dimanche 1 novembre 2020

Journal d'une confinée saison 2: 4 Point de loisirs tu auras

 Je suis avec attention l'affaire des librairies. Le gouvernement a tranché: fermeture des rayons de produits "non essentiels" à partir de mardi en grandes surfaces. Je pensais qu'il opterait pour une demi-mesure mais non: punition collective (il doit y avoir des tas d'anciens profs au gouvernement ou des vocations ratées). Annonce faite un jour férié qui plus est... Très classe et très courageux.

  Donc pour épargner (hypothétiquement) des vies, on met à mal la santé mentale de la population! 

  Je viens de voir qu'Amazon a créé un encart sur sa page d'accueil pour mettre en avant des entreprises françaises, c'est plutôt une bonne option. Par contre, eux, continuent à vendre des livres tout comme la Fnac (pour l'instant, croisons les doigts; honnêtement, je pense qu'ils vont être contraints de les fermer pour cause de concurrence déloyale). Pourquoi peut-on vendre en ligne et pas en physique durant les courses alimentaires? 

  Surtout qu'en toute franchise, autant les rayons pâtes, lait, oeufs, desserts, fruits, hygiène sont très fréquentés en grande surface, autant les rayons papeterie, carterie, livres et même disques ou jeux video sont déserts en comparaison. On divise quasiment par dix. 

  Je vais être franche. Quand le reconfinement a été annoncé, j'ai sécurisé trois choses: nourriture, hygiène, loisirs. Mes courses étaient faites pour la semaine et les courses hebdomadaires étaient loin donc les deux premières, pas de souci. Il faudra juste que je pense à imprimer leur feuille de colle, pardon, attestation et ça ne change rien pour moi, au final. 

  Les loisirs: passage anticipé à la bibliothèque faire le plein (j'avais tout lu, tout vu mais un peu la flemme d'y aller donc je repoussais un peu, j'avoue) de pavés et de DVD puis passage chez le marchand de jeux de société situé juste à côté pour acheter un jeu sympa, pas trop cher, auquel je pourrais jouer seule le cas échéant. Mes voisins sont peu amateurs et sur la quinzaine de jeux de société que je possède, je dois en avoir cinq auxquels je peux jouer seule (sans prendre en compte les livres jeux type escape books et livres d'énigmes). J'ai vérifié où j'en étais de mes deux séries en cours dont une déjà vue il y a longtemps pour évaluer le temps qu'elle va me faire (je compte un épisode par jour, j'en ai jusqu'à la mi-décembre ce qui est très correct).

  J'ai envie de dire aux mangeurs de pages d'investir dans une liseuse électronique et de profiter des livres électroniques généreusement offerts durant ce confinement (noël arrive et ça fait des économies car plus de sorties, de frais d'essence ou autre). On en trouve à partir de 70 € (la mienne m'a coûté 80 €, je crois) en évitant la kindle qui est en circuit fermé (elle n'accepte pas les livres téléchargés hors kindle; enfin si mais c'est compliqué. Les autres marchent comme une clé usb via un bête copier-coller et c'est parfait comme ça), j'ai eu une Kobo qui m'a fait 3 ans et demie (de mémoire) qui a dû me coûter 110 € qui a été très vite rentabilisée. Avec le rétroéclairage, je ne vois personnellement pas de grand changement avec un livre papier. Elle me permet de lire des classiques sans les acheter au format papier (gain de place et d'argent) qui me dégage un budget que je peux rebasculer pour acheter des livres d'auteurs contemporains quitte à les mettre dans des arbres à livres sans regret.

  La première box de l'opération Confinementlecture contient quinze livres dont deux qui font partie d'une série (je ne trouve pas ça très cool mais bon, ça reste toujours super gentil de leur part). 13 livres à 7 euros, ça fait une valeur de 91 € qui peut en prime, être donnée à d'autres personnes (pas de DRM). C'est le prix d'une liseuse électronique neuve (ça doit se trouver d'occasion à moitié prix mais par les temps qui courent, l'envoi peut être aléatoire...). Si la liseuse ne plaît pas, ça se revend (en retirant un tiers de sa valeur, je sais mais bon...) ou ça s'offre pour un noël en avance.

  Les bibliothèques municipales s'y mettent (ce n'est pas toujour simple, j'ai eu un peu de mal la première fois chez moi mais c'est bien expliqué et j'ai vite compris et retenu la procédure à suivre).

  J'étais et je reste une inconditionnelle du livre papier. J'ai besoin de sentir le grain du papier sous ma peau, de sentir l'odeur de papier/colle/solvants/encre mais voilà, le livre électronique, ça coûte moins cher que le papier surtout si on dévore les classiques. Entre les classiques libres de droits donc gratuits, les opérations spéciales des petites maisons d'édition qui bradent leurs titres de temps en temps (j'en ai récupéré plein comme ça durant le premier confinement!) et les bibliothèques municipales qui s'y mettent peu à peu, ça peut être un très bon investissement même pour les adeptes du papier. Et c'est super pratique dans les transports en commun quand comme moi, on lit toujours deux ou trois livres en même temps: gain de place et pas de risque de les abîmer si on ferme bien sa bouteille d'eau et qu'on l'emballe dans un tissu ou un étui de protection.

  Pour moi, l'usage est différent: j'adore les classiques, je les lis sur ma liseuse ce qui me libère de l'argent et de la place pour acheter des livres d'auteurs contemporains. Et les opérations spéciales des petites maisons d'édition me permettent de découvrir des choses que je n'aurais pas forcément lues autrement. Les livres électroniques de la bibliothèque me permettent de ratisser large et de piocher au gré de mes envies (pour l'instant, la bibliothèque est peu fournie donc je prends plus facilement des risques sans être attirée par les auteurs que je veux découvrir depuis longtemps ou les titres que j'ai envie de lire depuis des lustres (j'avoue avoir épluché l'intégralité de leur catalogue pour faire mon marché lors de mon inscription pour savoir où trouver tel livre que je veux lire depuis longtemps et passé à la moulinette mon compte Booknode dans leur moteur de recherche; tout ça m'a pris deux bonnes heures en étant organisée et efficace)). Du coup, pour les livres numériques (qui sont accessibles en illimité), je n'hésite pas à prendre des risques quitte à les rendre au bout de cinq pages. 

  Sinon, en dernier recours, il y a les livres audio. On en trouve gratuitement.  http://www.litteratureaudio.com/

tout comme les livres électroniques https://www.ebooksgratuits.com/

   Un dernier point sur les livres libres de droit. Comme tout le monde le sait, j'imagine, les livres tombent dans le domaine public, 70 ans après la mort de leur auteur (ou du dernier auteur vivant s'il y en a  plusieurs). Ca nous mène aux alentours du milieu du siècle dernier ce qui n'est pas si vieux. On trouve Alain-Fournier et le Grand Meaulnes, Anatole Le Braz, Louis Pergault, Jules Verne (ça reste pas si vieux que ça), Pierre Loti, Rosny aîné (SF), Antoine de Saint-Exupéry, Bram Stoker (l'auteur de Dracula! Malheureusement, la suite de Dracula, Dracula l'immortel a été terminée par un de ses descendants et si elle se lit très bien, elle n'est pas disponible gratuitement mais le premier tome se suffit amplement à lui-même même si la suite apporte des éclairages intéressants sur l'histoire).

 Bref, il y a des solutions pour lire même si c'est énervant et que ça semble parti pour durer. Reste à espérer que les librairies indépendantes ne mettront pas la clé sous la porte.