien et les rares jours où ça m'embête, un haut un peu gainant ou une ceinture large suffisent à faire illusion pour moi-même). Comme si j'avais emprunté un corps qui ressemble au mien en attendant de retrouver le mien (en exagérant totalement). Patience, c'est pour cette année, je l'ai décidé mais nous voici bientôt à la moitié de l'année et les circonstances sont ce qu'elles sont. Par chance, j'ai eu un sommeil chaotique dernièrement, donc j'ai fait des petits-déjeuners tardifs qui tenaient lieu de petit-déjeuner et de déjeuner qui ont limité la casse (un petit-déjeuner normal avec un peu de légumes et un oeuf et c'est parti pour une nouvelle journée). Je ne dois pas perdre de vue mes objectifs à cause de cette situation particulière, rien de plus.

  Mon meilleur ami m'a appelée hier, rien d'intéressant de part et d'autres mais ça m'a fait du bien. La déprime? Quelle déprime? Ca va, retour à la normale. Même si ça me saoûle d'entendre sans cesse parler du "sujet du moment", les médias, les voisins, les commères sous ma fenêtre. J'ai failli me mettre à mes corrections aujourd'hui mais je n'ai pas pu par manque de concentration, ça viendra. La lecture a pris du retard ces deux dernières semaines mais ça revient. Rien de spécial, il faut juste donner du temps au temps.